Nous avons tous expérimenté, à un ou plusieurs moments de notre vie des lectures ou spectacles si captivants que le temps nous semble suspendu, nous ne le voyons pas passer, nous sommes transportés dans un autre espace-temps...
Dans ces moments-là, nous expérimentons des états de conscience modifiée, à l'inverse de notre état de veille habituelle.
L’état hypnotique est exactement l'un de ces moments de conscience où les choses sont perçues différemment.
Dans la seconde moitié des années 90, cet état a été identifié et caractérisé en imagerie cérébrale (IRM fonctionnelle et PET-Scan), attestant ainsi de son existence réelle. Scientifiquement, on peut maintenant affirmer que l’état hypnotique est bien réel.
Se mettre en état d’hypnose, ou faire de l’hypnose avec un hypnothérapeute, c’est reproduire délibérément cet état de conscience avec un objectif qui varie selon le cadre dont il est question (détente, soin, développement personnel…).
L’état hypnotique étant la reproduction d’un état naturel et spontané, tout le monde peut y avoir accès, mais pas forcément de la même façon. Si la plupart des individus répondent bien à des suggestions verbales directes, d’autres auront besoin d’une approche indirecte pour provoquer l’état de conscience modifiée recherchée.
Par contre, l’apprentissage de la méthode et sa répétition régulière permet à chacun de pouvoir entrer avec de plus en plus d’aisance et de rapidité en hypnose : comme pour un sport, plus on s’exerce et plus on progresse !
C’est un état d’absorption dans la réalisation d’une tache avec une dissociation relative de l’environnement extérieur. C’est un état complètement naturel où nos barrières s’abaissent durant un moment, notre état de réceptivité augmente.
Jusqu’aux toutes dernières observations du cerveau en activité on a pensé que, durant l’hypnose, l’hémisphère gauche, logique, rationnel était, pour un moment, laissé un peu de côté, et que nous nous branchions sur l’hémisphère droit intuitif, global, lequel a plus de connections avec le cerveau limbique (l’émotionnel) que l’hémisphère gauche.
Il semblerait que ce soit encore plus subtil, les découvertes sur le fonctionnement du cerveau rendant en permanence faux ce qui, hier, était considéré comme vrai, contentons-nous de constater que quoi qu’il en soit, l’hypnose permet une meilleure connexion avec notre inconscient, qui, pour Milton Erickson est le lieu de tous nos apprentissages, nos ressources, nos potentialités.
Au départ, l’hypnose est une méthode mise au point en psychiatrie. En court-circuitant les processus mentaux, elle permet théoriquement d’atteindre plus facilement l’inconscient. Cela peut permettre de faire ressurgir certains problèmes ou traumatismes liés à l’enfance.
Il existe deux écoles complémentaires. La première, traditionnelle est basée sur la suggestion. La personne face à l’hypnotiseur subit des injonctions verbales, visuelles et corporelles. Pratiquée jusqu’à Freud, cette technique part du postulat suivant : si l’on suggère à un patient de guérir, il peut guérir.
La deuxième, l’hypnose Ericksonienne, sollicite la participation active du patient. Il s’agit plus d’un état de profonde relaxation, pendant lequel la personne va pouvoir s’exprimer librement. Le thérapeute utilise des métaphores, c’est-à-dire un langage symbolique, pour guider l’inconscient du sujet et l’amener à trouver lui-même les solutions à ses problèmes.