Qu'est-ce que le trouble d'accumulation compulsive ?
12/4/2025

Qu'est-ce que le trouble d'accumulation compulsive ?

Avez-vous du mal à jeter des objets ? Votre logement est-il encombré au point de devenir difficile à vivre ?Ces comportements peuvent signaler un trouble d’accumulation compulsive, parfois associé à ce qu’on appelle familièrement le syndrome de Diogène.Contrairement à une simple négligence ou à un petit penchant pour le désordre, l’accumulation compulsive est un trouble psychique. Elle se manifeste par l’impossibilité de se débarrasser d’objets, même s’ils sont abîmés, inutiles, ou sans aucune valeur réelle. Ce comportement entraîne un encombrement extrême, qui nuit à la qualité de vie, à l’hygiène, et parfois même à la sécurité des personnes concernées.Vous vous reconnaissez dans l’un des exemples suivants ?

Le syndrome de Diogène et l'accumulation compulsive : quand l’accumulation devient un trouble psychologique

  • Vous gardez des objets cassés, périmés ou inutilisés depuis des années.
  • Votre logement est devenu inaccessible ou non fonctionnel.
  • Vous ne pouvez plus recevoir d’invités, ni entretenir vos relations sociales.
  • Vos dépenses sont excessives, malgré un budget limité.
  • Vos proches s’inquiètent de vos conditions de vie.

L’accumulation compulsive peut avoir de nombreuses causes : traumatismes, anxiété chronique, dépression, isolement social, ou même troubles cognitifs liés à l’âge. Le danger ? Ce désordre matériel reflète souvent un désordre intérieur, plus profond, plus silencieux, et parfois méconnu de la personne elle-même.

Heureusement, il existe des solutions thérapeutiques efficaces. Une prise en charge adaptée permet de :

  • Identifier les causes émotionnelles de votre attachement aux objets,
  • Apprendre à trier, à jeter, et à retrouver un espace de vie fonctionnel,
  • Réduire le stress, améliorer votre santé mentale et vos relations,
  • Reprendre le contrôle de vos finances et de votre quotidien.

Prenez contact pour un accompagnement thérapeutique à Versailles.

Syndrome de Diogène et trouble d’accumulation : deux réalités à distinguer

Le trouble d’accumulation compulsive et le syndrome de Diogène sont souvent confondus, à tort.

Si les deux peuvent présenter des comportements similaires, comme un entassement massif d’objets, leurs origines et leur gravité diffèrent considérablement.

Le trouble d’accumulation (ou syllogomanie) se manifeste par une difficulté persistante à jeter, même ce qui est usé, sans valeur, voire inutile. Cette difficulté n’est pas simplement une mauvaise habitude : elle est vécue comme une angoisse intense à l’idée de perdre un objet, même dérisoire. Les personnes concernées sont souvent conscientes du problème, mais se sentent impuissantes face à leur comportement.

En revanche, le syndrome de Diogène désigne un tableau bien plus sévère.

Il implique :

  • Une négligence extrême de l’hygiène personnelle et domestique,
  • Un refus de toute aide extérieure,
  • Un isolement social profond,
  • Et une absence quasi totale de conscience du trouble.

Ces personnes peuvent vivre au milieu de détritus, sans en percevoir le danger, ni pour elles-mêmes, ni pour leur entourage.

Le syndrome de Diogène est souvent secondaire à un autre trouble psychiatrique, comme une psychose, une démence, ou une dépression sévère.

Voici un tableau comparatif pour mieux saisir la distinction :

Si vous souhaitez approfondir la manière dont ces troubles peuvent être enracinés dans des conflits psychiques inconscients, vous pouvez lire notre article : Entre le normal et le pathologique : où commence la folie ?

Pourquoi accumule-t-on ? Les causes profondes du trouble

On pourrait croire que ceux qui accumulent souffrent seulement d’un manque d’organisation ou d’un attachement excessif aux objets.

Mais en réalité, le trouble d’accumulation compulsive est souvent le symptôme visible d’une détresse psychique invisible.

Derrière le chaos matériel, on retrouve fréquemment des événements de vie traumatiques, des pertes non digérées, ou une angoisse chronique de l’abandon. L’objet accumulé devient alors un substitut affectif, une tentative de se rassurer, de combler un vide intérieur.

Certaines personnes conservent des objets “au cas où” — comme si leur monde intérieur était si instable qu’il fallait tout garder, tout prévoir, tout maîtriser. Pour d’autres, jeter un objet revient symboliquement à rejeter une partie d’elles-mêmes, ou à revivre un deuil.

Dans bien des cas, ces comportements apparaissent dans un contexte d’isolement social, de dépression, ou encore de trouble anxieux généralisé. Le fait d’accumuler devient une forme de régulation émotionnelle, certes inadaptée, mais profondément humaine.

Cette accumulation peut aussi s’inscrire dans une histoire familiale : transmission transgénérationnelle du manque, climat de précarité ou injonction à ne jamais gaspiller. Certains “héritent” ainsi inconsciemment de comportements d’économie excessive ou de peur de manquer, liés à la mémoire de guerres, d’exils ou de traumatismes familiaux.

👉 Pour mieux comprendre comment ces fantômes psychiques familiaux peuvent s’incarner dans des comportements répétitifs, consultez notre article : La clinique du fantôme : héritages psychiques invisibles.

Des conséquences bien réelles : quand l’encombrement déborde sur toute la vie

Loin d’être anodin, le trouble d’accumulation compulsive altère profondément la qualité de vie.

Il ne s’agit pas simplement de désordre ou d’habitudes « un peu bizarres » : ce trouble peut devenir handicapant au quotidien, voire dangereux dans les formes sévères.

Santé mentale fragilisée

L’encombrement constant de l’espace de vie provoque un état d’alerte chronique : on ne se repose plus, on ne respire plus, on ne s’apaise plus.

Les personnes concernées vivent souvent dans la honte, l’anxiété, la culpabilité… et se sentent incapables de s’en sortir seules.

Ce trouble s’accompagne souvent de troubles associés : dépression, anxiété, crises d’angoisse, insomnie, voire phobie sociale. Paradoxalement, plus l’espace est encombré, plus l’envie de recevoir ou de sortir diminue, créant un isolement croissant.

Pour en savoir plus sur le cercle vicieux de l’auto-sabotage, souvent à l’œuvre dans ces cas, vous pouvez lire notre article : Comprendre l’auto-sabotage.

Relations sociales abîmées

L’un des marqueurs les plus douloureux est souvent la rupture des liens familiaux et amicaux.

Difficile d’inviter quelqu’un à dîner quand chaque surface est recouverte d’objets. Difficile d’échapper aux remarques, disputes, ou critiques qui en découlent.
Petit à petit, la honte prend le dessus, et la personne s’enferme, dans tous les sens du terme.

Risques pour la santé physique et la sécurité

Quand l’encombrement devient extrême, il bloque l’accès aux pièces, rend difficile l’entretien du logement, et multiplie les risques d’accident : chutes, incendies, infestations, intoxications.

Dans les cas de syndrome de Diogène, l’insalubrité peut atteindre un tel degré que l’intervention des pompiers ou des services sociaux devient indispensable.

Comment s’en sortir ? Les solutions thérapeutiques pour reprendre le contrôle

Bonne nouvelle : même si le chemin paraît long ou décourageant, il est tout à fait possible de sortir du trouble d’accumulation compulsive, et même des formes les plus graves du syndrome de Diogène.

La clé ? Un accompagnement thérapeutique adapté, respectueux du rythme et des émotions de la personne.

Comprendre le sens psychique de l’accumulation

La première étape du travail consiste à identifier la fonction que remplissent les objets : pourquoi sont-ils si difficiles à jeter ? À quoi servent-ils symboliquement ? Que protègent-ils ?

Ce travail, mené en thérapie, permet de transformer le regard que l’on porte sur soi et sur ses comportements.

Apprendre à trier, jeter, alléger… sans violence

Il ne s’agit pas de vider compulsivement une maison à la manière d’un déménageur, mais bien d’apprendre à choisir ce que l’on garde, ce dont on peut se séparer sans détresse, et ce que l’on veut faire de l’espace libéré.

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) sont souvent très utiles pour cela : elles offrent des outils concrets, des plans d’action progressifs, et des stratégies pour tolérer l’anxiété liée à la séparation.

Reconnecter avec le monde extérieur

Un accompagnement psychothérapeutique va souvent de pair avec une reconstruction progressive du lien social.

En travaillant sur l’affirmation de soi, sur la reconstruction de l’estime personnelle et sur la place que l’on veut occuper dans la relation à l’autre, la personne retrouve peu à peu une liberté intérieure… et la possibilité d’ouvrir à nouveau sa porte.

👉 Pour aller plus loin sur ce sujet, lisez : 12 clés pour une affirmation de soi efficace.

Travailler en équipe : soutien social, familial, médical

Dans les cas de syndrome de Diogène, un suivi global est souvent nécessaire : travailleur social, psychologue, médecin traitant, parfois psychiatre ou aide-ménagère spécialisée.

La personne a besoin d’un réseau contenant, qui lui permette de ne plus vivre dans l’angoisse ou la honte, mais dans un cadre soutenant et respectueux.

Conclusion : retrouver un espace, une vie, un souffle

Le trouble d’accumulation compulsive et le syndrome de Diogène sont bien plus que des habitudes de désordre.

Ils sont l’expression silencieuse d’un mal-être profond, parfois méconnu de la personne elle-même. Ce sont des troubles psychiques complexes, souvent douloureux à vivre, et pourtant accessibles à un accompagnement thérapeutique bienveillant et structuré.

Se libérer de l’accumulation, c’est plus qu’un geste pratique. C’est un chemin de réparation intérieure, qui passe par l’accueil de sa souffrance, l’exploration de ses émotions, la réappropriation de son espace… et parfois, de sa propre histoire.

Si vous vous sentez concerné(e), ou si un proche vous inquiète, ne restez pas seul(e). Il n’y a pas de honte à demander de l’aide.
Pour être accompagné(e) pas à pas dans une démarche personnalisée, découvrez nos approches thérapeutiques sur Psy Coach Versailles.

FAQ – Tout savoir sur le syndrome de Diogène et le trouble d’accumulation compulsive

Quelle est la différence entre un collectionneur et une personne atteinte de syllogomanie ?

Un collectionneur choisit ses objets selon un thème précis : timbres, vinyles, figurines… Il les organise, les entretient, les expose avec fierté.

À l’inverse, une personne atteinte de syllogomanie accumule de façon désorganisée et compulsive, souvent sans réelle logique, et surtout sans pouvoir s’arrêter, même quand l’espace devient invivable. L’objet n’a pas une valeur esthétique, mais symbolique : il sert à canaliser l’angoisse. Jeter devient une épreuve insupportable.

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Est-ce que le syndrome de Diogène est une forme de schizophrénie ?

Non, le syndrome de Diogène n’est pas un diagnostic psychiatrique en soi, mais un syndrome clinique, c’est-à-dire un ensemble de signes.

Il peut être le symptôme de troubles très variés : schizophrénie, dépression majeure, trouble obsessionnel, trouble de la personnalité, ou encore démence fronto-temporale. Il existe également des formes dites "primaires", sans pathologie clairement identifiée, souvent chez des personnes âgées en rupture sociale. Un diagnostic différentiel est essentiel pour adapter l’accompagnement thérapeutique.

Les personnes qui accumulent ressentent-elles de la honte ?

Oui, très souvent. Les personnes atteintes de syllogomanie sont en général conscientes de leur problème, mais s’en sentent prisonnières.

Elles ressentent de la honte vis-à-vis de leur entourage, n’osent plus recevoir, et peuvent aller jusqu’à cacher leur situation pendant des années. Cette honte nourrit l’isolement, et l’isolement alimente l’accumulation. Le cercle est vicieux. Travailler sur cette honte est une étape essentielle en thérapie.

Est-ce que l’accumulation compulsive touche aussi les jeunes ?

Oui, même si elle est plus visible chez les personnes âgées, l’accumulation peut débuter dès l’adolescence ou chez les jeunes adultes, souvent après un choc émotionnel, un traumatisme, ou dans le cadre d’un trouble anxieux ou obsessionnel.

Elle peut passer inaperçue, notamment dans les foyers familiaux où les parents compensent ou tolèrent les comportements. Une intervention précoce est d’autant plus bénéfique qu’elle permet d’éviter l’aggravation du trouble à l’âge adulte.

Peut-on guérir totalement du trouble d’accumulation ?

Oui, avec un accompagnement thérapeutique bien conduit, il est tout à fait possible d’améliorer durablement la situation, voire de guérir.

Cela dépend du niveau de conscience du trouble, de sa gravité, et de la motivation de la personne. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ont prouvé leur efficacité. La psychanalyse ou l’hypnose peuvent aussi aider à travailler les racines inconscientes du comportement.

Que faire si un proche refuse toute aide malgré un logement insalubre ?

C’est une situation délicate. Dans le cas du syndrome de Diogène, la personne ne reconnaît pas son trouble, ce qui rend le dialogue difficile.

Il est essentiel d’adopter une posture empathique et non culpabilisante, en évitant toute intrusion violente. Si la situation met en danger la santé ou la sécurité, les services sociaux ou la mairie peuvent être sollicités. En parler avec un thérapeute ou un médiateur familial peut aussi faciliter le lien.

Est-ce que ce trouble est lié à des traumatismes passés ?

Très souvent, oui. L’accumulation peut être la trace d’un traumatisme non élaboré, comme un deuil précoce, une séparation brutale, ou une enfance marquée par l’insécurité (matérielle ou affective).

L’objet devient alors un refuge psychique, un moyen de contenir la peur de manquer, ou de préserver une mémoire invisible. La thérapie permet de réinterpréter ce lien à l’objet, et de retrouver une sécurité intérieure plus saine.

Est-ce une bonne idée de vider brutalement le logement d’une personne qui accumule ?

Non. Cela peut même être vécu comme un traumatisme supplémentaire.

Le lien à l’objet est chargé émotionnellement, et un tri brutal peut déclencher une dépression, une crise d’angoisse, voire une rupture relationnelle définitive. Il est préférable de procéder par étapes, avec l’accord de la personne, et si possible en lien avec un thérapeute. Respecter le rythme de chacun est fondamental.

Existe-t-il un lien entre accumulation et achats compulsifs ?

Oui. De nombreuses personnes qui accumulent souffrent également de compulsions d’achat.

Ce comportement est souvent lié à une tentative de régulation émotionnelle : acheter pour se réconforter, combler un vide, apaiser une anxiété. Malheureusement, ces achats aggravent la situation : endettement, encombrement, culpabilité… La thérapie permet de briser ce cycle, en travaillant la gestion des émotions et la frustration.

Le trouble d’accumulation peut-il masquer une détresse plus grave ?

Oui, dans de nombreux cas, l’accumulation est un symptôme secondaire d’une détresse plus profonde.

Cela peut être le signe d’une dépression sévère, d’un trouble de l’attachement, ou même d’un état pré-démentiel chez les personnes âgées. C’est pourquoi il est essentiel d’évaluer l’état psychique global, et de ne pas se limiter à la dimension matérielle du trouble.

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Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
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