Psychologie de la dépendance affective : reconnaître et briser le cycle
20/7/2020

Psychologie de la dépendance affective : comment reconnaître et briser le cycle ?

La dépendance affective procède du même phénomène que pour toute autre dépendance.Si nous n’arrivons pas à décrocher d’une habitude comme le tabac, l’alcool, la drogue ou encore, d’un problème tel que la boulimie ou même d’une relation qui nous fait souffrir ou nous a fait souffrir par le passé, ce n’est pas parce que nous sommes timoré, fragile ou sans volonté.Si nous n’y arrivons pas, c’est parce qu’au fond de nous, nous n’avons pas encore trouvé de moyen plus efficace pour calmer une anxiété dont l’origine, parfois très ancienne, a été souvent oubliée ou refoulée.

La dépendance plonge ses racines dans notre inconscient et se nourrit de l’anxiété qui en est à l’origine.

Trouver et comprendre l’origine de l’anxiété constitue un pas de géant en direction de la guérison.

Comment fonctionne la dépendance ?

Toutes les dépendances, y compris la dépendance affective, fonctionnent en exploitant le système de récompense du cerveau. Les comportements dépendants sont souvent renforcés par les sensations de plaisir ou de soulagement qu'ils procurent, ce qui crée un cycle répétitif difficile à briser.

Les expériences traumatisantes ou stressantes de l'enfance, comme le manque d'attention ou d'affection, peuvent conduire à un sentiment d'insécurité et à des comportements de dépendance à l'âge adulte. Ces expériences façonnent la façon dont nous percevons les relations et l'amour, souvent en cherchant à combler un vide ou une carence émotionnelle ancienne.

Les individus ayant des dépendances développent souvent des stratégies de coping ou des mécanismes d'adaptation dysfonctionnels. Ils peuvent utiliser la substance ou la relation comme un moyen d'échapper à des émotions difficiles ou d'atténuer l'angoisse, sans traiter la cause sous-jacente de ces émotions.

À quoi sert la dépendance ?

La prise de substance addictive permet, soit de suspendre, pour un moment du moins, une émotion désagréable, soit de provoquer une sensation agréable permettant de masquer une anxiété sous-jacente.

On parle alors de bénéfices secondaires dont voici quelques exemples :

  • Fumer pour se détendre,
  • Boire pour oublier,
  • Manger pour se récompenser ou pour se consoler,
  • Se droguer pour oublier les problèmes,
  • Rester dans une relation toxique pour ne plus subir une angoisse ou ne pas se confronter à une peur insupportable, etc.

Derrière ces peurs, se cache toujours la source d’une anxiété précise.

Cela se vérifie d’ailleurs lorsque l’on prive une personne de son poison favori, cette personne devient alors rapidement en proie à l’agitation, l’anxiété, voire l’angoisse et les crises de panique.

En outre, la dépendance sert souvent de mécanisme de défense inconscient, permettant à l'individu de ne pas faire face à des traumatismes ou des problèmes non résolus. En se concentrant sur la dépendance, qu'elle soit à une substance ou à une relation, la personne évite de traiter les véritables problèmes émotionnels ou psychologiques qui nécessitent de l'attention.

De plus, les dépendances peuvent servir de moyen de contrôle ou de stabilité dans un monde perçu comme incertain ou menaçant. Pour certains, l'acte de fumer, de boire, ou de rester dans une relation toxique peut offrir une forme de routine ou de constance dans leur vie, malgré les conséquences négatives.

Il est également important de noter que certaines dépendances, en particulier celles liées aux relations, peuvent découler d'un besoin d'approbation ou de validation externe. Cela peut être dû à une faible estime de soi ou à un sentiment d'insuffisance, où l'individu cherche constamment à être aimé ou apprécié par les autres, même au détriment de sa propre santé et bien-être.

Enfin, la dépendance peut parfois masquer des troubles psychiatriques sous-jacents tels que la dépression, l'anxiété, ou des troubles de la personnalité, où la substance ou la relation toxique est utilisée comme un moyen d'auto-médication pour gérer les symptômes de ces troubles.

La dépendance calme...

...une agitation intérieure et une anxiété plus ou moins consciente.

On y entre quand on a régulièrement besoin de s’apaiser et que l’on a pas trouvé d’autre solution

En thérapie stratégique, on nomme cela une « tentative de solution ».

Nous répétons toujours les mêmes tentatives en espérant toujours réussir à nous calmer, en étant même convaincus d’avoir « tout essayé », mais ces tentatives nous conduisent toujours aux mêmes résultats inopérants.

Nous le disons parfois « je tourne en boucle ».

Cette répétition constante peut aussi être vue comme une forme d'auto-sabotage, où l'individu reste coincé dans des habitudes nuisibles par peur de l'inconnu ou de la nécessité de faire face à des aspects difficiles de sa vie. Souvent, la dépendance sert de couverture pour éviter de prendre des décisions difficiles ou de faire des changements significatifs dans la vie personnelle ou professionnelle.

De plus, cette répétition peut créer un faux sentiment de sécurité ou de contrôle. Même si la dépendance est nuisible, elle peut sembler familière et donc rassurante. Cela est particulièrement vrai dans les cas de dépendance affective, où les schémas relationnels dysfonctionnels sont préférés à la solitude ou au changement.

Il est également important de reconnaître que ces 'tentatives de solution' peuvent parfois masquer des compétences d'adaptation non développées. Par exemple, une personne peut ne pas avoir appris à gérer efficacement le stress, les conflits ou les émotions négatives, se tournant vers la dépendance comme seule stratégie connue.

Enfin, le cycle de la dépendance peut souvent conduire à un sentiment d'impuissance ou de désespoir, renforçant la croyance que la personne est incapable de changer ou de s'améliorer. Cette croyance peut créer un obstacle important à la guérison et nécessite souvent une intervention thérapeutique pour aider à reconstruire l'estime de soi et la confiance en la capacité de changer.

La dépendance affective, c'est...

C’est par exemple lorsque nous sommes dans cette relation délétère, battu(e) ou trompé(e) par notre conjoint(e) ou encore que nous sommes manipulé(e), et que nous ne pouvons le/la quitter car nous croyons l’aimer par-dessus tout ou parce que nous avons peur de représailles ou parce que nous estimons devoir « rester pour les enfants ».

Nous souffrons mais ne pouvons nous résoudre à envisager  de couper la relation malgré les souffrances endurées.

A l’origine de cette dépendance, se cachent souvent des croyances limitantes du type :

  • Je reste avec elle/lui parce que je ne supporte pas l’idée de vivre seul(e),
  • Personne d’autre ne m’aimera jamais,
  • Je ne trouverais jamais personne d’autre à aimer
  • Je ne peux pas l’oublier
  • Je suis incapable de me débrouiller seul(e),
  • Je ne peux pas l’abandonner,
  • Je lui dois trop,
  • Que ferait-il/elle sans moi, etc.

En plus de ces croyances, la dépendance affective est souvent alimentée par un manque d'identité personnelle ou une faible estime de soi. La peur de l'isolement ou du rejet peut être si intense qu'elle pousse l'individu à s'accrocher à des relations nuisibles. Cette dépendance peut aussi être renforcée par des schémas relationnels appris dans l'enfance, où l'amour et l'attention étaient conditionnés ou inconsistants, conduisant à la croyance que l'amour doit être 'gagné' ou qu'il est toujours associé à la souffrance.

Il est également important de noter que la dépendance affective peut se manifester dans des relations non seulement romantiques, mais aussi dans des relations familiales, amicales ou même professionnelles. Dans ces cas, la personne dépendante peut se sentir obligée de répondre constamment aux besoins des autres, mettant ses propres besoins et désirs de côté, dans une quête incessante d'approbation et de validation.

La dépendance affective peut également être liée à des comportements de co-dépendance, où deux personnes dépendent l'une de l'autre pour leur bien-être émotionnel, créant ainsi un cycle malsain de dépendance mutuelle. Ces relations sont souvent marquées par un déséquilibre de pouvoir, où un partenaire peut être plus dominateur ou nécessiteux, exacerbant ainsi la dynamique dépendante.

Enfin, comprendre que surmonter la dépendance affective nécessite souvent une intervention thérapeutique ciblée, visant à renforcer l'estime de soi, développer l'indépendance émotionnelle et déconstruire les croyances limitantes qui alimentent la dépendance.

La découverte de la véritable anxiété à l'origine de la dépendance sera toujours libératrice

Si ce n’est pas le cas, essayons de surtout ne pas nous arrêter à ce qui souvent n’est qu’un faux prétexte, une excuse pour justifier notre passivité, notre immobilisme et notre plainte.

Derrière le « je reste à cause des enfants », se cache toujours une anxiété plus profonde qu’il faut débusquer et traiter si nous voulons nous libérer et avancer.

Il est important de reconnaître que la découverte de l'anxiété sous-jacente peut nécessiter un processus d'introspection et d'exploration émotionnelle profonde, souvent facilité par une thérapie professionnelle. Cette exploration permet non seulement d'identifier les racines de l'anxiété, mais aussi de comprendre comment elle influence nos comportements et décisions actuels.

Cette prise de conscience est souvent accompagnée d'un processus de deuil, où l'individu doit faire face à des vérités inconfortables ou à des pertes émotionnelles non résolues. Par exemple, reconnaître que l'on est resté dans une relation par peur de la solitude peut amener à ressentir de la tristesse pour le temps perdu ou pour les opportunités manquées.

De plus, la découverte de cette anxiété peut révéler des besoins émotionnels non satisfaits ou des désirs refoulés. Comprendre ces besoins et apprendre à les satisfaire de manière saine et autonome est un élément clé pour briser le cycle de la dépendance. Cela peut inclure le développement de nouvelles compétences sociales, la reconstruction de l'estime de soi ou l'apprentissage de stratégies de gestion du stress.

En outre, cette prise de conscience ouvre la voie à la reconstruction de relations plus saines et plus équilibrées, basées sur le respect mutuel, l'indépendance et une communication authentique, plutôt que sur la dépendance et le besoin. Cela implique souvent de redéfinir les limites dans les relations existantes ou de cultiver de nouvelles relations plus saines.

Enfin, il est essentiel de se rappeler que la découverte et le traitement de l'anxiété à l'origine de la dépendance est un processus qui peut prendre du temps et nécessiter du soutien. La patience et la persévérance sont cruciales, tout comme le soutien d'amis, de la famille ou de professionnels de la santé mentale.

Un début de solution...

Faire face à n’importe quelle dépendance, passe tout d’abord par la découverte de cette anxiété originelle. Viennent ensuite la compréhension et la traversée de cette émotion.

Ne restez pas seul(e) si vous êtes dans une situation de dépendance, qu’elle soit affective ou autre, et que vous pensez avoir tout essayé.

Un Psychanalyste, un Psychothérapeute ou un psychologue peuvent vous aider.

« La folie c’est de se comporter toujours de la même manière en espérant un résultat différent ». Albert Einstein

Souffrez-vous de dépendance affective ?

Vous en aurez peut-être une petite idée en répondant aux questions et affirmations ci-dessous.

Bien sûr, la vérité ne s'y inscrit pas obligatoirement, mais j'imagine que si vous êtes là, c'est que vous vous posez, au moins, la question. Je me trompe ?

  • Vous surveillez systématiquement votre partenaire (appels, sms, mails, etc),
  • Lorsqu'il n'est pas là, vos pensées sont comme fixées sur lui/elle,
  • Vous êtes jalouse de ses amis(es),
  • Vous croyez que vous n'êtes pas suffisamment aimable,
  • Vous n'arrivez pas à prendre au sérieux ses gestes de tendresse,
  • Vous vous sentez trahi(e), abandonné(e) quand il/elle s'en va,
  • Vous n'arrivez pas à prendre de décision seul(e),
  • Vous avez peur qu'il/elle disparaisse,
  • Vous faites beaucoup de choses pour faire plaisir aux autres, au risque de vous épuiser,
  • Vous laissez-vous facilement charmer par les belles paroles, les petites attentions, les compliments ?
  • Etes-vous blessé lorsqu'on vous fait un reproche ?
  • Etes-vous irrité lorsque l'on vous contredit ?
  • Craignez-vous d'être abandonné ou rejeté ?
  • Avez-vous l'impression que ce n'est pas "correct" de refuser d'aider quelqu'un même si vous n'en pouvez plus ?
  • Faites-vous passer les besoins des autres avant les vôtres ?
  • Avez-vous de la difficulté à être heureux seul ?
  • Sentez-vous que vous avez constamment besoin de plaire aux autres ?
  • Faites-vous souvent des choses pour ne pas déplaire ?
  • Craignez-vous de passer pour une personne égoïste, paresseuse, méchante ou désagréable ?
  • Etes-vous de ceux qui ne se fâchent jamais tout en éprouvant une grande frustration ?
  • Tombez-vous rapidement et facilement amoureux ?
  • Avez-vous l'impression d'aimer l'autre plus qu'il vous aime ?
  • Craignez-vous constamment de déplaire à l'autre ?
  • Aimez-vous aider, sauver l'autre ? Peut-être même quand il ne demande rien ?
  • Avez-vous besoin d'être souvent rassuré ?
  • Vous inquiétez-vous pour l'autre ou pour la relation facilement ?
  • Avez-vous l'impression que l'autre n'en fait pas assez pour vous ?
  • Avez-vous peur que l'autre se fatigue de vous ?
  • Vous arrive-t-il de ne pas vous sentir à la hauteur de l'autre, de ne pas comprendre pourquoi l'autre vous aime, ou même de ne pas croire qu'il ou elle vous aime vraiment ?
  • Tolérez-vous parfois l'intolérable ?
  • Avez-vous besoin que l'autre vous rassure en vous complimentant, en vous regardant, en vous définissant ?
  • Est-ce que l'une de vos relations vous fait souffrir ?
  • Comment vous aimez-vous en ce moment ? Ou en est votre estime de soi ?
  • Avez-vous déjà eu une ou plusieurs relations toxiques dans votre vie ? Que répétez-vous dans ces relations ?
  • Attirez-vous les manipulateurs et autres pervers narcissiques dans votre environnement ?

Alors ? Plus de "non" ou plus de "oui" ?

Dans le domaine complexe de la psychologie et de la thérapie, où l'empathie et la compréhension approfondie des problèmes individuels sont essentielles, le Cabinet Psy Coach Versailles, situé à Versailles, près du Chesnay, offre un cadre accueillant et professionnel pour ceux qui cherchent à surmonter leurs difficultés émotionnelles et psychologiques. Spécialisés dans les approches thérapeutiques adaptées à des problèmes variés tels que la dépendance affective, les troubles anxieux, et d'autres défis psychologiques, et forts de près de 20 ans d'expérience, nous proposons des consultations personnalisées et des plans de traitement adaptés pour répondre efficacement aux besoins uniques de chaque individu. Que ce soit pour une aide à court terme pour gérer des situations de crise, ou pour un accompagnement à long terme dans un processus de guérison et de développement personnel, notre objectif est de vous aider à trouver votre chemin vers un équilibre et un bien-être durable.

Prenez grand soin de vous et n'hésitez pas à nous contacter pour débuter votre parcours vers une meilleure santé psychique.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
Pour un soutien personnel ou professionnel, je vous propose un suivi adapté à vos besoins favorisant bien-être et épanouissement, à Versailles.

Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

Vous pourriez être intéressé(e) par...

Vous pourriez également être curieux(se) de...