L’anticipation anxieuse, ou quand nous avons peur de la peur
30/3/2022

L’anticipation anxieuse, ou quand nous avons peur de la peur

Pour comprendre les mécanismes de l’anticipation anxieuse, penchons-nous sur nos tentatives de solutions et stratégies pour les mettre en œuvre.

On observe souvent que l’anxiété produit précisément la situation que nous redoutions. prenons par  exemple, la peur de rougir (erythrophobie) ou même de parler en public. Imaginez que vous ayez un examen à passer et que votre plus grande peur soit de devenir rouge cramoisi et que vous vous mettiez à bafouiller, bredouiller devant votre examinateur… quel cauchemar cela serait, n’est-ce pas ?

Vous entrez donc dans la pièce et êtes tellement focalisé sur votre peur, vos joues, votre voix que vous vous mettez à rougir et bredouiller bafouiller, tentant le plus inefficacement du monde de contrôler vos capillaires et vos cordes vocales.

Les symptômes produits que vous pouvez observer dans cette situation évoquent une réponse psychique.

L’anticipation anxieuse provoque la réapparition de L’ANGOISSE qui en retour renforce l’anticipation anxieuse et ainsi, le cercle vicieux tourne et vous vous trouvez enfermé dedans.

Manifestement, vous semblez d’accord avec Franklin D. Roosevelt lorsqu’il disait « La seule chose que nous ayons a craindre, c’est la crainte elle-même ».

Lorsque l’on regarde de plus près cette peur, on s’aperçoit qu’il existe deux peurs principales :

  • la peur de mourir,        
  • La peur de perdre le contrôle en ayant une pulsion morbide (agression contre soi ou l’autre).        

Les réactions à ces peurs principalement observées sont généralement des tentatives d’évitement ou de contrôle.

Par exemple, nous nous mettons à éviter certains lieux, les espaces ouverts, les espaces trop fermés, un nombre de personnes trop élevé,        ou de nous retrouver seuls, etc.

Nous évitons même nos pensées. Ce qui, vous en conviendrez, est impossible puisque nous ne pouvons pas ne pas penser.

Ces schémas d’évitement, dans le cas de la névrose d’angoisse, trouvent leur équivalent dans les angoisses obsessionnelles, à savoir, une        fuite vis à vis de nos obsessions.

Ainsi, nous pouvons redouter la psychose (peur de devenir fou), ou même de commettre un crime par exemple.

Lorsque nous nous trouvons de façon obsessionnelle paralysés par nos peurs de réaliser nos obsessions comme frapper l’autre, sauter par la fenêtre ou se        jeter sous une rame de métro, nous luttons contre nos obsessions.

Pour clarifier un peu mon propos, je vous propose un petit exercice :

Pensez à votre plus grande peur

Par exemple vous avez peur de rougir en public?Pensez-ymaintenant…    Alors que se passe-t-il ? L’anticipation anxieuse provoque exactement ce que vous redoutiez ?

Optez pour une stratégie paradoxale

Vous ne souhaitez pas rougir ? Demandez ce rougissement exactement au moment où il pourrait vous embarrasser le plus possible. Désirez-le. Dites-vous    « je vais montrer à l’autre à quel point je suis un/une bonne « rougisseur/rougisseuse, je vais lui faire un rougissement de la mort qui tue ! »

Bref, trouvez votre propre formule vous invitant à rougir le plus possible.

Coupez l’herbe sous le pied de votre phobie. Que se passe-t-il alors ?

Découvrez d’autre stratégies paradoxales pour traiter vos phobies.

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