Imposteur !
12/1/2025

Le syndrome de l'imposteur, d'où vient-il et comment s'en libérer ?

Le syndrome de l’imposteur, Un phénomène aussi invisible que redoutable, une petite voix intérieure qui murmure que vous ne méritez pas votre succès, que vous n’êtes qu’un usurpateur sur le point d’être démasqué. Ce sentiment insidieux touche des millions de personnes, des étudiants aux PDG, des artistes aux chercheurs, et pourtant, il reste souvent tabou. Comment l’identifier ? D’où vient-il ? Et surtout, comment s’en libérer ? Plongeons ensemble dans les méandres de ce syndrome qui n’a de réel que le pouvoir qu’on lui accorde.

Table des matières

Avant de plonger dans les méandres du syndrome de l’imposteur, rappelons qu’il ne s’agit pas d’une pathologie mais d’un mécanisme psychologique lié à la culpabilité, au manque de confiance et au perfectionnisme. Il peut mener à l’anxiété, la dépression ou au burn-out, mais aussi devenir une opportunité de prendre conscience de ses forces. Grâce à la pleine conscience, la relaxation ou un accompagnement par un thérapeute, on peut apaiser ses peurs et rétablir un mieux-être durable.

Allez, on respire… et on avance ici et maintenant.

Le syndrome de l’imposteur, c’est quoi ?

D’abord, mettons les choses au clair : le syndrome de l’imposteur n’est pas une maladie mentale.

Il s’agit d’un phénomène psychologique décrit pour la première fois en 1978 par les psychologues Pauline Clance et Suzanne Imes.

Elles ont observé que certaines personnes, malgré leurs compétences et leurs succès avérés, ressentaient une peur irrationnelle d’être perçues comme des fraudeurs.

Ce syndrome se manifeste par des pensées récurrentes telles que :

  • "J’ai juste eu de la chance."
  • "Je ne suis pas aussi compétent(e) que les autres le pensent."
  • "Ils vont finir par découvrir que je ne suis pas à la hauteur."

Ces croyances erronées peuvent mener à une anxiété chronique, une tendance au perfectionnisme et une procrastination paralysante. Il est important d’apprendre à les reconnaître pour ne pas les laisser dicter nos actions.

Le syndrome de l’imposteur repose sur une distorsion cognitive :

Ceux qui en souffrent perçoivent leurs réussites comme des accidents, alors qu’ils considèrent les autres comme naturellement compétents et méritants. Ils se sentent toujours en décalage, comme s’ils jouaient un rôle qu’ils ne maîtrisent pas entièrement. Maya Angelou l’a parfaitement résumé : « J’ai écrit onze livres, mais chaque fois je pense, 'Oh, ils vont me découvrir maintenant. J’ai joué un tour à tout le monde, et ils vont me découvrir.' »

L’auteur Neil Gaiman, lui aussi, a partagé une anecdote révélatrice. Lors d’un événement où il se trouvait entouré de personnes talentueuses, il a confié à un autre invité qu’il avait l’impression de ne pas mériter sa place. Ce dernier, après un moment de réflexion, lui a répondu : "Moi aussi, je ressens cela parfois." Cet homme n’était autre que Neil Armstrong, le premier homme à avoir marché sur la lune.

Même une légende de l’histoire humaine pouvait douter de sa propre légitimité.

Sous ses airs anodins, ce trouble du mieux-être psychique peut entraîner des pensées négatives récurrentes et une véritable culpabilité à réussir.

Certaines personnes vivent une tension corporelle constante, typique des profils anxieux ou sujets à la dépression. Pour prendre conscience de ces mécanismes inconscients, un accompagnement par un thérapeute ou un psychothérapeute formé à la pleine conscience ou à la relaxation peut s’avérer précieux pour rétablir une santé mentale stable et apaiser la peur d’échouer.

Qui est concerné ? Spoiler : Tout le monde !

Le syndrome de l’imposteur ne fait pas de distinction.

Il peut frapper à tout moment et s’installer durablement dans l’esprit de quiconque, quels que soient son parcours, ses réussites ou son niveau d’expertise.

Il peut toucher des individus de tous horizons, bien que certaines catégories de personnes soient plus vulnérables :

  • Les perfectionnistes : Ceux qui estiment qu’un travail "assez bon" ne suffit pas et qui s’imposent des standards inatteignables.
  • Les premiers de leur famille à réussir : Ceux qui entrent dans un monde inconnu (université, milieu professionnel prestigieux) et ont l’impression de ne pas être à leur place.
  • Les minorités : Les personnes issues de milieux sous-représentés peuvent ressentir un surcroît de pression et d’auto-doute face à un environnement qui ne leur ressemble pas.
  • Les personnes hautement qualifiées : Paradoxalement, plus une personne acquiert de compétences, plus elle prend conscience de tout ce qu’elle ignore, ce qui alimente le sentiment d’imposture.

Même les plus grands noms n’y échappent pas.

Michelle Obama, Tom Hanks ou encore Albert Einstein ont exprimé leur propre lutte contre ce syndrome. Preuve qu’il ne reflète en rien un manque de talent.

Ce phénomène s’inscrit souvent dans un terrain anxieux ou affectif fragilisé, où le manque de confiance et la peur d’échouer dominent.

Les neurosciences montrent que le cerveau neuro-émotionnel tend à amplifier les signaux de danger, même quand tout va bien. Sortir de cette zone de confort demande un travail d’affirmation de soi, de gestion du stress et de retour au moment présent. Des approches comme la sophrologie ou la thérapie comportementale peuvent renforcer la capacité à avoir confiance en soi et à redevenir acteur de son accomplissement.

D’où vient cette sensation de fraude ?

Le syndrome de l’imposteur ne surgit pas de nulle part.

Il est le résultat d’un enchevêtrement complexe de croyances, d’expériences passées et de normes sociales intériorisées.

Ces influences façonnent la perception que l’on a de soi-même et de ses capacités, alimentant ainsi le doute et l’autodépréciation. Voici quelques-uns des principaux facteurs qui contribuent à ce sentiment d’illégitimité :

L’éducation et l’enfance

Si, enfant, vous avez été constamment comparé(e) aux autres, si vos réussites étaient minimisées ou si l’échec était perçu comme une catastrophe, il est probable que vous ayez internalisé l’idée que vous devez toujours "prouver votre valeur".

La culture de la performance

Notre société valorise l’excellence, le mérite et la réussite éclatante. Dans ce contexte, il est facile de croire que seul un talent exceptionnel justifie la reconnaissance, et non le travail ou l’expérience.

Les stéréotypes et attentes sociales

Les femmes, par exemple, sont plus souvent sujettes au syndrome de l’imposteur en raison des attentes genrées qui pèsent sur elles. Une femme en position de pouvoir peut ressentir un doute constant, influencé par des décennies de sous-représentation dans certains domaines.

Les biais cognitifs

Nous avons tendance à surestimer les compétences des autres et à sous-estimer les nôtres.

Ce phénomène, appelé biais de l’auto-handicap, nous fait attribuer nos succès à des causes externes (chance, indulgence des autres) plutôt qu’à nos propres capacités.

Ces schémas inconscients s’ancrent profondément dans le psychisme et peuvent s’exprimer à travers des émotions négatives ou des phobies de l’échec.

Lorsqu’ils s’intensifient, ils fragilisent la santé mentale et peuvent conduire à un véritable burn-out émotionnel. Apprendre à prendre conscience de ces influences permet de se reconnecter à son corps et à ses ressentis. Des pratiques comme la pleine conscience, la relaxation ou la sophrologie favorisent ce retour à soi, en aidant à rester ancré ici et maintenant, loin du jugement.

Comment se libérer du syndrome de l'imposteur ?

La bonne nouvelle ? Le syndrome de l’imposteur peut être déconstruit avec du temps et de la pratique.

Plutôt que de le laisser dicter nos actions et nos pensées, il est possible de reprendre le contrôle en adoptant des stratégies concrètes. En modifiant notre regard sur nous-mêmes et en apprenant à valoriser nos réussites, nous pouvons regagner confiance en soi. Voici des pistes pour y parvenir :

Reconnaître et nommer ses pensées

Prenez du recul et identifiez ces pensées automatiques : "Pourquoi est-ce que je me sens illégitime ?" Écrire ces doutes permet de les confronter plus objectivement.

Distinguer faits et interprétations

Vous avez obtenu un poste, une distinction ou une reconnaissance ? Ce n’est pas un hasard.

Vos compétences et vos efforts y sont pour quelque chose. Au lieu de dire "J’ai juste eu de la chance", reformulez en : "J’ai travaillé pour en arriver là."

Accepter l’imperfection

La perfection est un mythe. S’accorder le droit à l’erreur, c’est reconnaître qu’on apprend continuellement et que la progression est plus importante que l’excellence absolue.

Célébrer ses succès

Prenez le temps de reconnaître vos accomplissements, même petits. Faites une liste de vos réussites et relisez-la régulièrement.

Parler de son syndrome de l’imposteur

Vous seriez surpris de voir combien de personnes partagent ce sentiment.

En parler permet de normaliser cette expérience et de réaliser qu’elle ne définit en rien votre valeur.

Travailler sur le syndrome de l’imposteur implique souvent un accompagnement intégratif : un thérapeute, un psychothérapeute ou un psychiatre peut aider à identifier les schémas de culpabilité, de mal-être ou de pensées négatives.

Certaines approches comportementales, corporelles ou issues des neurosciences soutiennent la gestion du stress et l’affirmation de soi. Retrouver confiance, c’est aussi apprendre à s’autoriser à être heureux, à savourer le moment présent et à faire de l’échec un passage vers l’accomplissement.

Vos questions fréquentes sur le sujet

Comment puis-je me libérer de cette quête incessante de perfection qui m'épuise ?

D’abord, respirez. Vous avez le droit d’être imparfait.

Demandez-vous si vos standards sont réalistes ou s’ils viennent d’une peur de l’échec. Autorisez-vous à faire les choses « bien » plutôt que « parfaites ». Rappelez-vous que la perfection est une illusion et qu’elle ne vous définit pas. Avancez par petits pas, célébrez vos réussites et apprenez à lâcher prise. Vous êtes bien plus que vos performances.

Pourquoi ai-je constamment l'impression de ne pas mériter mes réussites ?

Parce que vous êtes dur avec vous-même.

Vous attribuez vos succès à la chance, aux autres, au contexte… mais jamais à vous. Pourtant, votre parcours prouve le contraire. Vos efforts, vos compétences et votre persévérance vous ont amené là où vous êtes. Écrivez vos réussites et relisez-les quand le doute s’installe. Vous avez travaillé pour en arriver là. Vous méritez votre place.

Comment puis-je accepter mes erreurs sans me sentir diminué(e) ?

L’erreur n’est pas un échec, c’est une leçon. Elle ne remet pas en cause votre valeur.

Chaque grand leader, chaque expert a fait des erreurs. Au lieu de vous juger, demandez-vous ce qu’elles vous apprennent. Accueillez-les comme des opportunités d’évolution. Et surtout, soyez indulgent avec vous-même : vous êtes en apprentissage constant. Vous avez le droit de tomber, tant que vous continuez à avancer.

Pourquoi est-ce que je me compare toujours aux autres et me sens inférieur(e) ?

Parce que vous ne voyez que leur façade, jamais leurs doutes. Chacun lutte avec ses propres insécurités.

Au lieu de vous comparer aux autres, comparez-vous à vous-même d’hier. Où étiez-vous il y a un an ? Vous avez progressé, grandi. Apprenez à voir votre propre évolution et à reconnaître votre valeur. Vous êtes unique, et ce que vous apportez est irremplaçable.

Comment puis-je cesser de procrastiner par peur de l’échec ?

Dites-vous que l’échec est une étape du succès.

Ne cherchez pas la perfection, mais le progrès. Fixez-vous des petits objectifs atteignables et avancez à votre rythme. Même une action imparfaite vaut mieux que l’inaction. Et surtout, célébrez chaque avancée, aussi petite soit-elle. Plus vous agissez, plus votre peur s’amenuise. Vous êtes capable de bien plus que vous ne l’imaginez.

Pourquoi ai-je besoin de l’approbation des autres pour me sentir valable ?

Parce qu’on vous a appris que votre valeur dépendait du regard extérieur.

Mais vous avez le droit d’exister pour vous-même. Apprenez à reconnaître vos propres accomplissements, sans attendre validation. Faites une liste de vos qualités et réussites, relisez-la souvent. Petit à petit, construisez une estime de soi indépendante. Vous êtes assez, tel que vous êtes.

Comment puis-je développer une estime de soi plus solide et authentique ?

Commencez par vous parler avec bienveillance.

Vous ne critiqueriez pas un ami, pourquoi vous l’infliger ? Faites une liste de vos forces et de vos réussites. Entourez-vous de personnes qui vous valorisent. Acceptez vos imperfections, elles font partie de vous. Apprenez à vous faire confiance, petit à petit. Vous méritez de vous aimer pour ce que vous êtes, pas seulement pour ce que vous accomplissez.

Pourquoi est-ce que je ressens une anxiété constante malgré mes succès ?

Parce que votre cerveau vous dit que ce n’est jamais suffisant.

Vous avez peur de l’échec, du jugement, de ne pas être à la hauteur. Pourtant, vos succès prouvent que vous êtes capable. Prenez le temps d’apprécier ce que vous avez accompli. Méditez, respirez, faites des pauses. L’anxiété est un signal : écoutez-le sans le laisser vous dominer. Vous méritez de vivre vos réussites avec sérénité.

Comment puis-je m’autoriser à être imparfait(e) et à l’accepter ?

En réalisant que l’imperfection est la norme, pas l’exception.

Personne n’est parfait, et pourtant, chacun avance. Donnez-vous la permission d’être humain. Commencez par de petites choses : laissez un projet imparfait, acceptez de ne pas tout savoir. Avec le temps, vous verrez que cela ne change rien à votre valeur. Vous avez le droit d’être imparfait(e), et vous méritez d’être aimé(e) ainsi.

Pourquoi ai-je peur d’être "démasqué(e)" malgré mes compétences avérées ?

Parce que le syndrome de l’imposteur vous fait croire que vous êtes une fraude.

Mais regardez les faits : vos accomplissements sont bien réels. Si vous étiez réellement incompétent(e), vous ne seriez pas là. Parlez-en autour de vous, vous verrez que vous n’êtes pas seul(e). Vos compétences ne sont pas un accident, elles sont le fruit de votre travail. Et vous méritez d’être là, pleinement.

Quand consulter ?

Lorsque le syndrome de l’imposteur devient source de mal-être, de burn-out ou de troubles anxieux, il peut être utile de consulter un psychothérapeute, un psychiatre, ou un thérapeute spécialisé en gestion du stress et affirmation de soi. Des approches telles que la pleine conscience, la sophrologie, la relaxation ou les thérapies comportementales peuvent aider à avoir confiance en soi et à sortir durablement de la zone de confort de l’auto-dévalorisation.

Conclusion ? Vous êtes légitime !

Le syndrome de l’imposteur ne disparaît pas du jour au lendemain, mais il perd de son emprise lorsque l’on apprend à le reconnaître et à le désamorcer.

Se rappeler que même les plus brillants doutent parfois peut être rassurant. Ce n’est pas l’absence de doute qui fait la différence, mais la manière dont nous choisissons de l’affronter.

Apprenez à prendre conscience de votre propre valeur.

Quitter le rôle de l’imposteur, c’est renouer avec la confiance, l’accomplissement et la paix intérieure. En travaillant sur vos émotions négatives et en cultivant la pleine conscience, vous pouvez sortir du mal-être et retrouver un sentiment profond de mieux-être. Comme le rappellent les neurosciences, il suffit parfois d’un nouvel apprentissage neuro-émotionnel pour transformer durablement votre rapport à la réussite… et enfin être heureux, ici et maintenant.

Vous êtes bien plus fort(e) que vos doutes. Vous méritez votre place, vos succès et votre bonheur. Ne laissez pas vos pensées vous limiter. Vous êtes capable, vous êtes légitime, et surtout, vous êtes assez. 💙

La prochaine fois que cette voix vous souffle que vous n’êtes pas à votre place, répondez-lui ceci : "Je suis ici pour une raison. J’ai ma place. Je suis légitime."

Et vous l’êtes.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
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Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

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