Avez-vous du mal à jeter des objets ? Votre logement est-il encombré au point de devenir difficile à vivre ?Ces comportements peuvent signaler un trouble d’accumulation compulsive, parfois associé à ce qu’on appelle familièrement le syndrome de Diogène.Contrairement à une simple négligence ou à un petit penchant pour le désordre, l’accumulation compulsive est un trouble psychique. Elle se manifeste par l’impossibilité de se débarrasser d’objets, même s’ils sont abîmés, inutiles, ou sans aucune valeur réelle. Ce comportement entraîne un encombrement extrême, qui nuit à la qualité de vie, à l’hygiène, et parfois même à la sécurité des personnes concernées.Vous vous reconnaissez dans l’un des exemples suivants ?
L’accumulation compulsive peut avoir de nombreuses causes : traumatismes, anxiété chronique, dépression, isolement social, ou même troubles cognitifs liés à l’âge. Le danger ? Ce désordre matériel reflète souvent un désordre intérieur, plus profond, plus silencieux, et parfois méconnu de la personne elle-même.
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Le trouble d’accumulation (ou syllogomanie) se manifeste par une difficulté persistante à jeter, même ce qui est usé, sans valeur, voire inutile. Cette difficulté n’est pas simplement une mauvaise habitude : elle est vécue comme une angoisse intense à l’idée de perdre un objet, même dérisoire. Les personnes concernées sont souvent conscientes du problème, mais se sentent impuissantes face à leur comportement.
Le syndrome de Diogène est souvent secondaire à un autre trouble psychiatrique, comme une psychose, une démence, ou une dépression sévère.
Voici un tableau comparatif pour mieux saisir la distinction :
Si vous souhaitez approfondir la manière dont ces troubles peuvent être enracinés dans des conflits psychiques inconscients, vous pouvez lire notre article : Entre le normal et le pathologique : où commence la folie ?
Derrière le chaos matériel, on retrouve fréquemment des événements de vie traumatiques, des pertes non digérées, ou une angoisse chronique de l’abandon. L’objet accumulé devient alors un substitut affectif, une tentative de se rassurer, de combler un vide intérieur.
Certaines personnes conservent des objets “au cas où” — comme si leur monde intérieur était si instable qu’il fallait tout garder, tout prévoir, tout maîtriser. Pour d’autres, jeter un objet revient symboliquement à rejeter une partie d’elles-mêmes, ou à revivre un deuil.
Dans bien des cas, ces comportements apparaissent dans un contexte d’isolement social, de dépression, ou encore de trouble anxieux généralisé. Le fait d’accumuler devient une forme de régulation émotionnelle, certes inadaptée, mais profondément humaine.
Cette accumulation peut aussi s’inscrire dans une histoire familiale : transmission transgénérationnelle du manque, climat de précarité ou injonction à ne jamais gaspiller. Certains “héritent” ainsi inconsciemment de comportements d’économie excessive ou de peur de manquer, liés à la mémoire de guerres, d’exils ou de traumatismes familiaux.
👉 Pour mieux comprendre comment ces fantômes psychiques familiaux peuvent s’incarner dans des comportements répétitifs, consultez notre article : La clinique du fantôme : héritages psychiques invisibles.
Les personnes concernées vivent souvent dans la honte, l’anxiété, la culpabilité… et se sentent incapables de s’en sortir seules.
Ce trouble s’accompagne souvent de troubles associés : dépression, anxiété, crises d’angoisse, insomnie, voire phobie sociale. Paradoxalement, plus l’espace est encombré, plus l’envie de recevoir ou de sortir diminue, créant un isolement croissant.
Pour en savoir plus sur le cercle vicieux de l’auto-sabotage, souvent à l’œuvre dans ces cas, vous pouvez lire notre article : Comprendre l’auto-sabotage.
Difficile d’inviter quelqu’un à dîner quand chaque surface est recouverte d’objets. Difficile d’échapper aux remarques, disputes, ou critiques qui en découlent.
Petit à petit, la honte prend le dessus, et la personne s’enferme, dans tous les sens du terme.
Dans les cas de syndrome de Diogène, l’insalubrité peut atteindre un tel degré que l’intervention des pompiers ou des services sociaux devient indispensable.
Ce travail, mené en thérapie, permet de transformer le regard que l’on porte sur soi et sur ses comportements.
Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) sont souvent très utiles pour cela : elles offrent des outils concrets, des plans d’action progressifs, et des stratégies pour tolérer l’anxiété liée à la séparation.
En travaillant sur l’affirmation de soi, sur la reconstruction de l’estime personnelle et sur la place que l’on veut occuper dans la relation à l’autre, la personne retrouve peu à peu une liberté intérieure… et la possibilité d’ouvrir à nouveau sa porte.
👉 Pour aller plus loin sur ce sujet, lisez : 12 clés pour une affirmation de soi efficace.
La personne a besoin d’un réseau contenant, qui lui permette de ne plus vivre dans l’angoisse ou la honte, mais dans un cadre soutenant et respectueux.
Se libérer de l’accumulation, c’est plus qu’un geste pratique. C’est un chemin de réparation intérieure, qui passe par l’accueil de sa souffrance, l’exploration de ses émotions, la réappropriation de son espace… et parfois, de sa propre histoire.
Si vous vous sentez concerné(e), ou si un proche vous inquiète, ne restez pas seul(e). Il n’y a pas de honte à demander de l’aide.
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À l’inverse, une personne atteinte de syllogomanie accumule de façon désorganisée et compulsive, souvent sans réelle logique, et surtout sans pouvoir s’arrêter, même quand l’espace devient invivable. L’objet n’a pas une valeur esthétique, mais symbolique : il sert à canaliser l’angoisse. Jeter devient une épreuve insupportable.
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Il peut être le symptôme de troubles très variés : schizophrénie, dépression majeure, trouble obsessionnel, trouble de la personnalité, ou encore démence fronto-temporale. Il existe également des formes dites "primaires", sans pathologie clairement identifiée, souvent chez des personnes âgées en rupture sociale. Un diagnostic différentiel est essentiel pour adapter l’accompagnement thérapeutique.
Elles ressentent de la honte vis-à-vis de leur entourage, n’osent plus recevoir, et peuvent aller jusqu’à cacher leur situation pendant des années. Cette honte nourrit l’isolement, et l’isolement alimente l’accumulation. Le cercle est vicieux. Travailler sur cette honte est une étape essentielle en thérapie.
Elle peut passer inaperçue, notamment dans les foyers familiaux où les parents compensent ou tolèrent les comportements. Une intervention précoce est d’autant plus bénéfique qu’elle permet d’éviter l’aggravation du trouble à l’âge adulte.
Cela dépend du niveau de conscience du trouble, de sa gravité, et de la motivation de la personne. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ont prouvé leur efficacité. La psychanalyse ou l’hypnose peuvent aussi aider à travailler les racines inconscientes du comportement.
Il est essentiel d’adopter une posture empathique et non culpabilisante, en évitant toute intrusion violente. Si la situation met en danger la santé ou la sécurité, les services sociaux ou la mairie peuvent être sollicités. En parler avec un thérapeute ou un médiateur familial peut aussi faciliter le lien.
L’objet devient alors un refuge psychique, un moyen de contenir la peur de manquer, ou de préserver une mémoire invisible. La thérapie permet de réinterpréter ce lien à l’objet, et de retrouver une sécurité intérieure plus saine.
Le lien à l’objet est chargé émotionnellement, et un tri brutal peut déclencher une dépression, une crise d’angoisse, voire une rupture relationnelle définitive. Il est préférable de procéder par étapes, avec l’accord de la personne, et si possible en lien avec un thérapeute. Respecter le rythme de chacun est fondamental.
Ce comportement est souvent lié à une tentative de régulation émotionnelle : acheter pour se réconforter, combler un vide, apaiser une anxiété. Malheureusement, ces achats aggravent la situation : endettement, encombrement, culpabilité… La thérapie permet de briser ce cycle, en travaillant la gestion des émotions et la frustration.
Cela peut être le signe d’une dépression sévère, d’un trouble de l’attachement, ou même d’un état pré-démentiel chez les personnes âgées. C’est pourquoi il est essentiel d’évaluer l’état psychique global, et de ne pas se limiter à la dimension matérielle du trouble.
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