La crise de la quarantaine existe-t-elle vraiment ?
21/10/2024

La crise de la quarantaine existe-t-elle vraiment ?

À 40 ans, nombreux sont ceux qui ressentent le besoin de faire le point sur leur vie. Mais cette remise en question est-elle réellement une crise ou s'agit-il d'un concept façonné par nos attentes sociales et culturelles ? L'idée même de cette "crise" mérite d'être explorée.

Table des matières

La crise de la quarantaine : Une crise d'adolescence comme les autres ?

Imaginez : vous avez 40 ans, et tout à coup, tout bascule. La vie que vous avez patiemment construite, brique après brique, prend une tournure inattendue.

Vous vous réveillez un matin, le cœur un peu plus lourd, l’esprit encombré de questions existentielles. Est-ce cela, la fameuse crise de la quarantaine ? Existe-t-elle vraiment ou est-ce une simple invention moderne, un concept social pour justifier les caprices d’une nouvelle tranche d’âge ?

Qu’est-ce que la crise de la quarantaine ?

L’idée de la crise de la quarantaine vous est peut-être familière ? C'est ce moment où l'individu, en pleine ascension professionnelle ou personnelle, se retrouve soudain face à une remise en question profonde de son existence. « Suis-je heureux ? », « Est-ce que j’ai fait les bons choix ? », « Et maintenant, que vais-je faire ? » – autant de questions qui, selon certains théoriciens, marqueraient ce tournant décisif dans la vie adulte.

Mais cette crise existe-t-elle vraiment ?

C’est ici que le débat commence.

Selon les recherches académiques récentes, l'existence de la crise de la quarantaine en tant que phénomène universel est remise en question. Plusieurs études indiquent que si certaines personnes vivent effectivement des bouleversements à cet âge, d'autres traversent tranquillement cette période de leur vie sans la moindre crise existentielle (Lachance-Grzela, 2021 ; Dumont & Vézina, 2020).

Néanmoins, la « crise » semble être largement popularisée, et les clichés abondent : changement de carrière soudain, achats impulsifs de voitures de sport, relations extraconjugales ou encore passions dévorantes pour des activités autrefois jugées futiles. Mais est-ce vraiment l’expression d’une crise ou simplement d’un désir de changement face à la monotonie ?

Pourquoi parle-t-on de crise de la quarantaine ?

Il est fascinant de constater que le terme « crise de la quarantaine » n’a pas toujours existé.

En fait, cette notion est relativement récente et on a même tendance à appeler cette crise une crise existentielle.

On pourrait d'ailleurs dire qu'elle n'est pas qu'un seul pic à une seule période mais plutôt une crise... parfois tous les dix ans même... (on n'est pas sortis de l'auberge hein). Alors, pourquoi ce concept a-t-il pris tant d'importance ?

Plusieurs chercheurs, notamment ceux qui s’intéressent aux études sociologiques et psychanalytiques, suggèrent que la crise de la quarantaine serait un produit de l'évolution de nos attentes sociales. Dans une société où la réussite personnelle et professionnelle est mise sur un piédestal, la quarantaine devient un point de bascule. Vous arrivez à cet âge où l’on vous regarde avec des yeux scrutateurs, où l’on vous demande implicitement : « Où en êtes-vous ? Avez-vous réalisé vos rêves ? » (Lévesque & Tremblay, 2019).

Cette pression sociétale, combinée à la peur du vieillissement et de la finitude, alimente ce sentiment de crise. Vous réalisez que vous avez moins de temps devant vous que derrière. Chaque ride, chaque cheveu blanc devient un rappel cruel de la mortalité. « La quarantaine, c’est cet âge où l’on fait le deuil des rêves non réalisés et où l’on se retrouve face à ses propres limites » écrit Sophie Bernard, psychanalyste, dans une de ses études sur le sujet (Bernard, 2020).

Une crise d’adolescence... comme une autre ?

Si l’on s’arrête un instant sur les mécanismes de la crise de la quarantaine, il est frappant de constater des parallèles avec une autre phase bien connue : la crise d’adolescence. Tout comme un adolescent, l’adulte à la quarantaine est souvent confronté à une quête identitaire profonde. L’un cherche à se construire tandis que l’autre s’efforce de se redéfinir. Les deux moments marquent une transition entre deux étapes de la vie, et s’accompagnent souvent de comportements similaires : une remise en question des normes, un désir de liberté, et parfois même une certaine forme de rébellion.

Chez les adolescents, ce passage vers l’âge adulte est marqué par des transformations psychologiques et physiques, des interrogations sur l’avenir et la volonté de se défaire des attentes imposées par les parents ou la société. De manière comparable, la crise de la quarantaine voit les adultes questionner leur place dans le monde, remettre en cause leurs choix et chercher à donner un nouveau sens à leur vie. Cette crise pourrait alors être vue comme une « seconde adolescence », où l’on redéfinit ses priorités et ses objectifs.

Ce qui distingue cependant ces deux crises, c’est leur temporalité et les enjeux qui leur sont propres.

L’adolescence marque le début d’une vie d’opportunités, tandis que la quarantaine représente souvent un moment de bilan, où l’on prend conscience que certaines aspirations de jeunesse ne se réaliseront peut-être jamais. Pourtant, chacune de ces périodes offre aussi des opportunités de réinvention, où l’individu est invité à redéfinir ce qu’il veut vraiment pour la suite de sa vie.

Est-ce que tout le monde vit une crise de la quarantaine ?

S'il est tentant de généraliser, les recherches montrent que la réponse est non. La crise de la quarantaine n'est pas une fatalité, loin de là. En réalité, tout le monde ne traverse pas une crise aussi marquée. Une étude récente menée au Québec (Gagnon & Ricard, 2022) a montré que seulement 30 % des individus affirment avoir vécu une remise en question importante à la quarantaine. Pour les autres, cette période est tout simplement une étape naturelle de la vie, sans bouleversements majeurs.

Certains experts pensent même que l’idée d’une crise pourrait être, en partie, une prophétie auto-réalisatrice. On vous dit que vous allez vivre une crise, alors vous l’anticipez, vous l’attendez presque, et vous interprétez chaque petit doute ou changement comme le signe d’un cataclysme personnel imminent (Lapointe & Durand, 2021). Ironique, n’est-ce pas ?

Pourquoi les hommes et les femmes vivent-ils la crise de la quarantaine différemment ?

Grande question cette différences entre les sexes !

Les hommes et les femmes vivent-ils vraiment cette crise de manière différente, ou est-ce encore un stéréotype de plus que l’on nous impose ? Les études tendent à montrer des divergences dans les façons dont la quarantaine est abordée, mais est-ce vraiment lié au sexe biologique ou plutôt aux rôles sociaux que l’on nous attribue ?

Les hommes, dans l'imaginaire collectif, sont censés vivre cette crise à travers des comportements parfois qualifiés de « régressifs » : achats de biens matériels coûteux, reconquête de leur jeunesse perdue par le sport ou les relations amoureuses. C’est du moins ce que la culture populaire veut nous faire croire. Mais les recherches montrent une autre réalité : pour beaucoup d’hommes, la crise de la quarantaine se manifeste plutôt par une profonde réflexion sur le sens de leur carrière et leur rôle au sein de la famille (Fortier & Pelletier, 2020). Cela peut entraîner des changements professionnels ou personnels, mais souvent, ils ne sont pas aussi spectaculaires que l’image que l’on se fait de la crise masculine.

Quant aux femmes, leur expérience de la quarantaine est souvent perçue sous l’angle des changements physiques et des pressions sociales liées à l’apparence et à la maternité. À 40 ans, beaucoup de femmes doivent faire face à la fin de leur potentiel reproductif, un fait biologique qui, dans notre société, est souvent dramatisé à outrance. Mais les études montrent que les femmes peuvent aussi tirer une grande force de cette période, en la considérant comme un moment de réinvention personnelle, loin des attentes imposées par la société (Boutin & Laforest, 2021).

La crise de la quarantaine, une simple invention des temps modernes ?

Voici une question épineuse. Avant de parler de crise de la quarantaine, on parlait simplement de « la vie » et de ses aléas.

Alors, la crise de la quarantaine est-elle une création moderne ?

Pour certains chercheurs, il semble que oui. Avec l'allongement de l'espérance de vie et les changements dans nos structures sociales, la quarantaine est devenue un âge charnière qui n’existait pas forcément de la même manière dans le passé (Dubois & Morel, 2019).

Autrefois, l’âge de 40 ans était souvent considéré comme le début de la vieillesse. Aujourd'hui, nous percevons cet âge différemment. Il est au contraire le symbole d’un nouveau départ, mais avec cette possibilité vient aussi une énorme pression : celle de devoir « tout réussir » en même temps. Il n’est donc pas surprenant que la crise de la quarantaine se soit imposée comme un phénomène récurrent dans nos sociétés modernes.

Comme le souligne Lacan (cité dans Dubois & Morel, 2019), « le malaise de la quarantaine n’est pas tant un choc psychologique qu’un produit du discours social. C’est notre époque qui fait de cette transition une crise ».

Pourquoi la crise de la quarantaine fait-elle peur ?

Si la crise de la quarantaine fait peur, c’est peut-être parce qu’elle agit comme un miroir déformant.

Elle reflète nos angoisses les plus profondes : la peur de vieillir, la peur de l’échec, la peur de l’oubli. C’est cette confrontation avec notre propre finitude qui rend la quarantaine si dérangeante pour certains.

Mais derrière cette peur, il y a aussi une forme d’anticipation. Comme nous l’avons mentionné, l'idée de la crise de la quarantaine est ancrée dans notre imaginaire collectif. Dès lors que vous approchez de cet âge fatidique, vous vous attendez presque à voir votre monde s'effondrer. Et c’est cette attente anxieuse qui nourrit l’angoisse.

Le sociologue québécois Jean-Pierre Blais (2021) résume bien ce paradoxe en disant : « La crise de la quarantaine, c’est un peu comme un ouragan que l’on voit venir de loin. On s’y prépare, on s’en inquiète, mais souvent, il ne fait que passer, laissant derrière lui moins de dégâts que prévu. »

Comment savoir si vous traversez une crise de la quarantaine ?

Enfin, une question qui brûle les lèvres de nombreux internautes : comment reconnaître les signes d’une crise de la quarantaine ? Ici encore, la réponse n'est pas si simple. Pour certains, la crise de la quarantaine se manifeste par des changements soudains et radicaux : un nouveau look, une nouvelle carrière, une rupture brutale, une nouvelle relation. Pour d'autres, elle est plus subtile, presque imperceptible, se traduisant par un malaise diffus, une insatisfaction générale que l’on n’arrive pas à nommer.

Une étude récente de l’Université de Montréal (Beaulieu & Giroux, 2023) a montré que les signes les plus fréquents d’une crise de la quarantaine sont souvent psychologiques : un sentiment de stagnation, une perte de motivation, ou encore une envie irrésistible de changement sans vraiment savoir quoi faire. Et puis, bien sûr, il y a ce moment de panique en réalisant que la moitié de votre vie est déjà derrière vous.

Rien de plus existentiel que ça, n’est-ce pas ?

10 symptômes de la crise de la quarantaine

1-Il y a parfois cette étrange impression de pédaler dans le sable, de faire des efforts sans jamais avancer.

Chaque journée semble une copie conforme de la précédente, et le sentiment d’avoir perdu la passion ou l’enthousiasme pour sa propre vie devient pesant. Ce n’est pas un simple passage à vide : c’est une sensation d’enlisement, de stagnation, où l’on cherche désespérément une sortie de secours.

2-Peu à peu, on se demande où est passé le plaisir de vivre. Ce qui, autrefois, faisait vibrer ne déclenche plus rien.

Le travail paraît vide de sens, les loisirs deviennent mécaniques, et même les relations les plus solides perdent leur éclat. On tente de remplir ce vide avec du neuf, mais rien ne suffit. Cette insatisfaction diffuse s’installe dans tous les aspects de l’existence.

3-Dans cette période de flottement, il arrive que l’on se surprenne à philosopher sur sa propre vie.

Les grandes questions surgissent : ai-je fait les bons choix ?, où vais-je ?, est-ce que tout cela a un sens ? Les remises en question se multiplient. On passe en revue son parcours comme un dossier de vie, en quête de cohérence ou d’un fil rouge. Mais plus on cherche, plus les réponses semblent insaisissables.

4-La perte de motivation devient alors palpable.

Ce qui semblait facile devient un effort surhumain. Les tâches quotidiennes épuisent, les projets sont reportés, et l’envie de faire place à une profonde fatigue émotionnelle. Même les activités jadis réjouissantes n’allument plus aucune étincelle. On reste chez soi, vidé, dans une lassitude durable.

5-Parfois, cette crise intérieure provoque une soif soudaine de changement radical.

On envisage de changer de métier, de déménager à l’autre bout du monde ou de vivre une aventure complètement nouvelle. Des idées extravagantes surgissent : nouvelle coupe de cheveux, chirurgie esthétique, nouvelle relation ou reconversion improbable. Cela peut ressembler à un vent de liberté… ou à une fuite en avant.

6-Dans le même temps, le monde autour semble devenir de plus en plus irritant.

Tout agace : les bavardages futiles, les petites erreurs, les bruits ambiants. La patience disparaît, remplacée par une hypersensibilité aux moindres contrariétés. Ce qui autrefois passait inaperçu devient insupportable. Une tension latente s’installe et pèse sur les relations, parfois de façon irréversible.

7-Il n’est pas rare, dans ce contexte, de faire le tri dans ses relations.

On revoit la liste de ses amis comme on réorganise un vieux grenier : que garder, que jeter ? Certaines relations paraissent soudain trop lourdes, déconnectées de qui l’on est devenu. On aspire à des liens plus sincères, plus alignés avec ses valeurs actuelles, quitte à provoquer des ruptures.

8-Devant le miroir, un autre choc : on se met à scruter les signes du temps.

Les rides, les cheveux blancs, les changements physiques ne peuvent plus être ignorés. On prend conscience du vieillissement, non plus comme une abstraction, mais comme une réalité qui avance à grands pas. Cette confrontation avec le corps transforme aussi la perception de l’avenir, générant une certaine anxiété.

9-Et puis il y a ces réveils nocturnes, où l’esprit se met à tourner en boucle.

Les rêves oubliés, les chemins non empruntés, les regrets potentiels — tout remonte à la surface. La peur de ne pas avoir accompli ce que l’on voulait, de passer à côté de sa propre vie, devient envahissante. On cherche une direction claire, un objectif, mais le brouillard persiste.

10- Dans cet état de tension, la tentation de prendre des décisions impulsives est forte.

Quitter son emploi, acheter une moto, partir à l’étranger, ou démarrer un projet fou : tout paraît mieux que l’inertie. Ces gestes soudains donnent un frisson de nouveauté, un semblant de contrôle retrouvé. Mais ces choix, pris sous le coup de l’émotion, peuvent aussi générer des conséquences inattendues.

Conclusion... Le début de la fin... 😛

Alors, la crise de la quarantaine, mythe ou réalité ? À vous de juger.

Ce qui est certain, c’est que cette période de vie, parfois considérée comme une simple étape de transition, peut aussi s’accompagner de troubles psychiques, de réactions anxieuses ou de manifestations plus profondes d’ordre comportemental ou psychique.

Pour certaines personnes souffrant de troubles du comportement, de troubles anxieux, voire de névroses anciennes non résolues, la quarantaine peut agir comme un déclencheur. L'inconscient, pour reprendre une lecture psychanalytique, pourrait bien profiter de ce moment charnière pour faire remonter à la surface des blessures traumatiques ou refoulées. C’est là que la culpabilité, les mécanismes d’évitement, les comportements compulsifs ou les tendances à l’addiction peuvent émerger, parfois avec intensité.

Mais cette période peut aussi ouvrir la voie à un travail psycho-thérapeutique. De nombreuses approches existent pour accompagner ceux qui ressentent une vraie détresse : psychothérapie, thérapie comportementale et cognitive (TCC), pleine conscience, relaxation, ou encore suivi auprès d’un psychothérapeute, d’un psychiatre, voire la prise temporaire d’antidépresseurs dans les cas les plus lourds. Car oui, la santé mentale est un pilier à ne pas négliger, même — et surtout — à la quarantaine.

Cette introspection mentale, si elle est bien accompagnée, peut transformer cette crise en opportunité. Une opportunité de redéfinir ses priorités, de mieux comprendre ses traumatismes passés, d’aborder ses troubles cognitifs ou émotionnels sous un angle nouveau, et d’avancer vers un équilibre plus solide. Comme le disait Freud, ce que nous ignorons de nous-mêmes finit toujours par nous gouverner. Autant l’explorer en conscience.

Qu’on traverse cette période dans la douleur ou avec légèreté, qu’elle soit pathologique ou simplement inconfortable, la crise de la quarantaine reste une étape majeure de notre parcours humain. Ce n’est pas une fatalité, mais une expérience psychothérapeutique potentielle, un tournant mental, émotionnel et existentiel dans ce long et fascinant voyage qu’est la vie.

Vos questions fréquentes sur la crise de la quarantaine

La crise de la quarantaine est-elle inévitable ?

Non, la crise de la quarantaine n’est pas une étape que tout le monde traverse.

Certaines personnes vivent cette période sans grandes remises en question, tandis que d’autres se sentent profondément bouleversées. Ce passage dépend beaucoup de facteurs comme la personnalité, le contexte de vie et la capacité à accepter les changements. Pour certaines personnes, la quarantaine est vécue comme un moment de transition positive, une opportunité de redéfinir ses priorités et de se recentrer sur ce qui compte vraiment.

Pourquoi la crise de la quarantaine fait-elle si peur ?

La crise de la quarantaine fait peur parce qu’elle confronte à des réalités souvent ignorées : le vieillissement, les rêves non réalisés et la fragilité de l’existence.

Cette période marque le passage d’un cycle de vie où l’on se rend compte que certaines aspirations ne pourront plus être accomplies. Le sentiment de ne plus avoir le temps de tout réussir, ou la peur de perdre contrôle sur sa vie, peut engendrer une forte anxiété et un besoin urgent de changement.

La crise de la quarantaine peut-elle mener à une dépression ?

Oui, elle peut mener à une dépression.

Face à la déception de ne pas avoir accompli certains rêves, ou à la sensation d’un vide existentiel, certaines personnes peuvent tomber dans une spirale de tristesse, d’isolement et de perte d’estime de soi. Cette crise peut accentuer des sentiments de mal-être, parfois sous forme de dépression clinique, si elle n’est pas traitée. Rechercher de l’aide professionnelle ou le soutien de proches peut aider à surmonter cette période difficile.

Comment la crise de la quarantaine affecte-t-elle les relations de couple ?

La crise de la quarantaine peut parfois être déstabilisante pour le couple.

Un partenaire peut vouloir redéfinir sa vie, changer de carrière, ou explorer de nouvelles expériences, créant ainsi un déséquilibre dans la relation. Cela peut entraîner des tensions ou même des ruptures, si ces désirs ne sont pas partagés ou compris. Cependant, cette phase peut aussi renforcer la complicité du couple, en permettant aux deux partenaires de réévaluer leurs projets et de renouveler leur engagement mutuel.

Est-ce que la crise de la quarantaine est plus difficile pour ceux qui n'ont pas d'enfants ?

Les personnes sans enfants peuvent vivre cette crise différemment.

Pour certains, l’absence d’enfants peut accentuer le sentiment de n’avoir pas accompli un des rôles attendus par la société, et provoquer un questionnement profond sur le sens de leur existence. D’autres peuvent ressentir une plus grande liberté de se redéfinir à ce stade de la vie. Le défi réside dans la gestion des attentes sociales et personnelles, face à une période de remise en question inévitable pour beaucoup.

À quel âge survient la crise de la quarantaine ?

La crise de la quarantaine survient généralement entre 35 et 55 ans, avec un pic autour de 47 ans.

Toutefois, cela varie selon les individus. Ce moment coïncide souvent avec une phase de réflexion sur les accomplissements et les rêves non réalisés. Cette prise de conscience peut déclencher une période de remise en question. Le poids des attentes sociales et personnelles à cet âge est également un facteur qui contribue à cette crise, rendant son âge d’apparition très variable.

Pourquoi certaines personnes vivent-elles une crise de la quarantaine ?

La crise de la quarantaine est souvent déclenchée par l’écart entre les aspirations de jeunesse et la réalité présente.

Cet âge amène de nombreuses personnes à réévaluer leur vie, leurs objectifs et leurs priorités. La pression sociale, les changements physiques, ainsi que des événements comme le départ des enfants ou la perte d’un emploi, accentuent cette remise en question. Le sentiment de ne pas avoir suffisamment profité de la vie ou réalisé ses rêves peut créer un profond malaise.

Combien de temps dure la crise de la quarantaine ?

La durée de la crise de la quarantaine varie beaucoup d’une personne à l’autre.

Pour certains, elle dure quelques mois, tandis que pour d'autres, elle peut s'étendre sur plusieurs années.

Cette période de remise en question intense peut prendre plus ou moins de temps en fonction des bouleversements vécus et des stratégies employées pour y faire face. Pour beaucoup, cette phase finit par conduire à un renouveau personnel et à une meilleure acceptation de soi.

La crise de la quarantaine peut-elle révéler des troubles mentaux sous-jacents ?

Oui, dans certains cas, la crise de la quarantaine agit comme un révélateur de troubles mentaux déjà présents mais jusque-là latents.

Il peut s'agir de névroses, de troubles de l’humeur, ou même de débuts de troubles plus sérieux comme des états dépressifs, des épisodes psychotiques ou une schizophrénie naissante. Un praticien de la santé mentale, qu’il soit psychiatre ou thérapeute, pourra poser un diagnostic et proposer une prise en charge adaptée.

Peut-on guérir d’une crise de la quarantaine traumatique ?

Une crise de la quarantaine vécue comme un traumatisme ou réveillant des blessures post-traumatiques peut tout à fait être dépassée.

Grâce à un accompagnement thérapeutique, notamment via une thérapie cognitive, comportementale ou corporelle, il est possible de comprendre les mécanismes de défense en jeu et de s'en libérer. La guérison passe souvent par une meilleure compréhension de soi et un travail sur les mémoires traumatiques, parfois accompagné d’un suivi médicamenteux en cas de stress post-traumatique sévère.

Existe-t-il un lien entre la crise de la quarantaine et les troubles obsessionnels ou compulsifs ?

Oui, la crise peut exacerber des traits compulsifs ou des troubles obsessionnels (TOC), surtout chez les personnes ayant une vulnérabilité cognitive ou émotionnelle.

Des comportements excessifs – qu’il s’agisse d’achats impulsifs, de changements de mode de vie extrêmes ou de routines rigides – peuvent indiquer une tentative de contrôle face à une perte de repères. Une thérapie cognitive et comportementale (TCC) est souvent efficace pour traiter ce type de déséquilibres.

Quel est le rôle des neurosciences dans la compréhension de cette crise ?

Les neurosciences permettent de mieux comprendre les réactions affectives, cognitives et corporelles liées à la crise de la quarantaine.

Des déséquilibres au niveau de la sérotonine, de la dopamine ou du cortisol peuvent expliquer certaines manifestations : insomnie, anxiété, irritabilité ou crise de panique. Cela permet aussi de mieux orienter les traitements, qu'ils soient psychothérapeutiques, médicamenteux (comme les anxiolytiques) ou basés sur des techniques de régulation émotionnelle.

Quand faut-il consulter un thérapeute pendant la crise de la quarantaine ?

Il est recommandé de consulter un thérapeute si vous ressentez une souffrance psychique, une fatigue chronique, une perte de sens, ou si vous êtes sujet à des crises d’angoisse, un burn-out, une hyperactivité émotionnelle, ou un isolement prolongé. Une prise en charge rapide peut prévenir l’apparition ou l’aggravation de troubles mentaux plus lourds. La consultation peut aussi aider à traverser cette étape de vie avec plus de conscience et d’équilibre.

Références

Beaulieu, L., & Giroux, P. (2023). Les transitions de la quarantaine : Études sur les bouleversements psychologiques et sociaux. Université de Montréal.

Bernard, S. (2020). La quarantaine et ses méandres : Études psychanalytiques sur l’identité et le changement. Presses Universitaires de France.

Blais, J.-P. (2021). Le grand tournant : Réflexions sociologiques sur la crise de la quarantaine. Presses de l’Université du Québec.

Boutin, C., & Laforest, N. (2021). "Les femmes à la quarantaine : Crises, renouveau et transformations". Revue de psychologie sociale, 35(2), 115-137.

Dumont, F., & Vézina, M. (2020). La crise de la quarantaine : Mythe ou réalité ?. Revue Canadienne de Sociologie.

Dubois, R., & Morel, A. (2019). "Les pressions sociales et le discours de la crise de la quarantaine". Journal International de Sociologie, 44(3), 233-250.

Fortier, L., & Pelletier, A. (2020). Les hommes à 40 ans : Entre carrière, famille et introspection. Université Laval.

Gagnon, M., & Ricard, B. (2022). "Étude longitudinale sur la crise de la quarantaine au Québec". Revue Québécoise de Psychologie, 29(4), 201-225.

Lachance-Grzela, M. (2021). "La quarantaine : Un moment de transition ou une véritable crise ?" Cahiers de recherche en psychologie clinique, 12(1), 65-84.

Lapointe, D., & Durand, J. (2021). Les mythes de la crise de la quarantaine et leurs impacts sociaux. Université de Sherbrooke.

Lévesque, N., & Tremblay, S. (2019). Réussir sa vie à 40 ans : Les pressions de la société moderne. Les Éditions de l’Homme.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
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Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

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