Troubles de l’éjaculation : quand le corps ne suit pas le rythme du désir
22/4/2025

Troubles de l’éjaculation : quand le corps ne suit pas le rythme du désir

Il arrive parfois que l’intimité ne suive pas le scénario attendu. Que tout aille trop vite, ou que rien n’avance vraiment. Que le plaisir surgisse avant l’heure, ou qu’il semble suspendu, inaccessible, malgré l’envie. Ces troubles de l’éjaculation – qu’ils soient précoces ou retardés – perturbent le rythme du corps, mais surtout, désorganisent profondément la relation au plaisir, au contrôle et à l’autre. Plutôt que de les envisager comme des défaillances ou des fatalités, on peut les lire comme des réponses maladroites mais logiques, des tentatives de régulation qui ont fini par se retourner contre la personne. Et c’est en comprenant ce qui alimente aujourd’hui le problème que l’on peut commencer à en sortir.

Table des matières

Ejaculation précoce : Quand tout va trop vite

Chez certains hommes, l’éjaculation survient presque instantanément, parfois dès les premières caresses ou dans la minute suivant la pénétration.

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Ce n’est pas une volonté, ni un plaisir précipité. C’est un corps qui semble agir à leur place, comme si le contrôle leur avait échappé.

Alors, à chaque rencontre, la tension monte avant même le contact, avec en toile de fond cette peur : “Et si ça recommence ?”.

Plus cette peur est présente, plus le corps se tend. Et plus l’on anticipe l’échec, plus on accélère sans le vouloir.
Le symptôme devient un réflexe conditionné : la peur d’éjaculer trop vite... fait éjaculer trop vite.

Ce qui était peut-être à l’origine un simple accident devient une habitude involontaire. Et à force de chercher à contrôler, on finit par aggraver le déséquilibre.

Ejaculation retardée : Quand le plaisir n’arrive plus, le blocage du lâcher-prise

À l’opposé, certains hommes vivent l’expérience inverse : l’orgasme semble leur échapper, même après une longue stimulation.

L’excitation est là, le désir aussi, mais l’issue tarde, au point de provoquer gêne, fatigue, voire abandon.

Ici, ce n’est plus une perte de contrôle, mais un excès de contrôle qui semble dominer. Une forme de vigilance corporelle constante, de surveillance intérieure, qui empêche le relâchement nécessaire à l’orgasme.

Et comme dans l’autre cas, plus on veut que cela marche, moins cela fonctionne. La partenaire s’inquiète, se remet en question. L’homme se sent pressé, observé. L’acte devient une performance.
Le plaisir s’éloigne au rythme des efforts pour le rattraper.

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Quand le problème vient de la solution

Ces troubles ne surgissent pas par hasard.

Mais contrairement à ce qu’on pense souvent, ils ne sont pas toujours les échos d’un passé traumatique ou lointain.

Souvent, ils naissent d’un enchaînement d’actions logiques, prises pour “bien faire”, qui finissent par entretenir le problème au lieu de le résoudre.

Par exemple :

  • S’imposer de ne plus penser à l’éjaculation pour “se détendre” (ce qui oblige… à y penser encore plus).
  • Se forcer à durer “plus longtemps” pour prouver quelque chose (et perdre tout plaisir au passage).
  • Éviter les rapports sexuels pour ne pas revivre l’échec (ce qui aggrave l’angoisse du prochain).

Dans tous les cas, ce qu’on fait pour que ça s’arrange devient la cause principale de ce qui ne va pas.

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Des effets en cascade dans la vie intime

Lorsqu’un trouble sexuel s’installe, il ne reste jamais confiné à la sphère génitale.

Il affecte l’estime de soi, le rapport au corps, et surtout la relation à l’autre.

Ce sont des regards qui changent. Des silences qui s’installent. Des gestes qui se font plus hésitants, plus rares.
Dans le couple, chacun essaie d’adapter son comportement pour ne pas blesser l’autre : certains font comme si de rien n’était, d’autres n’osent plus initier. Mais le non-dit prend de plus en plus de place, et la sexualité devient une zone sensible, parfois évitée, parfois chargée d’agressivité contenue.

Le paradoxe, c’est que plus on s’efforce de "gérer", plus le problème se renforce. Ce n’est pas l’origine du trouble qui le fait durer, c’est la manière dont on tente de l’éviter ou de le résoudre.

Changer le système, pas seulement le symptôme

Pour sortir de ces cercles vicieux, il est souvent inutile – voire contre-productif – de s’interroger indéfiniment sur le “pourquoi”.

Ce qui compte, c’est de repérer comment le problème se manifeste aujourd’hui, dans quelles circonstances, et ce qui est fait pour tenter de le gérer.

Changer, c’est introduire de nouveaux comportements là où le système tourne en boucle. C’est parfois apprendre à :

  • ralentir quand on pensait qu’il fallait accélérer,
  • accueillir l’incertitude là où on voulait tout maîtriser,
  • ou encore réintroduire du jeu et du plaisir là où le sérieux a tout envahi.

Le but n’est pas d’analyser l’homme, mais de lui rendre la possibilité d’agir autrement, et d’expérimenter des réponses inédites à une situation familière.

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Et concrètement, comment ça se soigne ?

Il n’existe pas de solution universelle, mais des stratégies adaptées à chaque situation, centrées sur les boucles comportementales et relationnelles.

Certains auront besoin de reconstruire leur rapport au corps et au plaisir, d’autres de désamorcer la spirale de la performance, d’autres encore de reconnecter la sexualité au lien émotionnel, plutôt qu’à la validation de soi.

Des outils existent :

  • techniques de gestion du rythme et de l’excitation,
  • exercices en solo ou en couple,
  • modifications de certaines habitudes automatiques,
  • nouvelles façons de se parler, de se toucher, d’être ensemble.

Dans certains cas, un soutien médical temporaire peut accompagner ce travail. Mais les médicaments n’agissent que sur l’effet visible, jamais sur la dynamique sous-jacente.

Une sexualité vivante plutôt qu’un protocole de réussite

La sexualité n’est pas une démonstration de performance.

C’est un langage à deux corps, où le rythme peut se chercher, s’inventer, évoluer.

Vouloir “réussir” à tout prix enferme souvent dans une impasse. L’enjeu n’est pas de durer plus longtemps ou d’atteindre un standard, mais de retrouver un rapport libre, vivant, incarné à son plaisir et à celui de l’autre.

Cela commence parfois par une question simple :

“Et si je cessais d’essayer de résoudre le problème de la même façon… pour voir ce qui se passe autrement ?”

À retenir :

  • Les troubles de l’éjaculation ne sont pas des fatalités, mais des boucles dysfonctionnelles qu’il est possible d’interrompre.
  • Ce qui maintient le problème, ce sont souvent les solutions mises en place pour le résoudre.
  • L’objectif n’est pas de creuser le passé, mais de transformer la logique actuelle du fonctionnement.
  • Une sexualité satisfaisante n’est ni une norme, ni une performance, mais un espace où le corps, le désir et le lien peuvent se réaccorder.

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Vos questions fréquentes sur les troubles de l'éjaculation

Les difficultés sexuelles liées à l'éjaculation affectent de nombreux hommes souffrant dans leur intimité, engendrant un sentiment de dysfonctionnement souvent perçu comme une impuissance. Il est crucial de comprendre que ces troubles sexuels se manifestent sous deux formes principales : l'éjaculation précoce (ou éjaculation prématurée), où le corps est trop rapide et incontrôlable, et l'éjaculation retardée, où le plaisir et l'orgasme sont inaccessibles malgré une excitation sexuelle intense.

Quels sont les types de troubles de l’éjaculation et sont-ils liés aux problèmes d'érection ?

C'est la première question qui revient, car le sujet est un tabou.

Il est important de noter que ces troubles ne sont pas directement une dysfonction érectile. On peut avoir une excellente érection (ou même maintenir une érectile satisfaisante pendant un long rapport sexuel) et souffrir d'éjaculation précoce. Cependant, la peur de l'échec pendant l'acte sexuel peut, à terme, provoquer des troubles de l’érection secondaires. Les troubles sont souvent des problèmes de rythme : trop rapide (précoce) ou trop lent (retardé) pendant le contact vaginal ou l'approche.

Les causes sont-elles physiologiques ou purement psychologiques ?

La vérité est qu'elles s'entretiennent mutuellement.

Les facteurs psychologiques, notamment l'anxiété de performance et le stress de "bien faire l’amour", sont très fréquents. Ironiquement, la tentative de contrôler le pénis ou de penser à autre chose pour éviter l'éjaculation lors des relations sexuelles est ce qui maintient le problème. Des facteurs physiologiques existent et doivent être vérifiés par un urologue, car des conditions affectant la prostate ou les testicules, ou encore des effets secondaires liés à des antidépresseurs ou autres médicaments, peuvent influencer le rythme.

Comment puis-je retrouver une vie sexuelle satisfaisante et faire l'amour sereinement ?

La guérison passe par une approche globale.

L'objectif n'est pas la performance dans le vagin ou la durée, mais la reconnexion au plaisir lors des relations sexuelles et du rapport sexuel en couple ou en solo (même lors de la masturbation). Cela passe souvent par un travail avec un sexologue qui s'attaque aux boucles comportementales et à la spirale de l'anxiété. L'approche médicamenteux avec des outils comme le Viagra (pour les problèmes d'érection associés) ou d'autres traitements peut apporter un soulagement.

Est-ce que le problème d'éjaculation se résout uniquement par un traitement médicamenteux ?

Non.

Les effets secondaires du traitement peuvent réguler temporairement le symptôme, mais ils ne corrigent pas le dysfonctionnement comportemental ou psychologique sous-jacent. Le problème est souvent maintenu par la façon dont vous ou votre couple tentez de le gérer. Le traitement seul ne suffit généralement pas à garantir une intimité satisfaisante sur le long terme. Il est nécessaire de transformer la logique actuelle du fonctionnement pour retrouver un meilleur désir sexuel et une sexualité plus libre et érotique.

🔎 Pour approfondir :

Par Frédérique Korzine,
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