Qu’est-ce que l’auto-sabotage ?
10/4/2025

Qu’est-ce que l’auto-sabotage ?

L’auto-sabotage, c’est ce moment où nous devenons nos propres adversaires. On veut avancer, réussir, aimer, s’épanouir… et pourtant, quelque chose en nous freine, bloque, ou détruit ce que l’on désire le plus. Procrastination, choix malheureux, relations compliquées, occasions gâchées : ces comportements ne relèvent ni d’un manque de volonté ni d’un caprice. Ils expriment un conflit interne, souvent inconscient, où l’on cherche avant tout à éviter l’angoisse, la déception ou le changement. Présent dans la vie professionnelle, affective ou personnelle, l’auto-sabotage s’infiltre partout et peut enfermer durablement dans des cycles d’échec ou d’immobilisme.

Table des matières

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Les multiples visages de l’auto-sabotage

Ce qui rend l’auto-sabotage difficile à identifier, c’est qu’il se glisse dans des gestes ordinaires : un projet repoussé, un élan bridé, une habitude rassurante qui finit par limiter.

Derrière ces conduites, il existe souvent une tension émotionnelle, un malaise corporel ou une peur ancienne qui agit de manière inconsciente. On croit manquer de volonté, alors qu’on tente simplement d’éviter une situation perçue comme trop menaçante psychiquement.

Dans la vie professionnelle, l’auto-sabotage se manifeste par la procrastination, le perfectionnisme ou des erreurs commises aux pires moments. Certains profils anxieux parlent d’une lutte intérieure entre ambition et crainte du changement. Pour un psychologue, un thérapeute ou un praticien formé aux approches comportementales, systémiques ou analytiques, ces comportements traduisent souvent un conflit subtil entre désir d’avancer et instinct de protection.

Dans la sphère affective, il se fait encore plus discret :

relations prometteuses qu’on sabote sans comprendre pourquoi, distance involontaire, attirance pour des histoires vouées à l’échec. Les approches psychanalytiques comme les modèles humanistes, gestaltistes ou relationnels y voient souvent une tension entre l’ego, la peur d’être blessé et le besoin profond d’être aimé.

Sur le plan scolaire, il prend la forme d’un figement :

l’étudiant sait ce qu’il doit faire, mais reste paralysé. Parfois, c’est l’estime de soi qui vacille ; parfois, la panique de ne pas être “à la hauteur”. Les cliniciens observent souvent une difficulté d’affirmation ou un manque d’intuition sur ses propres capacités.

Dans la vie personnelle, l’auto-sabotage apparaît dans la négligence de soi :

repousser un soin, ignorer ses besoins, entretenir un discours intérieur sévère. Les approches intégratives ou analyse transactionnelle montrent que ces comportements héritent souvent de messages relationnels anciens, intériorisés très tôt.

Enfin, dans les liens sociaux ou familiaux, on peut s’isoler, rester attaché à des relations toxiques ou éviter ceux qui nous soutiennent réellement. Non par choix conscient, mais parce que l’ancien équilibre, même douloureux, semble plus sûr. Beaucoup de psychothérapeutes observent combien ces scénarios répètent des loyautés familiales invisibles ou des phobies relationnelles profondément ancrées.

L’auto-sabotage se décline ainsi en mille formes : discrètes, spectaculaires, paradoxales. Mais toutes répondent à la même logique intime : protéger son psychisme d’une menace perçue, même si cela coûte son propre accomplissement.

Quelques chiffres

  • Une étude publiée en 2024 dans Current Psychology a montré que la peur de la réussite et la culpabilité liée au succès sont positivement corrélées à des comportements d’auto-handicap (“self-sabotage”) : la phénoménologie de « l’imposteur » (impostor phenomenon) joue un rôle médiateur dans ces liens.
  • Une recherche menée en 2024/2025 auprès de jeunes adultes ayant des parents « émotionnellement immatures » a mesuré que le style de coping (stratégie d’adaptation) pouvait expliquer 21,3 % de la variation des comportements d’auto-sabotage dans ce groupe.
  • Une étude de 2025 s’intéressant aux comportements autodestructeurs a mis en lumière que certaines personnes — malgré la motivation et la conscience — ne parviennent pas à modifier leurs choix même lorsqu’on leur montre que ceux-ci les pénalisent.

Pourquoi nous sabotons-nous ?

L’auto-sabotage peut sembler irrationnel… pourtant, il suit une logique psychique très précise.

Derrière ces freins se cachent souvent des peurs anciennes, des conflits internes ou des schémas relationnels hérités de l’enfance. Les cliniciens, qu’ils travaillent en approche psychanalytique, intégrative ou comportementale, constatent tous la même chose : nous nous sabotons rarement par manque de volonté, mais pour nous protéger d’une menace intérieure que nous ne percevons pas toujours consciemment.

Il y a d’abord la peur d’échouer.

Pour certaines personnes anxieuses, essayer revient à se confronter au risque de tomber, d’être jugé, d’être déçu. Ne rien tenter semble alors plus sûr que de se lancer. Paradoxalement, d’autres redoutent davantage la réussite : changer, assumer, s’exposer, prendre une place nouvelle peut réveiller des angoisses profondes.

Le psychothérapeute sait que ce paradoxe est fréquent : on veut avancer, mais quelque chose en soi demande à rester là où “c’est connu”.

Pour d’autres, l’auto-sabotage est lié à une estime de soi fragilisée.

Quand l’ego a appris très tôt qu’il devait se faire petit, qu’il fallait “mériter” d’être aimé, ou qu’il valait mieux ne pas déranger, l’affirmation de soi devient difficile. On finit par croire qu’on n’a pas droit au mieux-être ou à l’accomplissement. Le sujet désire réussir… mais une part de lui se demande encore s’il en est digne.

Il existe aussi des loyautés invisibles.

Dans certaines familles, grandir signifie porter un rôle, rester modeste, ne pas dépasser les autres, ne pas trahir l’histoire familiale. Les approches systémiques l’ont bien montré : on peut se saboter pour rester fidèle à son clan, même si cela se fait au prix de son propre développement.

Enfin, les traumatismes précoces -humiliations, rejets, ruptures- peuvent laisser des traces profondes. Pour éviter d’être blessé à nouveau, l’inconscient adopte des stratégies de protection : limiter ses élans, contourner les opportunités, ou maintenir une distance relationnelle. Ce n’est pas une faiblesse : c’est une tentative de survie psychique.

En apparence, l’auto-sabotage empêche d’avancer. En profondeur, il cherche surtout à éviter une douleur que l’esprit croit encore insurmontable.

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Les causes profondes de l’auto-sabotage

Si l’auto-sabotage est si répandu, c’est parce qu’il s’enracine souvent dans des zones très anciennes de l’histoire du sujet.

Ces comportements ne surgissent jamais par hasard : ils prolongent des apprentissages précoces, des loyautés silencieuses ou des blessures émotionnelles encore actives.

Pour beaucoup, l’auto-sabotage est lié à des messages internes transmis tôt dans la vie :

“sois sage”, “ne fais pas de vagues”, “ne dépasse pas les autres”.

Ces injonctions, parfois paradoxales, façonnent durablement l’ego et influencent la manière de se percevoir. Grandir dans une famille où l’expression émotionnelle était compliquée, où l’on devait tenir son rôle ou rester modeste, peut conduire à des difficultés d’affirmation et à une retenue inconsciente face à ses propres désirs.

Certaines personnes s’auto-sabotent par loyauté familiale.

Réussir, s’épanouir, prendre son envol peut être vécu comme une trahison symbolique.

Les approches systémiques l’ont bien montré : on peut freiner sa propre évolution pour rester en harmonie avec son milieu d’origine, même si cela perpétue un malaise ou un mal-être durable.

D’autres causes sont plus profondes encore. Des expériences traumatiques, rejet, humiliation, instabilité affective, peuvent laisser une empreinte émotionnelle tenace. L’esprit cherche alors avant tout à éviter le risque d’être blessé à nouveau : ne pas s’attacher, ne pas réussir, ne pas se montrer trop visible. Certaines formes d’auto-sabotage ressemblent ainsi à des mécanismes d’évitement phobiques, où l’on contourne ce qui pourrait raviver la douleur.

Enfin, les schémas relationnels intériorisés jouent un rôle majeur.

On reproduit parfois, malgré soi, des scénarios connus parce qu’ils sont rassurants, même s’ils sont douloureux. Les thérapeutes formés à la gestalt, à l’analyse transactionnelle ou à des modèles plus comportementaux observent combien ces dynamiques restent actives tant qu’elles ne sont pas mises en mots.

L’auto-sabotage n’est donc pas un défaut de caractère. C’est souvent la trace de ce qui n’a pas pu être dit, réparé ou symbolisé, la tentative maladroite de protéger ce qui, autrefois, a été fragile.

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Pourquoi est-ce si difficile d’arrêter ?

Le paradoxe de l’auto-sabotage est qu’il apporte aussi du soulagement.

En échouant ou en renonçant, on évite temporairement l’angoisse du changement, on reste fidèle à son histoire, on échappe à la peur d’être jugé ou rejeté. Le problème, c’est que ce soulagement est de courte durée et coûte cher : estime de soi en berne, culpabilité, amertume, sentiment d’être prisonnier de ses propres limites.

De plus, tant que l’auto-sabotage n’est pas identifié comme tel, il reste difficilement modifiable. On pense manquer de chance, de volonté ou de discipline, sans voir qu’il s’agit d’un mécanisme de protection.

Comment la thérapie aide à sortir de l’auto-sabotage ?

La bonne nouvelle est qu’il est possible de sortir de l’auto-sabotage, à condition d’en prendre conscience et d’accepter d’en explorer les racines.

C’est là que la thérapie devient un espace précieux.

La thérapie permet d’abord de mettre en lumière les schémas répétitifs, de repérer les moments où l’on sabote ce qui est important pour soi.

En identifiant les situations et les émotions qui déclenchent ces comportements, la personne commence à reprendre du pouvoir sur ses choix.

Elle permet aussi de retrouver l’origine de ces comportements : les peurs anciennes, les interdits familiaux, les injonctions paradoxales ou les croyances limitantes qui maintiennent la personne dans l’échec ou l’immobilisme.

Dans certains cas, la psychothérapie permettra de déconstruire ces loyautés invisibles.

Non pas pour trahir sa famille ou son histoire, mais pour choisir de vivre autrement, sans rester figé(e) dans une répétition sans fin.

La thérapie permet aussi de travailler l’estime de soi, souvent fragilisée par l’auto-sabotage. En renforçant la capacité à se reconnaître digne de réussir, de changer, d’aimer, le sujet peut oser des actions nouvelles, plus ajustées à ses désirs réels.

Enfin, la thérapie ouvre un espace pour reconnaître et accueillir ses peurs, sans qu’elles dictent toutes les décisions. C’est souvent dans cette mise en mots que l’on peut pacifier le conflit intérieur et avancer.

Peut-on vraiment se libérer de l’auto-sabotage ?

Oui, même si le chemin peut être lent et sinueux.

Il ne s’agit pas d’éradiquer toute peur ou toute ambivalence — ces affects font partie de l’humain — mais de ne plus les laisser gouverner nos choix.

Progressivement, avec de la patience et un accompagnement adapté, la personne peut se réapproprier son pouvoir d’agir, choisir ses projets, ses relations et s’autoriser à réussir sans culpabilité.

L’auto-sabotage ne disparaît pas forcément du jour au lendemain, mais il devient conscient, moins contraignant, moins paralysant. C’est dans ce dialogue entre les parties de soi que s’ouvre la possibilité d’un changement véritable, durable, et souvent libérateur.

F.A.Q. sur l’auto-sabotage

Qu’est-ce que l’auto-sabotage en psychologie ?

L’auto-sabotage désigne des comportements inconscients qui entravent notre élan, notre réussite ou notre mieux-être psychologique.

Pour les cliniciens, qu’ils travaillent en approche analytique, cognitive ou systémique, ces mécanismes relèvent rarement d’un manque de volonté. Ils prolongent souvent des conflits psychiques plus anciens, liés à des peurs, des schémas relationnels ou des expériences traumatiques. Comme l’a montré Freud, une partie du psychisme peut résister au changement, même lorsqu’il est souhaité.

En psychologie contemporaine, notamment en TCC ou dans les psychothérapies individuelles, l’auto-sabotage est compris comme une tentative de protection face à l’inconnu, à l’effort ou au risque d’être blessé.

Comment reconnaître que l’on s’auto-sabote ?

On reconnaît l’auto-sabotage à la répétition de comportements qui semblent aller à l’encontre de nos propres objectifs : procrastination, échecs récurrents, auto-dévalorisation ou perfectionnisme paralysant.

Pour les praticiens et psychothérapeutes, ces schémas relèvent souvent d’un conflit psychique entre désir d’avancer et peur d’être exposé. Certains signes sont moins visibles : relations toxiques entretenues malgré soi, évitements répétés, difficultés d’affirmation, ou choix récurrents qui génèrent souffrances et malaise. Les approches psychothérapeutiques, qu’elles soient comportementales, humanistes ou analytiques, considèrent ces scénarios comme des tentatives de protection face à l’angoisse ou au traumatisme.

Pourquoi s’auto-sabote-t-on inconsciemment ?

On s’auto-sabote souvent sans s’en rendre compte, parce qu’une part de nous cherche avant tout à éviter une peur ancienne : l’échec, la réussite, l’exposition ou l’abandon.

Les cliniciens constatent que ces mécanismes prennent racine dans des expériences précoces qui ont marqué le champ psychique ou relationnel.

Certaines approches, qu’elles soient analytiques, systémiques ou issues des psychothérapies contemporaines, montrent que l’esprit préfère parfois rester dans le connu, même douloureux, plutôt que de s’aventurer vers le changement. Le cerveau, guidé par ses automatismes de protection, réactive alors des stratégies qui avaient autrefois aidé à survivre… mais qui freinent aujourd’hui l’élan de vie.

Le perfectionnisme est-il une forme d’auto-sabotage ?

Oui, le perfectionnisme peut devenir une forme d’auto-sabotage lorsqu’il empêche d’agir.

À force de vouloir tout maîtriser, on finit paralysé par la peur de décevoir ou de ne pas être “assez bon”. Beaucoup de cliniciens remarquent que ce besoin d’excellence absolue masque souvent une fragilité plus profonde : crainte du jugement, peur de l’échec, ou héritage relationnel exigeant. Les approches analytiques comme les thérapies comportementales montrent que le perfectionnisme relève parfois d’un ancien mécanisme de protection.

Ce qui devait rassurer finit par limiter, nourrissant culpabilité, stress et sentiment d’être constamment en décalage avec soi-même.

L’auto-sabotage concerne-t-il aussi les relations amoureuses ?

Oui, l’auto-sabotage amoureux est courant.

Il se manifeste par la fuite de l’intimité, la reproduction de schémas toxiques, ou la destruction inconsciente de relations positives. Les racines sont multiples : peur d’aimer, peur d’être abandonné, manque de confiance en soi. Ce sabotage du lien affectif révèle une angoisse de la vulnérabilité, une difficulté à recevoir l’amour ou à croire que l’on peut être aimé sans condition.

Est-ce toujours lié à l’histoire familiale ?

Très souvent, oui. L’auto-sabotage est fréquemment alimenté par des traumatismes précoces, des injonctions contradictoires, ou des loyautés familiales inconscientes.

Ces schémas s’ancrent dans le psychisme, influencent nos choix, et limitent nos possibles. Mais l’auto-sabotage peut aussi émerger en dehors du cadre familial, en réaction à des expériences répétées d’échec, une estime de soi affaiblie, ou des attentes sociales trop pesantes.

Peut-on s’auto-saboter sans en avoir conscience ?

Oui. C’est même la forme la plus fréquente d’auto-sabotage.

Beaucoup de personnes attribuent leurs blocages, leur manque d’élan, ou leurs échecs récurrents à des éléments extérieurs : manque de chance, circonstances défavorables, ou manque de temps. En réalité, un mécanisme inconscient peut être à l’œuvre, nourri par la peur de changer, le besoin de contrôle, ou le refus de se confronter à l’inconnu.

La thérapie est-elle efficace contre l’auto-sabotage ?

Oui, la thérapie est un outil puissant pour sortir de l’auto-sabotage.

Elle permet d’identifier les schémas répétitifs, de comprendre leurs racines inconscientes, et de travailler sur la reconstruction de l’estime de soi. En thérapie, on apprend à pacifier les conflits intérieurs, à accueillir ses peurs et à reprendre le pouvoir sur ses choix. C’est un levier fondamental pour se libérer de la culpabilité et des répétitions d’échec.

Comment savoir si je dois consulter ?

Si vous sentez que vous freinez votre réussite, que vous sabotez vos relations, ou que vous répétez des comportements nuisibles malgré votre volonté de changer, il est peut-être temps de consulter.

La culpabilité, le sentiment d’impuissance, ou la lassitude face aux mêmes schémas sont des signaux importants. Un accompagnement psychologique peut vous aider à sortir de ces cycles et à construire une vie plus alignée.

Peut-on totalement se libérer de l’auto-sabotage ?

Il est possible de réduire considérablement l’impact de l’auto-sabotage.

L’objectif n’est pas de devenir parfait, mais de conscientiser ses mécanismes, d’apprivoiser ses peurs, et d’apprendre à faire des choix libres. En travaillant sur son histoire personnelle, son rapport au changement et son estime de soi, on peut sortir du pilotage automatique et retrouver une vraie capacité d’action. La liberté naît de la connaissance de soi, pas de la contrainte.

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Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
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Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

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