Qu’est-ce que la dysphorie de genre ? Comprendre au-delà des apparences
16/4/2025

Qu’est-ce que la dysphorie de genre ? Comprendre au-delà des apparences

La dysphorie de genre est un terme souvent évoqué, parfois mal compris, et trop fréquemment instrumentalisé dans les débats sociétaux. Mais derrière ce mot technique se cache une réalité humaine profonde, intime, complexe, souvent douloureuse, qui mérite d’être éclairée avec précision, empathie et rigueur. Qu’est-ce que la dysphorie de genre selon les classifications diagnostiques ? Comment se manifeste-t-elle ? Quelle est la différence entre identité de genre, expression de genre et orientation sexuelle ? Et surtout, comment accompagner ces vécus en tant que thérapeute, parent, éducateur ou citoyen ?Plongeons ensemble dans cet univers où le ressenti intime de soi entre parfois en tension avec les assignations sociales ou biologiques, pour mieux en comprendre les enjeux psychiques, cliniques et humains.

Qu’est-ce que la dysphorie de genre ?

La dysphorie de genre est définie dans le DSM-5-TR comme une souffrance significative causée par l’inadéquation entre le genre assigné à la naissance (généralement basé sur les caractéristiques sexuelles biologiques) et le genre ressenti, c’est-à-dire l'identité vécue intérieurement.

Explorer son identité de genre en profondeur peut passer par un travail en psychanalyse à Versailles, respectueux du rythme de chacun·e.

Contrairement à ce que l’on pense parfois, la dysphorie de genre n’est pas synonyme de transidentité : ce n’est pas le fait d’être transgenre qui est considéré comme un trouble, mais bien la souffrance qui peut en résulter, notamment dans des contextes sociaux, familiaux ou psychiques hostiles.

🔍 Point clé : ce diagnostic n’a pas vocation à pathologiser les personnes trans ou non-binaires, mais à offrir un cadre de reconnaissance et d’accès aux soins pour celles et ceux qui souffrent.

Identité de genre, sexe biologique, expression de genre, orientation sexuelle : démêlons les fils

Pour comprendre la dysphorie de genre, il est essentiel de distinguer des notions trop souvent confondues dans le langage courant, les médias, voire dans certaines approches cliniques encore mal informées :

  • Sexe biologique : données anatomiques, chromosomiques et hormonales (sexe assigné à la naissance), qui déterminent l’apparence physique mais ne suffisent pas à définir l’identité.
  • Identité de genre : ressenti intime, profond, souvent stable dans le temps, d’être homme, femme, aucun des deux, les deux, ou encore situé·e en dehors du cadre binaire.
  • Expression de genre : manière dont une personne manifeste socialement son genre à travers ses vêtements, sa gestuelle, sa voix, sa coiffure… Cette expression peut varier selon les contextes, les cultures, et les moments de vie.
  • Orientation sexuelle : attirance affective et/ou sexuelle envers une ou plusieurs personnes, indépendamment de leur genre. Elle concerne le désir tourné vers l’autre, là où l’identité de genre concerne le rapport à soi.

👉 Une personne peut être née avec un sexe masculin, s’identifier comme femme (identité de genre), avoir une expression de genre androgyne ou masculine, et être attirée par les femmes.

Ces dimensions sont indépendantes, non linéaires et non hiérarchisées : elles dessinent ensemble la richesse des trajectoires humaines, sans qu’aucune combinaison ne soit plus « normale » qu’une autre.

Un espace d’écoute individuel permet souvent d’apaiser la souffrance liée au genre : découvrez la thérapie individuelle à Versailles.

Quels sont les critères diagnostiques du DSM-5-TR ?

Le DSM-5-TR (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition, texte révisé) ne considère pas la transidentité comme une maladie mentale, mais reconnaît la dysphorie de genre lorsqu’elle s’accompagne d’une souffrance psychique significative ou d’une altération du fonctionnement quotidien.

Chez l’adulte et l’adolescent :

Pour que le diagnostic soit posé, deux conditions principales doivent être réunies :

  • Une discordance marquée entre le genre assigné à la naissance et le genre vécu, persistant depuis au moins 6 mois.
  • Une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.

Au moins deux des manifestations suivantes doivent être présentes :

  1. Un désir marqué d’appartenir à un autre genre.
  2. Un désir d’être traité comme une personne d’un autre genre.
  3. Un désir de se débarrasser des caractères sexuels primaires et/ou secondaires associés au genre assigné.
  4. Un désir d’acquérir les caractères sexuels de l’autre genre.
  5. Une conviction forte d’avoir les réactions et le vécu intérieur typiques de l’autre genre.
  6. Un inconfort important vis-à-vis de ses caractéristiques sexuelles.

La souffrance liée au genre ne se guérit pas : elle se comprend, se traverse, avec l’aide d’une thérapie individuelle à Versailles.

Chez l’enfant :

Le DSM-5-TR reconnaît également une forme infantile de la dysphorie de genre.

Le diagnostic peut être envisagé si l’enfant présente au moins six des huit critères suivants, pendant au moins 6 mois, avec au moins un critère portant sur le désir d’appartenir à un autre genre :

  1. Insistance à dire qu’il ou elle est d’un autre genre ou souhaite en être un.
  2. Préférence marquée pour les vêtements du genre opposé.
  3. Jeux de rôle persistants du genre opposé.
  4. Jouets, jeux ou activités typiquement associés à l’autre genre.
  5. Rejet des jeux ou activités associés à son genre assigné.
  6. Répulsion face à ses organes génitaux.
  7. Souhait d’avoir les caractères sexuels du genre ressenti.
  8. Souhait de ne pas avoir les caractères sexuels de son genre assigné.

📌 Le diagnostic chez l’enfant ou l’adolescent doit être posé avec une extrême prudence, écoute et discernement clinique.

Il ne s’agit en aucun cas d’essentialiser un comportement (aimer jouer à la poupée ou au camion, par exemple), mais de reconnaître une souffrance persistante, une constance dans le vécu d’inadéquation, et une demande de reconnaissance de l’identité ressentie.

Le rôle du clinicien est de soutenir l’enfant ou l’adolescent dans l’exploration de son vécu, sans projeter d’attente ni bloquer le questionnement, tout en accompagnant la famille dans une posture d’ouverture et de compréhension.

Comprendre la souffrance psychique liée à la dysphorie de genre

La dysphorie de genre ne se résume pas à un inconfort passager.

Elle peut entraîner une souffrance psychique intense et durable, souvent amplifiée par le regard des autres et l’absence de reconnaissance.

Elle peut générer :

  • Un sentiment d’étrangeté à soi-même, parfois décrit comme un corps vécu comme un « costume », une « prison », ou un corps étranger, dans lequel la personne ne se reconnaît pas.
  • Une détresse relationnelle profonde, alimentée par le rejet familial, la stigmatisation sociale, les moqueries ou le harcèlement scolaire, qui viennent blesser l’estime de soi et renforcer l’isolement.
  • L’émergence de troubles anxieux, dépressifs, de conduites à risque (addictions, scarifications, fugues…), voire des idées suicidaires, en particulier à l’adolescence, où la pression sociale et les transformations corporelles deviennent plus aiguës.

Selon plusieurs études, près de 40 % des adolescents trans ont déjà envisagé le suicide.

Ce chiffre glaçant témoigne de la nécessité impérieuse d’un accompagnement bienveillant, compétent et informé, capable de restaurer un espace de sécurité psychique où la personne peut être accueillie dans sa singularité, sans jugement ni tentative de normalisation.

Il ne s’agit pas de corriger une identité, mais d’aider le sujet à reconstruire un lien apaisé à lui-même, à son corps et à son environnement, en tenant compte de sa vérité intérieure et de son besoin de reconnaissance.

Face aux tensions familiales autour de la transidentité, la thérapie familiale à Versailles peut restaurer le dialogue.

Dysphorie de genre et psychanalyse : entre résistance, évolution et ouverture

Longtemps, la psychanalyse a été critiquée pour son hostilité envers les vécus transidentitaires. Mais cette approche, en constante évolution, propose aujourd’hui des lectures plus nuancées.

  • Freud évoquait déjà les différences entre anatomie et ressenti subjectif, sans pour autant conceptualiser la transidentité.
  • Lacan, avec sa distinction entre réel, symbolique et imaginaire, ouvre un espace de compréhension du désir d’être au-delà du biologique.
  • Des psychanalystes contemporains comme Jean-Pierre Lebrun, Sabine Prokhoris ou Pierre-Henri Castel contribuent à sortir des lectures pathologisantes.

🧠 L’enjeu n’est pas de dire ce qui est vrai ou faux dans l’identité de genre, mais d’entendre le sujet dans sa quête de vérité psychique, là où le corps et le symbolique entrent en conflit.

Se questionner sur son corps, son désir, son orientation, peut être soutenu par une approche en sexologie à Versailles.

Les parcours de transition : entre intimité et reconnaissance

La transition peut être :

  • Sociale : changement de prénom, vêtements, pronoms.
  • Médicale : prise d’hormones, interventions chirurgicales.
  • Administrative : changement d’état civil.

Toutes les personnes souffrant de dysphorie de genre ne souhaitent pas forcément une transition complète, ni même des modifications corporelles. Il s’agit d’un parcours individuel, à respecter dans sa singularité.

🎯 L’objectif de la transition n’est pas d’atteindre un « idéal genré », mais de réconcilier le sujet avec lui-même.

La psychanalyse à Versailles offre un cadre pour penser l’identité en dehors des normes, sans chercher à normaliser.

Accompagner la dysphorie de genre en psychothérapie

Un accompagnement thérapeutique adapté peut :

  • Aider à différencier le moi social du moi profond.
  • Soutenir dans les choix de transition sans précipitation ni inhibition.
  • Offrir un espace de parole libre, sans pathologisation ni idéalisation.

Différentes approches peuvent être mobilisées :

  • Approche intégrative : pour tenir compte de la complexité psychique et sociale.
  • Psychanalyse ouverte : pour accompagner le remaniement du narcissisme, des identifications, du rapport au corps et au désir.
  • Thérapies affirmatives de genre : fondées sur le respect de l’identité ressentie.
  • Thérapies familiales : pour soutenir les dynamiques autour du jeune concerné.

Être entendu·e sans être jugé·e, c’est possible grâce à un accompagnement en thérapie familiale systémique à Versailles.

Ce que la dysphorie de genre nous enseigne sur l’humain

La dysphorie de genre, bien au-delà d’un diagnostic, nous interroge collectivement sur des dimensions fondamentales de l’expérience humaine.

Elle agit comme un révélateur des zones de tension entre l’intime et le social, entre le désir d’être soi et les cadres normatifs qui nous sont imposés.

  • Elle questionne notre rapport au corps sexué, trop souvent réduit à ses fonctions biologiques, alors qu’il est avant tout un lieu d’inscription symbolique, un support du désir et de l’identité. Pour les personnes en dysphorie, ce corps peut devenir source d’angoisse, de honte, ou d’incompréhension, là où il devrait être le socle d’un sentiment de continuité de soi.
  • Elle met en lumière la place du désir dans la construction de soi : désir de reconnaissance, de cohérence, d’appartenance… Le genre n’est pas une simple donnée anatomique, mais une élaboration psychique et relationnelle, nourrie de regards, de mots et d’identifications.
  • Elle nous oblige à repenser la valeur accordée à la norme versus à la singularité. Qu’est-ce qu’être « normal » ? Et à quel prix impose-t-on cette normalité à ceux qui ne s’y reconnaissent pas ? La dysphorie expose le coût psychique de l’exclusion pour celles et ceux dont la vérité ne cadre pas avec les attentes sociales.
  • Elle révèle enfin la manière dont une société accueille ou rejette la différence. Accueillir, ce n’est pas seulement tolérer : c’est offrir un espace de légitimité, reconnaître une humanité pleine et entière, avec ses nuances et ses paradoxes.

« L’identité de genre n’est pas un choix, mais le choix de la société, c’est d’accueillir ou non cette vérité. »
Cette phrase résume un enjeu central : le défi éthique et politique de notre époque. Non pas celui de comprendre ou de nommer à tout prix, mais celui d’écouter, d’accompagner, et de reconnaître les parcours de chacun·e comme légitimes.

Faut-il diagnostiquer ? La tension entre reconnaissance et stigmatisation

Le débat reste vif et parfois clivant : faut-il nommer pour aider, ou renoncer à nommer pour éviter de blesser ?

Pour certain·es, poser un diagnostic de dysphorie de genre revient à pathologiser les vécus trans, à figer dans une catégorie médicale une réalité profondément identitaire et existentielle. Cette lecture redoute que la classification renforce la stigmatisation, en instaurant une forme de « validation médicale » de l'identité.

Pour d'autres, le diagnostic constitue un outil nécessaire : il permet d’ouvrir des droits, de structurer une prise en charge, d’offrir un accès aux soins psychothérapeutiques, endocrinologiques ou chirurgicaux, et de garantir une forme de reconnaissance institutionnelle du vécu subjectif. Il devient alors un passage obligé, non pas pour enfermer, mais pour accompagner.

Le DSM-5 a tenté de faire un pas vers cette dépathologisation partielle : on ne parle plus de « trouble de l’identité de genre » (terme du DSM-IV), mais de dysphorie de genre, afin de dissocier l’identité en elle-même de la souffrance qu’elle peut générer dans un contexte hostile ou inadéquat. L’objectif n’est plus de corriger une identité, mais de soulager la détresse liée à une inadéquation entre le vécu intime et la réalité sociale ou corporelle.

La CIM-11 (OMS), quant à elle, va plus loin : depuis 2019, la transidentité ne figure plus parmi les troubles mentaux, mais est intégrée dans une nouvelle section relative à la santé sexuelle. Ce déplacement symbolique reflète une avancée éthique majeure : il ne s’agit plus de considérer l’identité de genre comme un problème, mais de reconnaître que c’est la souffrance — et non l’identité — qui peut nécessiter un accompagnement médical ou psychothérapeutique.

Entre besoin de légitimation et volonté de déstigmatisation, la question du diagnostic nous oblige à penser la clinique autrement : non plus comme un outil de normalisation, mais comme un cadre d’écoute, de soutien et de protection, fondé sur le respect du sujet.

Les questionnements autour du genre peuvent s’ancrer dans des enjeux sexuels complexes : un accompagnement en sexologie à Versailles peut être précieux.

Évolution du regard diagnostique sur la transidentité

Conclusion : Au-delà des normes, l’écoute du sujet

La dysphorie de genre n’est pas une lubie, un effet de mode ou un caprice.

C’est une souffrance réelle, vécue par des personnes en quête de cohérence entre leur être intérieur et leur apparence sociale.

En tant que professionnel·le de la santé mentale, parent, éducateur ou simplement humain, notre responsabilité est d’accueillir cette parole avec respect, sans chercher à la faire entrer de force dans des cases.

La question à poser n’est pas : « Est-ce normal ? » mais : « Comment puis-je vous aider à vivre votre vérité avec le moins de souffrance possible ? »

📚 Pour aller plus loin :

  • Transidentités : Ordre et panique du genre, Karine Espineira
  • Genre, sexe et sexualités : Introduction aux études sur le genre, Laure Bereni et al.
  • La fabrique du sexe, Thomas Laqueur
  • Trans (documentaire Netflix)
  • Psychanalyse et subjectivité trans, collectif dirigé par Caroline Doussy

Parfois, l’identité ne se construit pas seule : un soutien en thérapie individuelle à Versailles aide à se sentir légitime.

F.A.Q. Dysphorie de genre

Comment savoir si je souffre de dysphorie de genre ?

Si vous ressentez un mal-être persistant à l’égard de votre corps ou du genre qu’on vous a assigné à la naissance, si vous avez le sentiment profond de ne pas être en accord avec votre apparence ou le rôle social attendu, alors il est possible que vous traversiez une forme de dysphorie de genre.

Il ne s’agit pas d’un diagnostic à poser seul·e. Un professionnel formé peut vous accompagner avec écoute et bienveillance, afin de mettre des mots sur ce que vous vivez, sans jugement.

Est-ce que cela signifie que je suis transgenre ?

Pas nécessairement. Ressentir une dysphorie de genre ne signifie pas automatiquement que vous êtes transgenre.

Il existe une diversité de vécus de genre : certaines personnes se reconnaissent dans le terme « trans », d’autres se définissent comme non-binaires, fluides, ou préfèrent ne pas se labelliser du tout. L’essentiel, c’est votre ressenti intime, votre expérience unique. Vous avez le droit d’explorer cette question à votre rythme, sans pression, et sans devoir entrer dans une catégorie toute faite.

Dysphorie de genre, est-il normal de douter ?

Oui, tout à fait. Le doute fait partie du processus. Il est légitime de se poser des questions sur son identité de genre, surtout si vous ressentez un malaise ou une incongruité.

Il n’existe pas de chemin tout tracé ni de réponse immédiate. Chaque personne avance à son rythme, en fonction de son histoire, de son environnement, de ses ressentis. Vous avez le droit de prendre le temps, de chercher, de vous tromper parfois, et surtout, de ne pas être seul·e dans cette démarche.

Puis-je être en dysphorie sans vouloir transitionner ?

Absolument. La transition, qu’elle soit sociale, médicale ou administrative, est un choix personnel, qui ne s’impose à personne.

Certaines personnes trouvent un mieux-être dans la transition, d’autres non, ou pas tout de suite. Ce qui compte, c’est ce qui vous soulage et vous apaise. Vous pouvez souffrir d’une inadéquation entre votre genre ressenti et votre corps sans pour autant désirer le modifier. Il n’y a pas de « bonne façon » de vivre son identité, seulement la vôtre.

Suis-je malade si j’ai une dysphorie de genre ?

Non, vous n’êtes pas malade. La dysphorie de genre ne signifie pas que vous êtes atteint·e d’une pathologie mentale.

Ce que l’on prend en compte, c’est la souffrance psychique réelle que vous pouvez éprouver. Cette souffrance mérite d’être reconnue, écoutée et accompagnée, sans pour autant que votre identité soit réduite à un trouble. Vous avez le droit de chercher du soutien, de vous faire entendre et de vivre pleinement votre réalité, dans le respect et la dignité.

Et si mon entourage ne me comprend pas ?

Il est malheureusement fréquent que des proches ne comprennent pas ou rejettent ce que vous vivez, par ignorance, peur ou rigidité.

Cela peut amplifier la souffrance, surtout si vous vous sentez seul·e ou incompris·e. Sachez que vous n’êtes pas seul·e. Il existe des groupes de soutien, des thérapeutes formé·es, des associations, des espaces où votre parole peut être entendue. Il est important de vous entourer de personnes bienveillantes qui respectent votre chemin, même s’il est encore en construction.

À qui puis-je parler si je ressens cette souffrance ?

Vous pouvez vous tourner vers un·e psychologue, psychothérapeute, médecin ou psychiatre sensibilisé·e à la question du genre.

Il est essentiel que la personne soit formée et ouverte, afin de vous accompagner sans jugement ni a priori. De nombreuses associations LGBTQIA+ proposent aussi des permanences d’écoute. Vous avez le droit de trouver un espace sécurisé, où vous pourrez explorer votre ressenti, poser vos questions, et envisager vos options en toute liberté.

Est-ce que cela va durer toute ma vie ?

La souffrance liée à la dysphorie de genre n’est pas immuable.

Avec un accompagnement adapté, un environnement soutenant, et parfois un cheminement vers plus de cohérence entre votre identité et votre quotidien, la souffrance peut s’atténuer, voire disparaître. Il ne s’agit pas de vous "guérir", mais de vous aider à vous réconcilier avec vous-même. Beaucoup de personnes trouvent, au fil du temps, un apaisement durable et une vie pleinement satisfaisante, en accord avec ce qu’elles sont.

Est-ce dangereux de commencer une transition de genre trop tôt ?

Commencer une transition, surtout médicale, demande une réflexion sérieuse et un accompagnement éclairé, notamment chez les adolescents.

Il ne s’agit pas de freiner ou d’encourager, mais de permettre un espace de discernement, pour s’assurer que ce désir s’inscrit dans le temps. Pour les jeunes, les protocoles incluent souvent des étapes progressives, comme les bloqueurs de puberté. L’objectif est toujours le bien-être du sujet, jamais une précipitation. Une transition bien accompagnée peut être profondément salvatrice.

Vais-je un jour me sentir bien dans ma peau ?

Oui, c’est possible. De nombreuses personnes ayant traversé une dysphorie de genre témoignent d’un profond soulagement, parfois même d’une renaissance, une fois qu’elles ont trouvé leur équilibre.

Cela ne signifie pas que tout devient facile, mais que la souffrance n’est pas une fatalité. Avec du soutien, un entourage respectueux et un travail thérapeutique si besoin, vous pouvez apprendre à vous réapproprier votre corps, votre image, votre vie. Votre identité mérite d’être respectée, et votre bien-être est un droit.

À quel âge est-il raisonnable de commencer une transition de genre ?

Il n’y a pas d’âge unique ou « raisonnable » qui conviendrait à toutes les personnes.

La transition de genre peut débuter à différents moments de la vie, selon le ressenti du sujet, son environnement, et son degré de maturité psychique. Chez les jeunes, il s’agit souvent d’une transition sociale d’abord (prénom, vêtements, pronoms), accompagnée par des professionnel·les de santé formé·es. Des bloqueurs de puberté peuvent être envisagés dans certains cas, de manière réversible, pour permettre une pause avant les choix médicaux plus engageants.

L’essentiel est d’avancer avec accompagnement, sans précipitation mais sans nier non plus la souffrance. Ce qui compte, ce n’est pas l’âge biologique, mais la stabilité du désir dans le temps et la qualité du soutien autour de la personne. Le respect, l’écoute et la prudence bienveillante sont les meilleurs guides dans ce cheminement.

Que dit la loi sur l'âge pour commencer une transition en envisageant un traitement hormonal et une opération ?

En France, l'accès aux traitements hormonaux et aux interventions chirurgicales dans le cadre d'une transition de genre est strictement encadré par la loi, en particulier pour les personnes mineures.

Voici un point détaillé sur les âges requis et les conditions associées :​

Traitements hormonaux (hormonothérapie)

L'administration de traitements hormonaux aux mineurs est soumise à des conditions strictes.

Selon une proposition de loi adoptée en première lecture par le Sénat en mai 2024, les traitements hormonaux sont interdits aux personnes de moins de 18 ans .

Cette mesure vise à encadrer la prise en charge médicale des mineurs transgenres, en interdisant notamment les traitements hormonaux avant la majorité.​

Interventions chirurgicales

En ce qui concerne les interventions chirurgicales de réassignation sexuelle, la législation française est également très stricte.

La même proposition de loi de mai 2024 interdit les opérations chirurgicales de réassignation de genre pour les personnes de moins de 18 ans.

Cette interdiction inclut les chirurgies pelviennes, les mastectomies, les augmentations mammaires et les autres actes chirurgicaux destinés à féminiser ou masculiniser le corps du mineur.​

🧾 Changement de la mention du sexe à l'état civil

Concernant la modification de la mention du sexe à l'état civil, la loi française stipule que seules les personnes majeures ou mineures émancipées peuvent en faire la demande. Il n'est pas nécessaire d'avoir suivi un traitement médical ou subi une opération chirurgicale pour obtenir ce changement.​

🧭 En résumé

  • Traitements hormonaux : Interdits aux mineurs de moins de 18 ans selon la proposition de loi adoptée en mai 2024.​
  • Interventions chirurgicales : Interdites aux mineurs de moins de 18 ans selon la même proposition de loi.​
  • Changement de la mention du sexe à l'état civil : Réservé aux personnes majeures ou mineures émancipées.​

Il est important de noter que ces informations sont basées sur une proposition de loi adoptée en première lecture par le Sénat en mai 2024. Le processus législatif étant en cours, les dispositions finales peuvent évoluer. Il est donc recommandé de consulter régulièrement les sources officielles ou de se rapprocher d'un professionnel du droit ou de la santé pour obtenir des informations actualisées et adaptées à votre situation.

La psychanalyse peut offrir un lieu où dire son ressenti sans devoir le justifier.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
Pour un soutien personnel ou professionnel, je vous propose un suivi adapté à vos besoins favorisant bien-être et épanouissement, à Versailles.

Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

Vous pourriez être intéressé(e) par...

Vous pourriez également être curieux(se) de...