Peut-on responsabiliser sans culpabiliser ?
Comme la souffrance peut causer de la culpabilité, l’un des buts d’une cure est précisément de passer avec douceur et précaution de ce dont je m’accuse à ce dont je peux répondre. Mais peut-on responsabiliser sans culpabiliser ? Une question qui touche à la fois la psychanalyse et l’éducation.
Avec Caroline Eliacheff Pédopsychiatre et psychanalyste
Si vous connaissez des psychanalystes ou des personnes qui ont fait une analyse, vous aurez constaté qu’ils ne sont pas forcément moins coupables ni plus responsables que les autres.
Comme l’énonçait Jacques Lacan : « Je propose que la seule chose dont on puisse être coupable, au moins dans une perspective analytique, c’est d’avoir cédé sur son désir ». Une phrase plus galvaudée que comprise mais que Fabrice Luchini illustre parfaitement avec cet humour qui le caractérise : « la psychanalyse m‘a quand même apporté que c’est moi le patron de la décision. Je suis hystérique si je veux. »
Serait-il envisageable alors que l’éducation puisse faire mieux qu’une psychanalyse pour ne pas vous sentir condamné à la culpabilité à vie ?
Sous forme d’une boutade, Freud a écrit qu’il y avait trois métiers impossibles : gouverner, éduquer et psychanalyser.
Depuis Freud et surtout sa fille Anna, les rapports entre éducation et psychanalyse, leurs limites respectives, leur application ne cesseront d’être débattus mais personne ne peut dire que la psychanalyse n’a pas eu d’incidence sur l’éducation.
Alors, de quoi se sent-on coupable ? Et à quoi sert la culpabilité ? Pour le comprendre, Caroline Eliacheff explore le Surmoi car c’est là que prend naissance le sentiment de culpabilité dès l’enfance.
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