Devenir femme est un processus complexe, traversé par des injonctions, des fantasmes et des identifications parfois aliénantes. Entre l’image idéalisée de “l’autre femme” et la réalité de soi, la construction de l’identité féminine se révèle souvent douloureuse. À travers un regard psychanalytique, ce texte met en lumière les tensions entre mère et fille, fantasme et subjectivité, pour éclairer ce chemin singulier vers soi.
On est prise dans un enjeu fantasmatique qui empêche que ça aboutisse. On est toujours dans l’entre-deux femmes, entre "l'autre femme", celle qui découle de la mère imaginaire, toujours plus femme, plus sexuée, plus désirée, plus aboutie que soi, celle qui correspondrait au fantasme de l’homme, et de l’autre côté, la pauvre petite soi qui se démerde comme elle peut. Heureusement d’ailleurs, car aboutir à devenir “l’autre femme”, on peut en mourir.
C’est ce qui est arrivé à Norma Jean Baker, qui a réussi à devenir Marilyn Monroe, le fantasme féminin parfait, celle qui l’a tuée. Devenir une femme, c’est devenir celle qu’on pourra, et ça ne s’arrêtera jamais. La vie consiste à devenir. La souffrance procède de l’impossibilité de devenir. Dépasser les modèles impossibles, les mots d’elle, les maux d’elle.
Il y a donc bien quelque chose à voir du côté de la mère aussi. Pas seulement de sa séduction ou de son amour, mais du côté du dépassement des identifications. C’est-à-dire de la naissance du sujet. C’est là que l’Autre compte."*
Devenir femme constitue un processus psychique complexe, marqué par une quête d’identité féminine au sein d’un champ de tensions contradictoires.
Ce parcours intime s’inscrit dans un cadre psychanalytique, où les enjeux d’identification, les relations primaires, et les normes sociétales façonnent en profondeur le devenir du sujet féminin. À travers l’exemple emblématique de Norma Jean Baker, qui a incarné jusqu’à la disparition le fantasme de Marilyn Monroe, cet article se propose de décortiquer les mécanismes inconscients et les conflits psychiques à l’œuvre dans la construction de l’identité féminine.
Ce fantasme féminin inconscient, intensifié par les attentes sociales, les modèles normés de féminité et les désirs masculins, crée un décalage douloureux entre ce que la femme aspire à devenir et ce qu’elle ressent réellement être. Il en résulte une lutte intérieure, une tension psychique entre l’identification à un idéal féminin impossible et la reconnaissance de sa propre singularité.
Dans cette perspective, l’autre femme devient à la fois une figure de fascination et un obstacle à l’émergence du sujet. Se libérer de cette image aliénante, c’est amorcer le dépassement des identifications maternelles et culturelles, pour accéder à une féminité singulière, incarnée et vivante.
Ce processus complexe de subjectivation suppose une navigation constante entre admiration, fusion, rivalité inconsciente, et désir d’émancipation. C’est dans cette tension que se joue la possibilité d’un désengagement symbolique, ouvrant la voie à une individuation féminine. Se différencier de la mère, tout en intégrant ce qu’elle a transmis, est un mouvement nécessaire pour sortir de l’identification aliénante et accéder à une identité plus libre et singulière.
Cette démarche passe par la reconnaissance de ses désirs singuliers, de ses limites, et de ses potentialités personnelles. Elle nécessite un travail psychique profond, une élaboration symbolique des conflits intérieurs, pour transformer la souffrance liée à l’impossibilité de devenir en une force créatrice d’identité. C’est dans ce mouvement de différenciation et d’appropriation de soi que peut naître une féminité vivante, libre et assumée.
Il est normal de se sentir dépassée, de se comparer à l’“autre femme”, cette figure fantasmée toujours plus désirable, plus accomplie, plus conforme aux attentes. Mais entre cette image idéale et notre propre existence imparfaite, se joue un processus de subjectivation fondamental.
Pour toutes celles qui se sentent perdues dans la construction de leur identité féminine, qui doutent de leur place comme femmes, comme mères, comme êtres en devenir, il est important de se rappeler ceci : les mères merdent tout le temps. Et c’est aussi ce qui les rend profondément humaines. Dans cette vulnérabilité maternelle et féminine, se cache une formidable puissance de transformation.
Chaque chute intérieure est une étape sur le chemin de l’émancipation. C’est en osant regarder nos ombres, en renonçant à correspondre à une image imposée, que l’on accède à une vérité subjective profondément libératrice.
À toutes les femmes en lutte, aux mères qui doutent, aux filles qui cherchent leur voix, souvenez-vous que votre parcours d’individuation est unique, et pourtant universel. La route vers soi est faite d’imprévus, mais chaque pas, même fragile, vous rapproche de votre essence personnelle. Laissez la lumière de votre singularité filtrer à travers les fissures de vos doutes : c’est là, dans cette magnifique imperfection, que vous devenez pleinement vous-même.
Avec près de 20 ans d’expérience, nous vous offrons une approche personnalisée, adaptée à votre histoire singulière, à vos blocages émotionnels et à vos aspirations profondes. Que vous traversiez une crise identitaire, des difficultés relationnelles mère-fille, une période de transition personnelle, ou simplement un besoin de mieux vous connaître, notre objectif est de vous fournir des outils de compréhension et de transformation intérieure, dans un cadre professionnel, bienveillant et confidentiel.
Nous vous accueillons à Versailles, dans un lieu propice à l’introspection, à l’exploration de soi et à l’épanouissement personnel. Parce que devenir soi est un acte courageux, nous marchons à vos côtés pour éclairer ce chemin vers une féminité plus libre, plus consciente et pleinement habitée.