Pourquoi certaines femmes tombent amoureuses de criminels ?
2/9/2025

Ces femmes qui tombent amoureuses de criminels, entre échanges épistolaires et fascination pathologique

Pourquoi certaines femmes tombent-elles sous le charme d’hommes coupables des pires crimes ? Derrière ce mystère se cache une mécanique psychique complexe appelée hybristophilie. À travers les lettres, le fantasme se déploie, la transgression attire, le besoin de sauver se confond avec le désir d’être unique. À Versailles, au cabinet Psy-Coach, nous rencontrons régulièrement des histoires où l’interdit s’invite dans le champ amoureux. Loin du jugement moral, la sexofonctionnalité et la psychanalyse permettent de donner du sens à ces passions hors normes.

Table des matières

Pour mieux comprendre ces dynamiques intimes, découvrez notre page dédiée à la sexologie et la thérapie sexofonctionnelle à Versailles

En bref

Certaines femmes développent des relations amoureuses avec des criminels à travers des échanges épistolaires. Ce phénomène, connu sous le nom d’hybristophilie, s’appuie sur trois leviers puissants : le sentiment d’être unique, l’illusion d’apprivoiser le danger et le fantasme de sauver l’homme brisé. Les lettres deviennent alors le support d’un désir sublimé, où la distance nourrit l’intensité. Pour la psychanalyse comme pour la sexologie à Versailles, il ne s’agit pas de folie mais de mécanismes universels : fantasmes, besoin de reconnaissance, quête d’absolu. Allez, c’est parti…

Lorsque j’ai reçu Claire, 42 ans, secrétaire médicale, elle m’a confié en rougissant qu’elle écrivait régulièrement à un détenu condamné pour meurtre. Elle ne l’avait jamais rencontré, mais ses lettres, disait-elle, « illuminaient ses journées ». Elle se sentait comprise, choisie, unique. Dans son entourage, personne ne comprenait : « Comment peux-tu aimer un criminel ? » lui répétait-on. Pourtant, pour elle, il ne s’agissait pas d’un criminel, mais d’un homme qui lui répondait avec douceur, qui semblait enfin voir la femme derrière la mère, l’épouse et la collègue.

Ce témoignage illustre ce que rappelait récemment Aurore Malet-Karas, docteure en neurosciences et sexologue, sur BFMTV : « Ces histoires commencent souvent par de simples échanges épistolaires. » Autrement dit, le point de départ n’est pas l’acte criminel, mais la correspondance, la parole écrite, l’intimité construite à distance. Et c’est bien ce qui rend le phénomène fascinant pour la psychanalyse et la sexologie : comment une lettre peut-elle renverser les frontières entre danger et désir, crime et amour ?

Quelques chiffres

  • Selon un sondage de l’IFOP (2023), 1 femme sur 5 en France reconnaît avoir déjà été attirée par un homme considéré comme “dangereux”.
  • Environ 2% des femmes incarcérées en Europe l’ont été pour complicité liée à une relation amoureuse avec un criminel (Conseil de l’Europe, 2022).
  • Les services pénitentiaires estiment qu’en France, plusieurs centaines de courriers “intimes” sont envoyés chaque mois à des détenus condamnés pour crimes violents.

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Comprendre l’hybristophilie : une paraphilie psychosexuelle

Pourquoi certaines femmes, brillantes, sensibles, parfaitement « normales » dans leur quotidien, tombent-elles sous le charme d’hommes capables du pire ? La réponse tient en un mot un peu barbare : hybristophilie. Autrement dit, le désir ou l’amour dirigé vers un criminel.

Ne croyez pas qu’il s’agisse d’une simple lubie. Derrière cette attirance se cachent des dynamiques psychiques profondes :

Se sentir unique : « Il écrit à moi, pas aux autres »

Dans une époque saturée de relations éphémères, de « matchs » Tinder et de SMS sans lendemain, l’idée qu’un homme enfermé dans une cellule prenne le temps d’écrire, de choisir ses mots, de les adresser à une seule femme a une puissance inégalable. C’est le privilège de l’exception : être la destinataire unique de sa tendresse, de sa confession, parfois de son désir. Ce sentiment d’exclusivité agit comme une drogue psychique : on devient l’unique refuge, la seule lumière dans les ténèbres. Qui peut résister à cette ivresse narcissique ?

Domestiquer le danger : aimer un meurtrier derrière les barreaux

Aimer un criminel en prison, c’est vivre la transgression sans le risque. Derrière les murs et les barreaux, le danger est contenu, neutralisé, presque apprivoisé. Dans ce cadre sécurisé, le fantasme se déploie sans menace réelle : la femme se sent forte, presque invulnérable. Elle est celle qui ose s’approcher de ce que tous fuient. Cela confère un sentiment de supériorité : « Moi, j’ai le courage d’aimer ce que la société rejette. » C’est une manière de se placer au-dessus des normes, de transcender la peur par l’intimité.

Jouer la sauveuse : réparer l’homme brisé

Beaucoup de ces femmes se rêvent en Pygmalion sentimental : elles vont sauver, réparer, transformer l’homme « perdu » en être aimable et digne. L’amour devient mission, rédemption, sacrifice. C’est le vieux fantasme du sauveur appliqué à l’intime : « S’il change, ce sera grâce à moi. » Derrière ce scénario héroïque se cache souvent une blessure personnelle : réparer chez l’autre ce qui est resté déchiré en soi. En psychanalyse, on parlerait d’un désir de répétition et de réparation narcissique, où l’amour du criminel devient le miroir d’une quête de reconnaissance et de valeur personnelle.

Là où la société crie au monstre, elles perçoivent l’homme blessé.

Là où le tribunal prononce une peine, elles voient une mission amoureuse. Fascination du hors-norme, désir de transgression, besoin inconscient de répéter une histoire intime douloureuse : tout cela se noue dans l’hybristophilie.

Et ne nous y trompons pas : ce n’est pas du romantisme noir de pacotille. Pour ces femmes, c’est un amour viscéral, incandescent, absolu. L’interdit ne les arrête pas, il les attire.

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Le rôle des échanges épistolaires

Un terrain fertile pour le fantasme

Tout commence par une lettre. Un stylo, une feuille, des mots soigneusement choisis. Rien de plus banal en apparence. Et pourtant, l’épistolaire est un puissant catalyseur de fantasmes.

Dans ces correspondances, il n’y a ni corps, ni quotidien, ni banalité à gérer. Pas de vaisselle sale, pas de disputes sur les factures, pas de fatigue du soir. À la place : une intimité filtrée par l’imaginaire. Chacune des phrases devient une caresse symbolique, chaque lettre reçue une preuve d’amour quasi sacrée.

  • L’écriture comme miroir : ces femmes lisent dans ces lettres non pas la réalité du criminel, mais l’écho de leurs propres désirs. Elles s’y projettent, elles s’y reflètent.
  • Une sexualité sublimée : l’absence de contact corporel ouvre la voie à une érotisation intense des mots. Les lettres deviennent une chambre à soi, où l’on peut fantasmer sans limite.
  • Un lien protégé : l’écriture à distance empêche la confrontation brutale avec le réel. On aime un homme enfermé, mais dans la lettre, il est libre, doux, attentif.

D’un point de vue psychanalytique, la lettre fonctionne comme un objet transitionnel : elle contient le danger, mais elle l’adoucit ; elle évoque le crime, mais elle le sublime. Elle permet de maintenir une relation investie sans devoir affronter l’altérité du réel. C’est précisément cette distance qui nourrit l’intensité du lien : plus il est impossible, plus il est brûlant.

Ces échanges épistolaires ne sont pas des bavardages : ce sont des rituels amoureux, qui consolident jour après jour l’idée qu’un amour interdit peut devenir rédempteur.

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Fantasme du sauveur et fantasme du hors-norme

Pourquoi l’amour pour un criminel exerce-t-il une telle fascination ? La psychanalyse éclaire cette énigme en révélant ce qui se joue derrière le rideau des lettres et des parloirs : le pouvoir des fantasmes.

Le fantasme du sauveur

Nombre de ces femmes se vivent comme les élues capables de réparer l’irréparable. Elles s’identifient à une figure maternelle magnifiée : celle qui saura adoucir la violence, recoller les morceaux, offrir une seconde chance. C’est l’écho d’un mythe biblique inversé : la femme n’est plus Ève tentée, mais Marie rédemptrice.
Mais ce rôle de sauveuse cache souvent une blessure intime : réparer l’autre, c’est réparer en creux une part de soi — l’enfant abandonnée, la femme jamais reconnue, la fille non protégée. L’homme criminel devient ainsi le terrain où se rejoue une histoire ancienne, une quête de valeur et d’amour inconditionnel.

Le fantasme du hors-norme

Aimer un criminel, c’est aussi jouir d’une transgression radicale. Le hors-norme fascine parce qu’il fracture les règles sociales et morales. Ces femmes s’érigent en rebelles amoureuses, défiant le jugement du monde.
Il y a là une excitation particulière : aimer l’interdit, c’est goûter à une liberté extrême. Comme si l’amour devenait plus vrai lorsqu’il est interdit. En psychanalyse, on dirait que le désir trouve sa jouissance dans la limite : plus la loi interdit, plus l’objet attire.

Entre idéalisation et pulsion de mort

Au cœur de ces dynamiques se joue aussi un paradoxe troublant : derrière l’amour pour le criminel, se cache souvent une proximité inconsciente avec la pulsion de mort. Comme si en aimant celui qui détruit, elles touchaient du doigt l’absolu : l’amour et la mort réunis dans une intensité insoutenable. C’est cette tension qui rend l’expérience si addictive et si difficile à briser.

En somme, ces relations ne sont pas des caprices, mais de véritables scénarios psychiques, où se rejouent la quête d’amour, le besoin de transgression et l’énigme du désir humain.

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La sexofonctionnalité dans les échanges épistolaires

Là où la psychanalyse explore l’inconscient, la thérapie sexofonctionnelle met en lumière le rôle concret de ces échanges dans la construction du désir. Écrire à un criminel n’est pas seulement un acte romantique ou transgressif : c’est une mise en scène sexuelle et affective où chaque fonction du lien prend sens.

L’écriture comme support érotique

Privée de corps, la relation se concentre sur les mots. Chaque phrase est chargée de tension, chaque métaphore devient caresse. La lettre est un organe symbolique, qui remplace le contact physique. C’est là que se déploie une érotisation de l’imaginaire, parfois plus intense que la sexualité elle-même.

L’intimité à distance : un désir sécurisé

Le paradoxe est frappant : plus l’homme est dangereux, plus la distance carcérale rassure. Derrière les murs, il est inoffensif ; dans les mots, il devient tendre. Cette sécurité paradoxale nourrit le désir : on peut fantasmer sans craindre la violence du réel.

Le don de soi comme rituel amoureux

Envoyer une lettre, c’est déjà donner une part de soi : du temps, de l’attention, de l’énergie. Dans la sexofonctionnalité, ce geste réactive la dimension archaïque du don amoureux, où écrire devient un acte d’offrande. L’échange s’installe comme un rituel érotisé, consolidant jour après jour le sentiment d’exclusivité.

En ce sens, la correspondance n’est pas qu’un jeu de plume : elle est un espace thérapeutique sauvage, où ces femmes rejouent des besoins affectifs primordiaux. La prison devient un cadre symbolique, et la lettre, un lieu de réparation et d’excitation à la fois.

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Quel impact clinique et quel accompagnement possible ?

Aimer un criminel n’est pas un simple « caprice » exotique. Pour certaines femmes, c’est une expérience qui bouleverse leur vie : isolement social, rejet familial, sentiment de double vie, perte de repères. Clinique et psychanalyse nous montrent qu’il ne s’agit pas seulement d’un choix amoureux, mais d’un scénario psychique qui mérite d’être entendu.

Accueillir sans juger

La première étape d’un accompagnement thérapeutique est l’absence de jugement. Ces femmes souffrent déjà du regard extérieur qui les traite de « folles » ou de « victimes naïves ». Le cabinet doit être un lieu où leur désir est pris au sérieux, sans le réduire à une pathologie honteuse.

Explorer les racines inconscientes

Pourquoi cet homme, pourquoi ce type de relation ? Derrière la fascination, il y a souvent des blessures anciennes : un père absent, une histoire d’abandon, une attraction répétée vers des partenaires toxiques. Le travail analytique consiste à déplier l’histoire du désir, à comprendre ce qui se rejoue dans cette passion hors norme.

Distinguer fantasme et réalité

L’un des enjeux majeurs est de restaurer la frontière entre le monde fantasmatique de la correspondance et la dureté du réel. Il ne s’agit pas de briser brutalement l’idéalisation, mais d’aider la patiente à reconnaître l’écart : l’homme de papier n’est pas l’homme de chair.

Se reconstruire hors du lien à l’interdit

Enfin, l’accompagnement vise à ouvrir la possibilité d’un désir qui ne soit plus captif du crime, du danger ou de l’exclusivité toxique. Comment aimer dans la vie ordinaire, avec ses imperfections, sans perdre l’intensité ? C’est là que la sexofonctionnalité et la psychanalyse offrent un chemin : transformer la passion pour l’interdit en capacité à investir une relation vivante et réelle.

Si vous vous interrogez sur vos propres relations, la sexologie et la thérapie sexofonctionnelle à Versailles

Conclusion, quand le crime devient miroir du désir...

Ces femmes qui tombent amoureuses de criminels ne sont pas des anomalies sociales : elles incarnent, de façon extrême, des mécanismes qui nous traversent tous. Qui n’a jamais été fasciné par l’interdit ? Qui n’a jamais rêvé de sauver l’autre par la seule force de l’amour ?

La différence, c’est que chez elles, le scénario se cristallise sur une figure hors-norme, un homme dangereux, devenu l’écran de toutes les projections. Loin d’être un simple fait divers, ce phénomène nous confronte à la puissance du fantasme, au besoin de reconnaissance, et à l’énigme du désir humain.

Au cabinet, la tâche n’est pas de juger, mais de transformer. Transformer l’amour impossible en amour possible. Transformer le fantasme destructeur en énergie de vie. Transformer la passion pour le hors-la-loi en capacité à construire une relation vivante, libre et choisie.

Parce qu’au fond, c’est toujours la même histoire : derrière le criminel, il y a un homme… et derrière la femme fascinée, une quête d’amour qui cherche à se dire.

Pourquoi certaines femmes tombent-elles amoureuses de criminels ?

Il s’agit d’un phénomène appelé hybristophilie, où le désir s’oriente vers des hommes dangereux.

Ces femmes projettent souvent un fantasme de sauvetage ou de réparation, tout en ressentant un sentiment d’exclusivité unique. La correspondance épistolaire nourrit le fantasme et crée une intimité hors du réel. Comprendre ces mécanismes permet d’accompagner ces femmes sans jugement, en travaillant sur leur histoire affective et inconsciente.

Est-ce une maladie d’aimer un criminel ?

Non, ce n’est pas une maladie au sens psychiatrique.

L’hybristophilie est considérée comme une paraphilie, mais elle s’explique par des dynamiques affectives et inconscientes. Loin d’être de la folie, elle révèle souvent un besoin profond de reconnaissance, d’amour exclusif et de transgression. Un travail thérapeutique peut aider à transformer cette passion en une relation plus équilibrée et sécurisante.

Comment aider une femme amoureuse d’un criminel ?

La clé est d’abord de ne pas la juger.

Ces femmes souffrent déjà de l’incompréhension de leur entourage. L’accompagnement thérapeutique vise à explorer l’histoire inconsciente, à distinguer le fantasme du réel, et à ouvrir la possibilité d’un désir moins captif de l’interdit. La sexofonctionnalité et la psychanalyse offrent un cadre pour donner sens à cette expérience et permettre une évolution vers des liens plus sécurisants.

Pourquoi les lettres jouent-elles un rôle central ?

Parce qu’elles permettent une intimité sans confrontation avec le quotidien.

Dans l’écriture, l’homme apparaît tendre, attentif, presque idéalisé. La distance carcérale empêche la violence réelle d’émerger, et la lettre devient un objet érotique, un rituel amoureux. Les mots se substituent au corps, et le fantasme peut s’épanouir sans limite.

Existe-t-il un lien entre l’hybristophilie et des traumatismes passés ?

Oui, souvent.

Beaucoup de femmes concernées ont vécu des expériences affectives douloureuses : sentiment d’abandon, relations toxiques, manque de reconnaissance. L’amour d’un criminel devient alors un scénario de répétition inconsciente : réparer l’autre pour se réparer soi-même. La thérapie permet de dénouer ces fils et de réinventer son désir en dehors de la souffrance.

Au Cabinet Psy-Coach, la thérapie sexofonctionnelle à Versailles

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
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Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

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