
Avant de s’aventurer dans les dédales de la psychose, souvenons-nous d’une chose : derrière la voix qui hante, il y a souvent un appel à être entendu. L’automatisme mental, décrit par Clérambault, n’est pas qu’un phénomène étrange : c’est une tentative poignante du sujet pour demeurer en lien, pour ne pas sombrer dans le mutisme intérieur. Quand une voix commente les pensées, anticipe les gestes ou devine les émotions, elle révèle à la fois la fracture du moi et l’effort vital de la psyché pour ne pas s’effacer. La psychanalyse y voit moins une maladie qu’un leurre de séparation, une ruse inventée par l’esprit pour se différencier d’une voix maternelle omniprésente. Ici, à Versailles, au Cabinet Psy, l’écoute de ces voix n’a rien de mystique ni de pathologique : elle ouvre un espace où l’on apprend à entendre autrement, à redonner sens et dignité à cette parole qui cherche encore un lieu d’adresse.
Je souhaite commencer une psychothérapie à Versailles, avec Mme Korzine
Lorsque j’ai reçu Julien, 22 ans, il est entré en me disant d’une voix douce mais tendue : « Je ne suis jamais seul. »
Il ne parlait pas de solitude affective, ni de présence spirituelle, mais d’une voix intérieure constante, familière et intrusive à la fois.
Elle commentait ses gestes, anticipait ses phrases, corrigeait ses pensées. Parfois, elle se moquait doucement, parfois elle murmurait des choses qu’il ne comprenait pas.
— « Vous l’entendez en ce moment ? »
— « Pas vraiment. C’est comme si elle m’écoutait penser. »
Ce “elle” n’était pas une invention : c’était une présence sonore, intime, insistante.
Elle n’avait pas de corps, mais une autorité maternelle. Elle semblait tout savoir avant lui, parler à sa place, comme une mère devinant ce que son enfant allait dire.
Peu à peu, le visage de Julien s’est détendu, puis fermé :
— « Je crois que c’est elle qui parle en moi. »
Ce qu’il appelait elle, c’était la trace d’un lien jamais rompu, un fil invisible qui continuait de parler à travers lui. Une voix entre la sienne et celle de l’autre, devenue un pont impossible entre deux consciences confondues.
Derrière cette expérience, souvent appelée automatisme mental, il ne s’agissait pas seulement d’un phénomène psychiatrique, mais d’un appel tragique à la séparation.
Une lutte silencieuse pour exister en dehors de la voix de l’autre, mais sans la perdre tout à fait.
« Les phénomènes d’automatisme mental sont un effort pitoyable pour offrir à la mère un discours autonome, mais aussi imposé. » S. Consoli, Le Récit du psychotique
Cette phrase, à elle seule, condense tout le drame de la psychose : tenter de dire “je” à travers une voix qui ne nous appartient plus.
Elle nous rappelle que derrière la folie, il y a toujours un effort de survie, une invention tragique pour rester relié.
Clérambault voyait dans l’automatisme mental une perturbation mécanique du langage : le sujet se sent pensé, parlé ou agi par une instance extérieure. Mais Consoli, lui, y entend autre chose : une tentative d’autonomie paradoxale, un discours imposé pour exister malgré tout. Autrement dit, ces voix qui envahissent le psychotique ne sont pas que persécutrices. Elles sont souvent protectrices, médiatrices, comme si la psyché, privée de structure symbolique, inventait un moyen artificiel pour faire lien.
Le sujet psychotique n’invente pas un autre : il tente de s’en inventer un, parce que l’autre réel — souvent la mère — n’a jamais été symboliquement séparé. C’est tout le paradoxe de la psychose : créer la distance dans le seul langage qui reste, celui de la voix.
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Décrit par Gaëtan Gatian de Clérambault au début du XXᵉ siècle, ce phénomène désigne une dissociation radicale de la pensée et du sujet. La personne a la conviction que sa pensée est devinée, ses actes anticipés, ses émotions commentées.
Ce n’est pas une simple hallucination auditive : c’est la dépossession de soi par le langage.
Clérambault distinguait plusieurs formes de ce qu’il appelait les phénomènes élémentaires de la psychose :
Ces expériences sont désarmantes, car elles brisent l’unité la plus intime : celle entre penser et être. Le sujet n’est plus l’auteur de sa pensée, mais le spectateur d’une parole étrangère. Il devient le lieu d’un dialogue dont il ne contrôle plus le scénario.
Mais derrière cette aliénation, il y a aussi une logique de survie. Quand tout vacille, quand le langage ne tient plus, la psyché invente une ruse : elle crée une voix pour ne pas se dissoudre. Cette voix n’est pas seulement la preuve de la folie : elle est aussi la preuve de la résistance. Une manière pour le sujet de dire — même dans le délire — : « Je suis encore là. »
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Clérambault le soulignait déjà : les phénomènes d’automatisme mental naissent souvent sans tonalité affective.
Ce n’est pas encore le délire, mais un trouble de la frontière entre le dedans et le dehors, entre “je pense” et “on pense en moi”.
La voix, au début, ne veut rien dire — elle maintient simplement un lien. Elle empêche la parole de s’éteindre tout à fait.
C’est un dernier fil symbolique lancé dans le vide, comme si le psychisme, sentant la déchirure venir, fabriquait un écho pour ne pas disparaître.
Loin d’être un simple symptôme, cette voix devient alors une tentative de survie du langage. Elle garde le sujet accroché au monde : une présence invisible, une respiration de l’Autre quand l’Autre n’est plus là. Souvent, elle parle à la place d’une mère absente ou trop présente, d’un Autre silencieux dont la parole n’a jamais trouvé sa juste place. Dans cette perspective, la psychose n’est pas une coupure, mais une suppléance. Elle réinvente, dans la douleur, ce que la symbolisation n’a pas su inscrire : le lien. C’est pour cela qu’on pourrait dire que le délire parle d’amour — d’un amour sans réponse, d’un amour sans séparation. Et que la voix, même hostile, tient encore lieu de relation.
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Mais quand cette coupure échoue, la voix ne quitte jamais vraiment le corps : elle s’y incruste, elle habite.
Le sujet ne parle plus “à partir” de lui-même, il est parlé.
L’automatisme mental peut alors être lu comme un leurre de séparation.
Le sujet, ne pouvant pas se détacher de la voix maternelle, invente un dispositif pour feindre cette distance : il fait comme si l’autre parlait à sa place. La voix devient un artefact psychique, une ruse du langage pour simuler l’altérité manquante.
S. Consoli l’écrit magnifiquement : c’est un "effort pitoyable pour offrir à la mère un discours autonome mais aussi imposé”.
Autrement dit, le psychotique tente de fabriquer une parole propre tout en la rendant étrangère, comme pour dire à la mère :
« Regarde, je parle sans toi… mais par toi. »
C’est une tentative désespérée de sauver la relation en inventant une distance artificielle. Mais cette distance, faute de tiers symbolique, ne tient pas : la voix revient, obstinée, fascinante, insupportable. Elle incarne la mère devenue omniprésente, cette figure d’amour et d’emprise, à la fois protectrice et dévorante. Ce que le sujet cherche à travers l’automatisme mental, c’est paradoxalement à rompre le lien tout en le préservant.
La voix, ici, fait fonction d’écran : elle sépare sans séparer, elle maintient une frontière sonore entre soi et l’autre, tout en empêchant la véritable individuation.
C’est pourquoi, dans la psychose, le discours maternel devient la cage et le refuge. La voix n’est pas seulement un symptôme : elle est le vestige d’un amour sans bord, un amour qui n’a jamais connu la limite du non. Et ce leurre de séparation, aussi tragique soit-il, révèle une vérité bouleversante :
le désir du sujet psychotique n’est pas de fuir la mère, mais de trouver enfin un lieu d’où il puisse lui parler sans se perdre.
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Mais cette voix, aussi dérangeante soit-elle, porte un sens. Elle dit la lutte du sujet pour tenir debout dans le langage, là où tout s’effondre.
Le rôle du praticien, dans cette traversée, n’est pas de se poser en gardien du réel mais en traducteur du symbolique. Il s’agit d’écouter ce qui parle dans la voix, d’accueillir cette parole sans vouloir la corriger. D’entendre, sous le délire, le désir d’un sujet qui cherche encore à se dire. Chaque phrase, chaque écho, chaque mot interrompu devient alors une tentative d’adresse. Et c’est dans l’acte même de l’écoute que le praticien rend possible une réappropriation : le sujet cesse d’être parlé pour commencer à se réentendre.
La psychanalyse offre ici un cadre unique, car elle ne réduit pas la voix à un symptôme à éradiquer. Elle la reconnaît comme un reste de lien, un vestige de l’adresse à l’Autre. Le praticien, en se tenant à la bonne distance — ni fusionné, ni indifférent — devient ce tiers manquant, ce Nom-du-Père de substitution qui introduit un nouvel ordre de parole. Ce que la psychiatrie médicale repère comme un trouble, la psychanalyse le lit comme un acte symbolique inachevé. Et c’est en interprétant ce discours — sans l’expliquer, mais en le restituant dans sa dignité de parole — que l’automatisme mental peut enfin se transformer :
- de contrainte en création,
- de persécution en présence,
- de bruit en signification.
Écouter ces voix, c’est refuser de réduire le sujet à son symptôme. C’est lui permettre, à travers l’écoute, de redevenir auteur de ce qui le traverse. Et peut-être, un jour, de se dire sans écho.
Dans l’hébéphrénie, la pensée s’effiloche, le discours se défait, les émotions se désaccordent. Le jeune sujet, qui hier encore riait d’un trait d’esprit ou rêvait d’avenir, se met à parler dans une langue étrange : celle du réel brut, sans syntaxe, sans contexte. Les mots se fragmentent comme des éclats d’un miroir qui aurait cessé de refléter le visage. Mais derrière le chaos, il y a une cohérence — celle d’un moi en ruine qui cherche désespérément à se reconstruire.
Quand le sens n’a plus de cadre, quand le symbolique s’efface, le sujet "hébéphrène" invente des formes de langage alternatives : gestes, rires inappropriés, mots déformés, associations absurdes… autant de tentatives de restituer du vivant là où la structure s’est dissoute.
Ces comportements étranges, souvent qualifiés d’“immatures” ou de “puérils”, sont en réalité profondément tragiques. Ils disent : « Si je redeviens enfant, peut-être la voix reviendra, peut-être le monde me répondra. »
L’hébéphrénie, dans cette lecture, n’est pas une régression, mais une pantomime de survie : un effort du sujet pour ramener un peu de lien, fût-il absurde, dans un univers sans repères.
La clinique moderne le confirme : la désorganisation hébéphrénique ne naît pas d’un caprice, mais d’une défaillance de la fonction symbolique. Le monde n’est pas incohérent : c’est le code pour le dire qui s’est fissuré. Et dans cette fissure, le langage tente encore de passer, de se réinventer. Parfois dans le délire, parfois dans la poésie.
Elle ne parle pas au sujet ; elle parle pour lui. C’est peut-être cela, la vérité la plus nue de la psychose : une parole qui s’accroche à la vie alors même que le sens s’en va. La voix intérieure du psychotique n’est pas seulement un symptôme, mais une trace de lien, un reste d’humanité. Elle tient lieu de relation dans un monde déserté par toute adresse. Elle dit : « Je ne suis pas seul, puisque quelque chose en moi continue de me parler. » Cette phrase, qui glace souvent l’entourage, est en réalité un cri d’espoir, celui d’un être qui cherche encore à être entendu quelque part, fût-ce par le vide.
Freud écrivait que le délire n’est pas une maladie de la raison, mais une tentative de guérison. Dans cette perspective, la voix devient un antidote contre le néant. Elle tisse un fil invisible entre le réel et l’imaginaire, entre la chair et le mot, entre la peur de se dissoudre et le besoin d’exister. Là où le langage s’effondre, la voix persiste : prière sans Dieu, supplique adressée au silence, pulsation sonore d’un inconscient qui refuse de s’éteindre. Écouter ces voix, c’est s’approcher du cœur battant du lien humain : ce lieu où le sujet, même désorganisé, refuse d’abdiquer. Il continue d’émettre un signal, d’inventer une parole sans destinataire, d’appeler un Autre qui n’existe plus. Et cette invention, aussi fragile soit-elle, témoigne d’une vérité bouleversante : même dans la folie, l’homme reste un être de langage.
Le praticien devient alors ce tiers discret qui accueille la voix, lui rend son adresse, la réinscrit dans le champ du dialogue. Peu à peu, la voix cesse d’être un envahissement pour redevenir un signe ; elle retrouve un destinataire, une place, une limite. Et dans cet infime déplacement, le sujet peut enfin dire : « C’est moi qui parle, et je m’entends. »
En France, selon la Haute Autorité de Santé (HAS, 2023) et l’Inserm, environ 600 000 personnes vivent avec un trouble schizophrénique.
Chaque année, 8 000 à 10 000 nouveaux cas sont diagnostiqués, souvent entre 15 et 30 ans, âge de toutes les fondations : études, amour, indépendance, identité.
Parmi ces personnes, près d’un tiers rapporte des phénomènes d’automatisme mental, c’est-à-dire cette sensation d’être pensé, parlé ou agi par une force étrangère.
Ces expériences ne sont pas anecdotiques : elles participent à la désorganisation de la pensée et nourrissent parfois des délires de persécution ou de contrôle.
Derrière eux, il y a des existences en suspens, des familles désemparées, des adolescents dont la pensée s’effiloche sans que personne ne sache comment les rejoindre.
Selon l’Observatoire national de la santé mentale (2022), près de 40 % des personnes atteintes de schizophrénie souffrent d’un isolement social sévère.
Et pourtant, des études cliniques récentes montrent qu’une prise en charge intégrative, associant médication, psychothérapie et accompagnement psychosocial, permet une rémission fonctionnelle dans 1 cas sur 2.
Ces chiffres rappellent une chose essentielle : même lorsque la parole semble perdue, le lien thérapeutique peut la réanimer.
Et c’est peut-être là que la psychanalyse, dans son écoute de la voix et du symbolique, garde une pertinence irremplaçable.
Le rôle du thérapeute n’est pas de faire taire cette voix, mais d’en accueillir la vérité symbolique, de lui redonner une adresse et du sens. Chaque séance devient alors un lieu où la voix peut se réinscrire dans le dialogue humain, où le sujet peut commencer à s’entendre autrement.
La psychose, aussi terrifiante soit-elle, nous rappelle que parler, c’est toujours risquer de se perdre, mais que se taire, c’est se perdre tout à fait. La voix du délire n’est pas qu’un bruit : c’est souvent un appel, une prière d’existence. Et si l’écoute thérapeutique a un pouvoir, c’est celui de transformer ce cri en parole.
🪞Cabinet Psy Coach Versailles – Psychanalyse, psychologie et accompagnement intégratif
Quand la voix se dédouble, c’est souvent qu’elle cherche encore un lieu où résonner.
Ils touchent les fonctions psychiques essentielles : perception, pensée, affectivité, rapport au réel. Ces troubles mentaux entraînent souvent des hallucinations, des délires, ou une désorganisation du langage. Leur survenue peut être brutale, notamment lors d’un premier épisode psychotique à l’âge adulte. Une prise en charge psychiatrique adaptée limite le risque de rechute et aide à restaurer le lien social.
Les antipsychotiques ou neuroleptiques stabilisent les symptômes, tandis que la psychothérapie soutient le travail psychique et affectif. Dans les formes aiguës, une hospitalisation peut être temporairement nécessaire. Le traitement vise à prévenir les rechutes et à renforcer la vulnérabilité psychique du patient par un accompagnement régulier, souvent en lien avec un psychiatre ou un psychothérapeute spécialisé.
Les névroses, elles, concernent des troubles anxieux ou dépressifs, où le sujet reste conscient de ses conflits internes. Dans les troubles de l’humeur ou les troubles bipolaires, l’équilibre émotionnel se dérègle, oscillant entre excitation et dépression. Ces différentes psychopathologies traduisent la fragilité de la vie mentale et la diversité des expressions de la souffrance psychique.
Le sujet paraît différent, distant, parfois dépressif ou agité. Ces épisodes peuvent survenir à l’âge adulte jeune, notamment chez les personnes vulnérables. Un diagnostic psychiatrique précoce et une prise en charge médicamenteuse et psychothérapeutique adaptée — incluant parfois des antipsychotiques — permettent d’éviter la chronicisation du trouble psychotique et d’améliorer le pronostic.
Décrit par Clérambault, ce phénomène, souvent associé à la schizophrénie, traduit une rupture du sentiment d’unité du moi. La personne se sent “pensée” par une force extérieure, ses idées lui paraissent imposées ou répétées. Ce trouble révèle une désorganisation du lien entre langage et identité, au cœur de nombreuses formes de psychose.
Le sujet ne parvient plus à inscrire sa parole dans une relation claire à l’autre. Alors, la voix devient un substitut de lien, un moyen de maintenir un contact avec une présence imaginaire. Ce phénomène, plus qu’une hallucination, est une tentative de survie psychique : une manière de rester en lien avec le monde lorsque la parole ordinaire ne suffit plus à dire le réel.
Le dialogue intérieur se transforme alors en présence sonore étrangère, signe d’une désappropriation de la pensée. Contrairement à la réflexion consciente, la voix pathologique ne laisse plus le sujet libre. Elle traduit une fracture du moi et une perte du contrôle symbolique sur la parole et les représentations.
Le but n’est pas de faire taire les voix, mais de leur redonner un sens symbolique, pour que la personne puisse en redevenir l’auteur. Ce travail d’interprétation et de lien permet souvent de réduire l’angoisse, de renforcer la cohérence psychique et d’aider le sujet à retrouver sa parole propre dans un cadre thérapeutique stable.
Plutôt que de chercher à la normaliser, elle la traduit, l’interprète comme une tentative du sujet de dire quelque chose à travers le délire. En redonnant à cette voix son statut de parole, le psychanalyste aide la personne à retrouver une place dans le langage. Cette démarche, profondément humaniste, restaure la dignité du sujet parlant et soutient une forme de reconstruction symbolique.
Ce qui distingue la pathologie, c’est la relation au phénomène : quand la voix devient source d’angoisse ou d’emprise, une aide est nécessaire. L’écoute thérapeutique permet de symboliser ces voix, de leur donner un sens et une place dans la vie psychique, afin qu’elles cessent d’envahir et deviennent support de compréhension.
Elle apparaît souvent à l’adolescence et se caractérise par une pensée confuse, un langage décousu et des émotions inadaptées (rire, indifférence, puérilité). Contrairement à la schizophrénie paranoïde, marquée par des délires structurés, l’hébéphrénie exprime surtout une désorganisation globale du psychisme. Le sujet semble perdre le fil du sens, comme si la parole se fragmentait pour tenter de survivre.
Ces substances modifient la chimie du cerveau, perturbent la perception du réel et peuvent déclencher des bouffées délirantes. Chez les sujets à terrain familial ou psychique fragile, la drogue agit comme un détonateur : elle révèle une structure latente plutôt qu’elle ne la crée. L’usage répété rend souvent la symptomatologie plus précoce, intense et résistante au traitement.