Perdre un bébé avant de le connaître : comprendre la fausse couche
12/5/2025

La fausse couche : une expérience silencieuse mais dévastatrice

Il y a des douleurs que l’on ne voit pas. Des pertes que l’on vit en silence, sans fleurs, sans cérémonies, sans mots justes pour les nommer. Parmi elles, la fausse couche fait figure de tabou persistant, entourée de malentendus, de banalisation, voire d’indifférence. Pourtant, pour celles et ceux qui la traversent, il s’agit d’une épreuve déchirante, marquée par la perte d’un bébé espéré, d’un rêve naissant, d’une parentalité imaginée. Le terme même de fausse couche soulève bien des questionnements. Comme si cette grossesse n’avait jamais vraiment existé. Comme si la douleur n’était pas "valable". Or, dans les cœurs, il n’y a rien de faux : il y a l’attente, la tendresse déjà projetée, le vide soudain, et le chagrin immense. Ouvrir la parole sur cette réalité, c’est redonner une place à ce qui est trop souvent relégué au silence. C’est reconnaître l’intensité du choc émotionnel, la vulnérabilité psychique qui l’accompagne, et la nécessité d’un accompagnement bienveillant pour traverser le deuil. C’est aussi permettre à celles et ceux qui l’ont vécu de se sentir moins seuls, moins invisibles. Que vous soyez concerné·e, proche d’une personne qui l’a vécu ou simplement désireux·se de mieux comprendre, vous trouverez ici des repères, des mots justes et un regard profondément humain sur cette expérience bouleversante.

Table des matières

Qu’est-ce qu’une fausse couche ? Un terme qui mérite d’être repensé

Un mot qui blesse autant qu’il désigne

Le mot fausse couche est difficile à entendre. Douloureux à dire. Et souvent mal compris. Pourquoi "fausse" ?

Ce terme peut donner à penser que la grossesse n’était pas réelle, ou que la perte ne mériterait pas d’être pleinement reconnue. Comme si tout cela n’avait été qu’un mauvais rêve. Pourtant, pour la femme qui porte l’enfant – et souvent pour son partenaire – il n’y a rien de faux. Il y a eu un espoir, un projet, une connexion intime avec ce petit être qui grandissait déjà en soi.

Une réalité médicale et émotionnelle

Sur le plan médical, une fausse couche, aussi appelée avortement spontané, désigne la perte naturelle d’un embryon ou d’un fœtus avant la 20e semaine d’aménorrhée.

C’est un phénomène plus fréquent qu’on ne le pense : près d’une grossesse sur quatre ne va pas à son terme. Mais derrière les chiffres, il y a des histoires. Des femmes, des hommes, des couples qui voient soudain leur vie basculer.

Ce que la médecine nomme "événement fréquent", l’âme le ressent comme un séisme intime. Il ne s’agit pas seulement d’un épisode biologique, mais bien d’un choc émotionnel profond, souvent vécu comme une perte d’enfant à part entière.

Un mot qui invisibilise la souffrance

Le vocabulaire joue ici un rôle crucial. Parler de "fausse" couche, c’est risquer de minimiser une douleur bien réelle.

Beaucoup de femmes témoignent de ce sentiment d’injustice : non seulement elles perdent un bébé, mais leur souffrance semble souvent incomprise, banalisée, ou même niée.

Pourtant, il s’agit bel et bien d’un deuil périnatal, même s’il survient très tôt dans la grossesse. Et comme tout deuil, il mérite écoute, reconnaissance, et parfois accompagnement psychologique.

Pourquoi la fausse couche est-elle si souvent minimisée par l’entourage ?

Un silence social pesant

La fausse couche est l’un des événements les plus fréquemment passés sous silence.

Et ce silence peut devenir une douleur supplémentaire. Il n’est pas rare d’entendre des phrases comme :
– « Ce n’était pas encore un vrai bébé… »
– « Vous êtes jeune, vous en aurez d’autres… »
– « C’est mieux que ça arrive tôt… »

Ces mots, prononcés avec de bonnes intentions, peuvent être violents dans leur maladresse. Ils traduisent souvent l’inconfort, la gêne, voire l’ignorance de ceux qui ne savent pas comment réagir face à un deuil invisible.

Une douleur que les autres ne voient pas

La souffrance liée à une fausse couche est souvent invisible aux yeux de l’entourage : il n’y a pas de corps à enterrer, pas de rites funéraires, pas d’album photo à feuilleter.

Et pourtant, il y a eu un amour en germe, des projections, des plans déjà faits, parfois même un prénom déjà choisi.

Cette absence de reconnaissance peut isoler la femme ou le couple dans une solitude émotionnelle profonde. On leur demande parfois d’aller vite, de "tourner la page", comme s’il s’agissait d’un simple contretemps. Mais ce n’est pas juste une parenthèse dans la vie. C’est un événement bouleversant, qui touche à l’intime, au corps, au psychisme, à la parentalité, à l’identité.

Briser le tabou pour mieux accompagner

Tant que la fausse couche restera un tabou, les femmes continueront à souffrir en silence.

Oser en parler, c’est légitimer cette souffrance, permettre à celles et ceux qui la traversent de ne plus se sentir seuls, et offrir à l’entourage des clés pour soutenir avec justesse.

Quels sont les impacts psychologiques d'une fausse couche ?

Un choc brutal, un deuil intérieur

Une fausse couche n’affecte pas uniquement le corps.

Elle provoque aussi un séisme psychologique, souvent sous-estimé. Lorsque la grossesse s’interrompt, c’est tout un monde intérieur qui s’effondre. L’espoir, les projets, les images mentales de ce bébé à venir... tout s’écroule d’un seul coup.

Le caractère soudain et imprévu de cette perte amplifie le choc émotionnel. Il n’y a pas eu le temps de se préparer, ni d’anticiper. La douleur arrive comme une déflagration silencieuse, qui laisse des traces durables.

Des émotions intenses et contradictoires

Il est courant de ressentir une multitude d’émotions :

  • Tristesse profonde,
  • Colère contre soi, contre le corps, contre le destin,
  • Culpabilité (« Ai-je fait quelque chose de mal ? »),
  • Honte (« Je n’ai pas su porter mon bébé »),
  • Parfois même un sentiment de vide existentiel.

Ces émotions peuvent apparaître immédiatement, mais aussi survenir des semaines ou des mois plus tard, à l’occasion d’un anniversaire, d’une nouvelle grossesse, ou d’un événement apparemment anodin.

Un risque de troubles psychiques à ne pas négliger

Certaines femmes peuvent développer, à la suite d’une fausse couche, des troubles anxieux, des symptômes dépressifs, voire un état de stress post-traumatique.

C’est d’autant plus vrai lorsqu’elles n’ont pas pu parler de ce qu’elles ont vécu, ou lorsque leur douleur a été minimisée par leur entourage ou les professionnels de santé.

Un accompagnement psychothérapeutique peut être précieux pour traverser ce deuil périnatal, mettre des mots sur l’expérience, retrouver un sentiment de sécurité intérieure et se reconnecter à soi-même.

Comment la fausse couche affecte-t-elle le couple ?

Une blessure intime qui touche à deux

La fausse couche n’est pas seulement un événement qui concerne la femme. C’est une expérience partagée, même si chacun la vit à sa manière. Le partenaire – souvent le père – ressent lui aussi la perte, mais sa douleur est parfois silencieuse, invisible, ou mise de côté.

Alors que la femme est souvent entourée (parfois maladroitement), l’homme peut se retrouver en position de soutien, sans avoir l’espace pour exprimer ce qu’il ressent. Certains essaient de "tenir bon", d’autres se sentent impuissants, ou encore coupables de ne pas souffrir "autant" ou "de la bonne manière".

Des réactions différentes qui peuvent fragiliser le lien

Chaque membre du couple a son propre rythme de deuil, ses propres ressources psychiques, ses mécanismes de défense. Cette asymétrie émotionnelle peut créer un fossé : l’un pleure, l’autre se replie. L’un parle, l’autre se tait. L’un veut avancer, l’autre reste figé.

Ces décalages peuvent générer des tensions, voire des incompréhensions profondes. Certains couples se rapprochent dans la douleur, d’autres se désaccordent. Ce n’est ni anormal, ni irrémédiable. Mais cela demande écoute, patience, et parfois un espace d’accompagnement thérapeutique pour permettre au lien de se reconstruire.

Créer du sens ensemble malgré la perte

Traverser une fausse couche à deux, c’est aussi une opportunité – douloureuse, mais réelle – de renforcer la communication, de nommer ensemble la perte, et d’honorer ce qui a été vécu.

Se soutenir mutuellement, reconnaître la douleur de l’autre sans la comparer à la sienne, permet de ne pas rester seuls chacun de son côté du chagrin.

La fausse couche peut-elle avoir des répercussions sur les autres enfants ?

Une perte ressentie par toute la famille

Lorsqu’une fausse couche survient dans une famille où il y a déjà des enfants, ces derniers peuvent aussi être profondément affectés, même s’ils ne comprennent pas tout ce qui se passe.

Les enfants sont des éponges émotionnelles : ils perçoivent les changements d’ambiance, les silences, la tristesse dans les regards, même quand on ne leur dit rien.

Une douleur difficile à nommer pour les plus jeunes

Selon leur âge, les enfants peuvent réagir de façon très différente à une fausse couche :

  • Les plus jeunes peuvent simplement ressentir une inquiétude vague ou un trouble du quotidien.
  • Les enfants d’âge scolaire peuvent poser des questions, ou au contraire se refermer.
  • Les adolescents peuvent se montrer distants ou au contraire extrêmement sensibles, parfois même en colère face à ce qu’ils vivent comme une injustice.

Ils peuvent ne pas avoir les mots, mais ils ressentent tout. Certains peuvent développer une peur de perdre leur mère, ou une angoisse de répétition : « Et si ça recommence ? »

L’importance de leur parler avec sincérité

Même si cela peut paraître difficile, il est essentiel de parler aux enfants de ce qui s’est passé, avec des mots simples, adaptés à leur âge.

Leur cacher la réalité risque de renforcer leur sentiment de confusion, voire de culpabilité s’ils perçoivent que "quelque chose de grave" s’est passé sans en comprendre la cause.

Partager la peine, rassurer, donner des repères, leur dire qu’ils ont le droit d’être tristes aussi, permet de les inclure et de préserver le lien familial.

Un soutien psychologique parfois nécessaire

Si l’enfant montre des signes de tristesse persistante, de repli sur lui-même, de troubles du sommeil ou de comportement, il peut être utile de consulter un psychologue pour enfant ou de proposer un accompagnement familial.

La fausse couche est une épreuve pour toute la famille, et les plus jeunes ont eux aussi besoin d’un espace d’expression pour déposer leur vécu.

Pourquoi la société peine-t-elle à reconnaître la fausse couche ?

Une expérience universelle encore taboue

On estime qu’environ une grossesse sur quatre se termine par une fausse couche.

Et pourtant, ce sujet reste largement invisibilisé dans les discours sociaux. Pourquoi cette difficulté à en parler ? Pourquoi tant de silence autour d’une réalité pourtant fréquente ?

La réponse tient sans doute dans le poids des normes culturelles, dans une société qui valorise la réussite, la performance, le contrôle. Parler d’une grossesse interrompue, c’est évoquer une perte, un échec biologique, une fragilité intime — autant de thèmes que notre époque peine à accueillir.

Une douleur sans statut social

Contrairement à d’autres types de deuils, la fausse couche ne bénéficie souvent d’aucune reconnaissance symbolique ou rituelle.

Il n’y a pas de cérémonie, pas de photo, pas de nom parfois. Le bébé n’a pas "vécu" aux yeux de la loi, et pourtant, il a existé intensément dans le cœur de ses parents.

Ce manque de reconnaissance sociale accentue le sentiment d’isolement émotionnel. Les femmes et les couples qui traversent une fausse couche peuvent se sentir invisibles, invalidés, comme si leur chagrin n’avait pas de légitimité.

Briser l’omerta pour guérir autrement

Il est temps de briser le silence autour de la fausse couche. En en parlant davantage dans les médias, dans les familles, dans les institutions médicales, nous offrons à celles et ceux qui en souffrent la possibilité de se sentir entendus, reconnus, et surtout accompagnés.

Créer des espaces de parole, inventer de nouveaux rites symboliques, donner une place à cette perte dans les récits de vie : autant de manières de réparer ce qui a été vécu dans la solitude.

La grossesse fragilise-t-elle le psychisme ?

Une période de transformation psychique intense

La grossesse n’est pas qu’un bouleversement hormonal ou physique.

C’est une expérience psychique puissante, souvent déroutante, qui vient toucher aux fondements même de l’identité. Beaucoup de femmes décrivent cet état comme une période de grande vulnérabilité émotionnelle, mais aussi d’ouverture intérieure inédite.

Les psychanalystes parlent parfois de transparence psychique : un moment où les frontières psychiques s’amenuisent, où les émotions refoulées et les souvenirs anciens remontent à la surface. La grossesse réactive des histoires de filiation, de maternité reçue ou manquée, des désirs enfouis, des peurs profondes.

Quand la perte survient dans ce contexte fragile

C’est dans ce contexte que survient parfois la fausse couche : en plein cœur de cette perméabilité émotionnelle, alors que la femme est en train de construire une représentation intérieure de son bébé, de tisser un lien, de se projeter dans un rôle de mère.

La perte vient alors déconstruire brutalement cette élaboration. Elle peut réveiller des traumatismes antérieurs, faire vaciller des repères identitaires, raviver des peurs archaïques d’abandon ou d’échec. Il ne s’agit pas seulement de perdre un bébé, mais aussi une partie de soi, une vision de l’avenir, une transformation psychique en cours.

Un accompagnement essentiel pour soutenir l’équilibre psychique

Il est donc essentiel de prendre soin de la santé mentale des femmes enceintes, et d’offrir un espace d’écoute si la grossesse se termine brutalement.

Le travail thérapeutique peut aider à nommer les émotions, élaborer la perte, et trouver un nouveau sens à cette expérience difficile.

Pourquoi la fausse couche touche-t-elle l’identité féminine ?

Une atteinte à l’intime de la féminité

Pour de nombreuses femmes, la maternité est perçue comme un accomplissement fondamental, une manière de s’incarner pleinement dans leur féminité, de s’inscrire dans une lignée familiale ou de répondre à un désir profond d’enfant.

Lorsqu’une fausse couche survient, elle peut venir ébranler ce socle identitaire. Ce n’est pas seulement un projet qui s’arrête, c’est une image de soi qui se fissure : celle de la femme capable de donner la vie, celle qui s’imaginait mère, celle qui portait déjà cet enfant dans son cœur.

Un sentiment d’échec et de honte difficile à dépasser

Même si la cause de la fausse couche est souvent inconnue ou non liée à un facteur personnel, certaines femmes ressentent une culpabilité écrasante : « Mon corps n’a pas su faire », « Je n’ai pas été capable », « J’ai échoué ».

Cette souffrance narcissique peut générer une perte de confiance en soi, un doute sur sa capacité à devenir mère, voire une crainte de ne jamais y parvenir.

Le regard des autres, mais aussi le regard sur soi-même, peut devenir jugeant, intraitable, alimentant un sentiment d’inadéquation ou d’infériorité par rapport à d’autres femmes enceintes ou mères.

Repenser la féminité au-delà de la maternité

Pour certaines, ce vécu douloureux peut aussi être l’occasion de reconstruire une image de soi plus large, qui ne se limite pas à la capacité de procréer. La féminité ne se résume pas à la maternité.

Elle peut être affective, créative, intuitive, se déployer dans de multiples sphères de la vie.

Un accompagnement thérapeutique peut aider à retrouver une estime de soi blessée, à intégrer cette perte dans son histoire personnelle sans que cela devienne une définition de soi, et à se reconnecter à une puissance de vie intérieure.

Peut-on vraiment parler d’une "histoire d’amour" avec le fœtus ?

Un lien invisible, mais déjà puissant

Bien avant la naissance, un lien se tisse. Subtil, silencieux, mais intensément vécu.

Dès les premiers jours de la grossesse, une connexion émotionnelle se met en place entre la femme enceinte et le fœtus. Il ne s’agit pas simplement d’un processus biologique, mais d’un attachement naissant, d’une présence ressentie dans le corps et dans le cœur.

Parler d’une "histoire d’amour" n’est donc pas exagéré. C’est un amour projeté, mais bien réel. On imagine le futur, on se surprend à caresser son ventre, à lui parler, à rêver. Le bébé prend déjà une place dans la vie psychique, parfois même dans la fratrie, dans l’agenda, dans la maison.

Une relation interrompue trop tôt

Lorsque la fausse couche survient, ce n’est pas seulement un arrêt biologique : c’est une relation interrompue, une rupture brutale. C’est comme un amour fulgurant qui s’éteint sans avoir eu le temps de s’épanouir.

Et ce chagrin-là, justement parce qu’il n’a pas eu le temps de s’inscrire dans la durée, est souvent sous-estimé, tu, refoulé.

Pourtant, la douleur ressentie correspond bien à un deuil d’attachement, à la perte d’un être déjà aimé en silence, même s’il n’a jamais été vu ni entendu.

Nommer l’amour, pour légitimer le deuil

Reconnaître que cette histoire d’amour existait, c’est permettre à la personne endeuillée de se sentir légitime dans sa peine.

Il n’y a pas besoin d’avoir connu son bébé pour l’avoir aimé. Il n’y a pas de durée minimale pour que l’attachement soit réel.

C’est pourquoi certaines femmes et couples choisissent de donner un prénom à leur bébé, d’écrire une lettre, de créer un rituel. Ces gestes ne sont pas symboliques : ils sont thérapeutiques. Ils permettent de reconnaître le lien, d’honorer l’amour et de débuter le processus de deuil avec tendresse.

Pourquoi est-il si important de faire son deuil après une fausse couche ?

Une perte réelle, un deuil à part entière

Trop souvent, la fausse couche est considérée comme un épisode passager, un simple "incident" dans le parcours de parentalité.

Pourtant, pour celles et ceux qui la vivent, il s’agit d’une perte véritable, qui mérite d’être reconnue comme un deuil à part entière.

Faire son deuil, ce n’est pas "oublier". Ce n’est pas "passer à autre chose". C’est accepter que quelque chose s’est arrêté, que quelqu’un a été perdu – même brièvement – et que cette perte mérite d’être pleurée, pensée, honorée.

Laisser place à la douleur pour qu’elle puisse cicatriser

Ne pas reconnaître ce deuil, ou le minimiser, peut laisser des émotions enkystées : tristesse, colère, frustration, ressentiment, culpabilité.

Ces émotions, laissées sans expression, peuvent réémerger des mois ou des années plus tard, parfois sous forme de troubles anxieux, de dépression, ou de blocages dans une future grossesse.

À l’inverse, nommer la perte, l’inscrire dans l’histoire personnelle, la partager avec un thérapeute, un proche, ou au sein d’un groupe de parole, permet de transformer la blessure en cicatrice vivante, en mémoire, en force.

Renaître après l’épreuve

Faire le deuil d’une fausse couche, c’est aussi se donner la chance de renaître psychiquement, de réinvestir la vie à son rythme, avec douceur.

Ce chemin peut être long, sinueux, mais il n’a pas besoin d’être solitaire. L’aide d’un psychologue, d’un psychanalyste, d’un accompagnant périnatal peut offrir un espace sécurisant pour reconstruire une image de soi, retrouver la confiance, et, le moment venu, réenvisager l’avenir.

Reconnaître cette douleur, c’est aussi reconnaître l’amour qui l’a précédée. C’est faire de cette perte un passage plutôt qu’un effacement.

FAQ : Vos questions les plus fréquentes sur la fausse couche

Combien de temps dure le saignement après une fausse couche ?

Après une fausse couche, les saignements peuvent durer de quelques jours à deux semaines.

Cela dépend du terme de la grossesse, du type de fausse couche (spontanée, médicamenteuse ou par aspiration), et du rythme physiologique de chaque femme. Si les saignements sont très abondants, persistants ou accompagnés de douleurs intenses, il est essentiel de consulter. Ces pertes de sang font partie du processus de nettoyage utérin et peuvent s’accompagner de crampes et de fatigue.

Quand peut-on retomber enceinte après une fausse couche ?

Il est possible d’être à nouveau enceinte dès le cycle suivant une fausse couche, car l’ovulation peut revenir rapidement.

Toutefois, il est souvent conseillé d’attendre au moins un à deux cycles menstruels pour des raisons physiques et émotionnelles. Cette pause permet au corps de se régénérer et au couple de faire le deuil. Il est recommandé de consulter un professionnel de santé pour évaluer votre situation individuelle et envisager une prochaine grossesse dans de bonnes conditions.

Est-ce que la fausse couche est douloureuse physiquement ?

Oui, une fausse couche peut s’accompagner de douleurs physiques importantes, similaires à des règles très douloureuses, voire des contractions selon le stade de la grossesse. Certaines femmes ressentent des crampes abdominales, des douleurs lombaires et un épuisement intense.

L’intensité varie selon chaque situation. Dans certains cas, un accompagnement médical ou la prise d’antalgiques est nécessaire pour soulager les symptômes. Il est crucial de ne pas négliger ces douleurs et de demander de l’aide si elles deviennent insupportables.

Quels examens faire après plusieurs fausses couches ?

Après deux ou trois fausses couches consécutives, appelées fausses couches à répétition, des examens médicaux peuvent être prescrits. Ils incluent des analyses hormonales, des examens de l’utérus (échographie, hystéroscopie), un bilan génétique, une recherche de troubles immunitaires ou de coagulation.

L’objectif est d’identifier une cause médicale à ces pertes de grossesse. Un suivi spécialisé en fertilité ou en gynécologie obstétrique peut être proposé pour optimiser les chances d’une grossesse viable à venir.

Peut-on faire une fausse couche sans s’en rendre compte ?

Oui, certaines femmes vivent une fausse couche silencieuse (ou fausse couche manquée), sans symptômes immédiats.

Le fœtus cesse de se développer, mais le corps n’évacue pas spontanément. Elle est souvent découverte lors d’une échographie de contrôle, où l’absence de battement cardiaque est constatée. Cela peut être un choc brutal, car aucun saignement ni douleur n’avaient alerté. Cette forme de fausse couche nécessite parfois une intervention médicale (médicamenteuse ou chirurgicale) pour évacuer le contenu utérin.

Quels aliments éviter après une fausse couche ?

Après une fausse couche, il n’existe pas d’aliment interdit, mais il est conseillé de privilégier une alimentation riche en fer (légumineuses, viande rouge, légumes verts) pour compenser les pertes sanguines.

Évitez l’alcool, les produits ultra-transformés, trop sucrés ou trop gras, qui peuvent affaiblir l’organisme et ralentir la récupération physique. Misez sur des aliments riches en vitamines B, C, D et en oméga-3 pour soutenir à la fois le corps et le système nerveux. L’hydratation est également essentielle.

Est-ce que le stress peut provoquer une fausse couche ?

Le stress quotidien n’est pas une cause directe de fausse couche.

Cependant, un stress chronique très intense pourrait jouer un rôle indirect, notamment en affectant l’équilibre hormonal, le sommeil ou l’immunité. Il est essentiel de déculpabiliser les femmes : la majorité des fausses couches ont des causes biologiques indépendantes du comportement. En revanche, après une perte, le stress émotionnel est bien réel et peut nécessiter un accompagnement psychologique pour retrouver un équilibre intérieur.

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Par Frédérique Korzine,
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