Qu'est-ce que l'anxiété ou la phobie du sommeil (somniphobie) ?
25/5/2025

Qu'est-ce que l'anxiété ou la phobie du sommeil (somniphobie) ?

Quand la nuit fait peur... Tout le monde a besoin de dormir. Mais que faire quand, au lieu d’apaiser, le sommeil angoisse ? Quand le lit devient un champ de bataille intérieur, et que chaque coucher déclenche une montée d’adrénaline ? Pour certaines personnes, la simple idée de s’endormir provoque des pensées catastrophiques, une sensation de danger imminent, voire une panique incontrôlable. C’est ce qu’on appelle la phobie du sommeil, ou somniphobie. Derrière cette peur, il y a bien plus qu’un simple trouble du sommeil. Il y a souvent une anxiété profonde, un rapport complexe à la perte de contrôle, à l’inconnu, au corps, à l’inconscient. Et lorsque la peur de dormir prend le dessus, elle empoisonne tout : les nuits, bien sûr, mais aussi les journées, les relations, la santé. 🔍 Pour mieux comprendre ce qui se joue dans cette phobie souvent silencieuse, explorons ensemble les manifestations, les causes profondes, et les voies de guérison possibles, notamment à travers l’accompagnement thérapeutique à Versailles.

Table des matières

✏️ En bref – Avant de plonger dans le détail, voici ce que vous allez découvrir

Comprendre la phobie du sommeil, ou somniphobie : ce n’est pas une simple insomnie, mais une peur intense et irrationnelle de s’endormir.
Identifier les symptômes : attaques de panique, évitement du coucher, hypervigilance, fatigue chronique…
Explorer les causes profondes : trauma nocturne, peur de la mort, fantasmes inconscients, ou besoin pathologique de contrôle.
Reconnaître les profils à risque : personnalités anxieuses, hypersensibles, enfants ou adultes ayant vécu des événements marquants.
Découvrir les approches thérapeutiques efficaces : psychanalyse, hypnose, EMDR, thérapie stratégique – pour sortir du cercle vicieux.
Trouver des solutions concrètes pour apaiser les nuits et restaurer un lien de confiance avec le sommeil.

🎯 À la fin de l’article, une FAQ complète vous aidera à aller plus loin selon votre vécu.
Bonne lecture — et peut-être… bonne nuit ? 😉

💤 Quels sont les symptômes de la phobie du sommeil ?

Quand la peur s’invite sous la couette

La phobie du sommeil ne se manifeste pas par de simples insomnies. Elle installe une angoisse viscérale, un refus intérieur de s’abandonner au sommeil, comme si ce dernier représentait une menace invisible.

🌙 La nuit, un terrain miné

Voici ce que vivent souvent les personnes concernées :

  • Une tension extrême à l’approche du coucher, parfois dès la fin d’après-midi
  • Une hypervigilance accrue : le moindre bruit, une ombre, une sensation… tout devient suspect
  • Des rituels d’évitement : retarder l’heure du coucher, laisser la lumière ou la télévision allumée, se lever sans cesse pour « vérifier »
  • Des attaques de panique nocturnes : palpitations, sueurs froides, sensation d’étouffement
  • Des pensées envahissantes : peur de mourir en dormant, d’être attaqué, de ne pas se réveiller…

Ce n’est plus seulement une question de sommeil difficile : c’est une lutte contre soi-même, chaque nuit.

🌞 Et le jour, les séquelles s’accumulent

La phobie du sommeil ne s’arrête pas au lever. Elle laisse des traces :

  • Épuisement physique et mental
  • Difficultés de concentration, oublis fréquents
  • Irritabilité, hypersensibilité émotionnelle
  • Sentiment d’être « à côté de soi »
  • Parfois même, des signes de dépression ou d’anxiété généralisée

Cette spirale est d’autant plus insidieuse qu’elle isole. Peu de gens comprennent qu’on puisse avoir peur de dormir.

Et pourtant, cette souffrance est bien réelle.
Il ne s’agit pas d’un simple caprice ou d’un manque de volonté : le cerveau, en état d’alerte, refuse de basculer vers le repos.

En thérapie... « Lorsque j’ai reçu Camille, 28 ans, elle était épuisée. Cela faisait des mois qu’elle ne dormait plus que deux ou trois heures par nuit, et toujours en lutte. Chaque coucher déclenchait des palpitations, des images mentales angoissantes, et la peur irrationnelle de ne pas se réveiller. Elle restait éveillée jusqu’à l’aube, téléphone à la main, lumière allumée, incapable de s’abandonner. En thérapie, nous avons découvert que cette peur s’était cristallisée après une nuit où, enfant, elle avait été témoin d’un malaise de son père. Le sommeil, depuis, était devenu synonyme de danger. »

Quelles sont les causes de la phobie du sommeil ?

Quand la nuit réveille des peurs profondes

La peur de dormir n’apparaît jamais par hasard.

Derrière la phobie du sommeil, on retrouve souvent un vécu émotionnel complexe, des expériences marquantes, ou des angoisses plus archaïques qui trouvent dans le sommeil un terrain d’expression.

Déchiffrons ensemble les origines possibles de cette terreur nocturne.

Statistiques :

  • En France, 1 adulte sur 3 déclare souffrir de troubles du sommeil, selon Santé publique France.
  • Parmi eux, 7 % présentent une peur marquée du moment du coucher, selon une enquête IFOP 2022 sur l’anxiété nocturne.
  • Chez les 18-30 ans, la peur de ne pas se réveiller ou d’angoisser seul la nuit est évoquée dans 18 % des cas de consultation pour insomnie chronique (source : réseau Morphée).

Un traumatisme associé au sommeil

Un événement douloureux survenu la nuit peut laisser une empreinte indélébile. Il peut s’agir :

  • d’un malaise survenu pendant le sommeil (crise d’angoisse, apnée, paralysie du sommeil)
  • d’un cauchemar traumatique ou récurrent
  • d’un événement extérieur vécu comme intrusif (violence domestique, intrusion, décès, bruits inquiétants…)

Dans ce cas, le cerveau associe le sommeil à un danger, réel ou symbolique. Dormir devient alors un risque à éviter coûte que coûte.

Une peur de la perte de contrôle

S’endormir, c’est lâcher prise. C’est se laisser aller dans l’inconscient, accepter une forme de vulnérabilité.

Pour certaines personnes, cela active une peur archaïque de disparaître, de perdre leur emprise sur le réel ou sur elles-mêmes. Cette peur est particulièrement forte chez les personnalités anxieuses ou perfectionnistes, qui ont besoin de maîtriser chaque instant de leur vie.

« Et si je ne me réveillais pas ? »
« Et si, en dormant, quelque chose m’arrivait ? »

Le lit devient un lieu de tous les dangers imaginés.

Une angoisse de mort symbolique

En psychanalyse, le sommeil est parfois perçu comme un équivalent symbolique de la mort.

Il convoque la régression, le silence du corps, l’absence de pensée consciente. Chez certaines personnes, cela réactive une angoisse de néantisation, une peur de ne plus exister.

Pour d’autres, le sommeil représente le retour à la dépendance, à l’état d’abandon total – une position psychique mal vécue, voire intolérable.

Un imaginaire débordant… et menaçant

Les profils très imaginatifs, hypersensibles ou créatifs peuvent se retrouver submergés par des fantasmes nocturnes intenses.

Le passage du jour à la nuit ouvre une brèche à l’imaginaire, parfois vécue comme une invasion :

  • visions effrayantes
  • pensées obsessionnelles
  • terreurs de type « horreur psychique »

La peur ne vient plus d’un danger réel, mais de ce que l’esprit pourrait inventer ou laisser surgir.

Une histoire familiale ou un climat insécurisant

Certains patients ayant grandi dans un environnement imprévisible, angoissant ou peu sécurisant développent une hypervigilance.

Le sommeil étant un moment de vulnérabilité, il devient incompatible avec ce besoin de surveiller en permanence l’environnement. Cela peut aussi réactiver des transmissions inconscientes : un parent insomniaque, angoissé, surprotecteur…

🎯 Comprendre les causes profondes de la somniphobie est un premier pas vers la libération.

Ces peurs ne sont pas absurdes. Elles sont porteuses de sens, et peuvent être entendues, accueillies et transformées à travers une démarche thérapeutique.

« Dans la phobie du sommeil, ce n’est pas le sommeil lui-même qui effraie, mais ce qu’il pourrait révéler une fois que le conscient lâche prise : fantasmes, peurs archaïques, ou souvenirs enfouis. »Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialiste du sommeil, présidente du réseau Morphée.

Pourquoi cette phobie est-elle si difficile à vivre ?

Quand dormir devient un combat quotidien

La phobie du sommeil est un trouble invisible et souvent mal compris.

Ce n’est pas seulement une difficulté à trouver le sommeil, c’est une panique viscérale à l’idée même de dormir. Une angoisse qui s’installe chaque soir comme un compte à rebours, et qui transforme un besoin vital en source de souffrance.

🕸 Un cercle vicieux redoutable

Ce qui rend cette phobie si tenace, c’est son caractère auto-entretenu. Plus on redoute l’endormissement, plus l’anxiété monte. Et plus l’anxiété monte, moins le corps parvient à lâcher prise.

Résultat : le sommeil se fait attendre, les nuits sont agitées, et la journée suivante est encore plus éprouvante.

« Plus je veux dormir, moins j’y arrive. Moins je dors, plus j’ai peur. Et plus j’ai peur, moins je dors… »

Ce piège mental alimente une tension permanente entre un besoin corporel fondamental et une peur psychique paralysante.

🧠 Le cerveau en état d’alerte permanent

Chez les personnes souffrant de somniphobie, l’organisme reste souvent en hypervigilance, comme si un danger imminent pouvait surgir à tout moment.

Le système nerveux autonome ne bascule jamais complètement en mode repos.
Le corps fonctionne en mode survie, ce qui entraîne :

  • une fatigue écrasante
  • des troubles de la mémoire et de la concentration
  • des douleurs diffuses, somatisations, tensions musculaires
  • des troubles anxieux et parfois dépressifs associés

Le sommeil réparateur devient un luxe inaccessible, aggravant la souffrance psychique jour après jour.

🤐 Une souffrance silencieuse… et incomprise

Ce qui rend la somniphobie encore plus douloureuse, c’est le manque de reconnaissance sociale. « Tout le monde dort », n’est-ce pas ? Alors pourquoi vous pas ?

Cette incompréhension crée souvent un sentiment d’isolement, voire de honte. Les personnes concernées n’osent pas en parler, ou se voient répondre des conseils bien intentionnés mais inadaptés : « Bois une tisane », « Arrête les écrans », « Détends-toi un peu ».

Mais ce qu’elles vivent est bien plus profond : une véritable angoisse existentielle face à la nuit.

🔍 Une phobie qui dit quelque chose de l’inconscient

Du point de vue psychanalytique, la somniphobie n’est pas seulement une peur irrationnelle : c’est un message du psychisme. Elle peut exprimer :

💬 Le sommeil, en tant qu’espace de relâchement et de symbolisation, devient alors l’ennemi à abattre, tant qu’aucun mot n’a été posé sur ce que cette peur représente vraiment.

Quels types de personnalités sont plus vulnérables ?

Quand l’anxiété s’infiltre jusque dans les draps

Tout le monde peut, à un moment de sa vie, vivre une période d’insomnie liée au stress.

Mais dans le cas de la phobie du sommeil, on observe plus fréquemment certains profils psychologiques spécifiques, pour qui le sommeil devient incompatible avec leur mode de fonctionnement psychique.

🧠 Les personnalités anxieuses et hyper-contrôlantes

Chez ceux qui ont besoin de tout anticiper, tout maîtriser, l’idée de « lâcher prise » peut être perçue comme une mise en danger.

Or, le sommeil exige une forme de confiance, un abandon temporaire du contrôle. Ce qui est vécu comme insupportable pour ceux dont la sécurité repose justement sur la vigilance constante.

Ces personnes redoutent souvent :

  • de ne pas se réveiller
  • de perdre conscience
  • de « partir » sans s’en rendre compte

Derrière cette peur, il y a une anxiété profonde, parfois inconsciente, liée à la perte de soi.

🎭 Les profils hypersensibles et imaginatifs

Certains esprits foisonnants, créatifs, très connectés à leur monde intérieur, peuvent se trouver submergés au moment de dormir.

L’imaginaire prend alors le dessus, mais pas toujours de manière douce : visions inquiétantes, peurs irrationnelles, cauchemars lucides, ou angoisses diffuses peuvent surgir dès la fermeture des yeux.

La nuit devient alors le théâtre de ce que le jour maintient à distance : l’inconscient se met à parler… trop fort.

👶 Les enfants et adolescents ayant connu l’insécurité

Chez les jeunes, la phobie du sommeil peut émerger après :

Le sommeil est alors vécu comme un moment de rupture du lien, une séparation douloureuse. Ces enfants redoutent de ne pas se réveiller, ou que le monde ait changé en leur absence.

🔄 Parfois, ce schéma se prolonge à l’âge adulte, surtout si aucun espace n’a été offert pour en élaborer le sens.

🧬 Ceux qui ont grandi dans un climat d’insécurité diffuse

Des personnes ayant évolué dans des contextes familiaux où la menace était sourde mais constante (angoisse parentale, maladie, instabilité, secrets) peuvent développer un état d’alerte chronique.

Le sommeil, dans ce contexte, représente une prise de risque : baisser la garde, c’est s’exposer.

Il n’est pas rare que ces patients vivent une forme de culpabilité inconsciente à se reposer, comme si dormir était un luxe qu’ils ne peuvent s’autoriser.

⚠️ Attention aux étiquettes : chaque cas est unique

Il ne s’agit pas de réduire la phobie du sommeil à un type de personnalité.

Mais certains traits ou expériences de vie rendent l’apparition de ce trouble plus probable. Le plus important reste de comprendre ce que le symptôme cherche à dire, et d’en offrir une lecture respectueuse et personnalisée.

Comment traiter la phobie du sommeil ?

Retrouver le chemin d’un sommeil apaisé

Bonne nouvelle : la phobie du sommeil se soigne. Encore faut-il trouver l’approche adaptée à votre histoire, votre sensibilité, votre rythme.

Car cette peur n’est pas un caprice : c’est un signal psychique, une tentative de survie devenue obsolète.
Il ne s’agit donc pas de forcer le sommeil à tout prix, mais de rétablir une relation apaisée avec la nuit.

Un accompagnement thérapeutique sur mesure

🛋️ Thérapie psychanalytique

Elle explore les causes inconscientes de la phobie : peur de la mort, de la régression, fantasmes d’intrusion ou de morcellement, conflits archaïques.
En permettant au patient de mettre en mots ce qui ne peut se dire, cette approche défuse l’angoisse et restaure un sentiment de continuité psychique.

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🔄 Thérapie stratégique et systémique

Idéale pour sortir des cercles vicieux, cette approche identifie les tentatives de solution inefficaces (forcer le sommeil, lutter contre l’angoisse…) et propose des interventions concrètes et paradoxales.
Elle permet de changer la relation au symptôme, sans culpabilisation, dans un cadre rassurant.

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🌀 Hypnose thérapeutique

L’hypnose offre un accès doux et direct à l’inconscient, tout en permettant au corps de retrouver un état de relâchement profond. Elle aide à reprogrammer les peurs associées à la nuit, et à renforcer les ressources internes de sécurité.

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💫 EMDR ou thérapie de désensibilisation à Versailles

Particulièrement efficace en cas de traumatisme nocturne, l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) permet de désactiver la charge émotionnelle associée à certains souvenirs (paralysie du sommeil, panique, cauchemar marquant).

Des stratégies d’auto-apaisement complémentaires

En parallèle d’un suivi thérapeutique, certaines pratiques peuvent aider à restaurer un sentiment de sécurité intérieure :

  • Créer un rituel de coucher stable et rassurant
  • Réduire les stimulants en soirée (écrans, café, informations anxiogènes)
  • Pratiquer des techniques de respiration consciente ou de méditation guidée
  • Écouter des audios d’hypnose ou de relaxation
  • Se réconcilier avec la possibilité de ne pas dormir tout de suite, sans dramatiser

Le rôle du thérapeute : contenir, comprendre, transformer

Qu’il soit psychanalyste, hypnothérapeute ou thérapeute stratégique, le rôle du professionnel n’est pas de « forcer à dormir », mais d’écouter ce que la peur veut dire.

C’est en créant un cadre sécurisant, en respectant le rythme du patient, et en décryptant les représentations inconscientes, que l’on peut reconstruire un rapport plus apaisé à la nuit.

FAQ – Les questions que vous vous posez sur la phobie du sommeil

Est-ce normal d’avoir peur de dormir seul(e) ?

Oui, c’est une peur plus fréquente qu’on ne le croit, surtout en période de stress, d’instabilité ou après un événement marquant.

Chez les enfants, cela peut faire partie du développement. Chez les adultes, cette peur peut être liée à une phobie du sommeil ou à une angoisse de séparation mal élaborée. La solitude, dans ce contexte, active une vulnérabilité profonde. Il est important de ne pas banaliser cette peur, mais de l’explorer avec bienveillance. Un accompagnement thérapeutique peut vous aider à retrouver un sentiment de sécurité intérieure, même lorsque vous êtes seul.

La phobie du sommeil est-elle liée à la dépression ?

Elle peut l’être, mais pas toujours. Certaines personnes souffrant de dépression peuvent développer une aversion pour le coucher : l’idée de s’endormir avec des pensées sombres, ou de se réveiller sans désir, peut nourrir la phobie.

Mais la phobie du sommeil peut aussi exister sans dépression : elle est parfois liée à l’anxiété, à des expériences traumatiques ou à des peurs archaïques. Dans tous les cas, ce trouble doit être pris au sérieux : il signale un conflit psychique qui mérite d’être entendu et travaillé en profondeur.

Comment aider mon enfant qui a peur de dormir ?

D’abord, validez son ressenti. Évitez de minimiser avec des phrases comme « ce n’est rien » : pour lui, c’est très réel. Proposez-lui un rituel de coucher apaisant, stable, et sécurisant.

Écoutez ses peurs sans jugement, proposez une veilleuse, un objet rassurant, une histoire douce. Si la peur persiste ou s’amplifie, il est utile de consulter un professionnel. Un thérapeute spécialisé en enfance peut aider à décoder ce que cache cette peur du sommeil : angoisse de séparation, cauchemars récurrents, conflit familial latent, etc.

👉 Voir aussi notre page : Thérapie des enfants à Versailles

La phobie du sommeil peut-elle disparaître sans traitement ?

Dans certains cas, oui. Si elle est liée à une période transitoire de stress ou à un événement ponctuel, elle peut s’estomper naturellement avec le temps, dès que la personne retrouve un sentiment de sécurité.

Mais si la peur persiste au-delà de quelques semaines, devient envahissante, ou altère le quotidien, il est recommandé de consulter. Un traitement thérapeutique adapté, qu’il soit psychanalytique, stratégique, ou basé sur l’hypnose, permet d’éviter que cette phobie ne s’installe ou ne s’aggrave. Mieux vaut agir tôt que laisser la peur devenir chronique.

Existe-t-il des médicaments contre la phobie du sommeil ?

Les médecins peuvent prescrire des anxiolytiques ou somnifères pour soulager temporairement l’anxiété nocturne. Mais ces solutions ne traitent pas la cause de la phobie, et peuvent entraîner une dépendance ou aggraver la peur du sommeil à long terme.

Ce n’est donc pas une solution durable. Le plus important est de comprendre l’origine psychique de la peur : pourquoi mon esprit refuse-t-il de dormir ? Quelle menace est projetée sur la nuit ? Un travail thérapeutique vous permettra d’avancer en douceur mais en profondeur, pour retrouver un sommeil naturel et serein.

Peut-on développer une phobie du sommeil à l’âge adulte ?

Oui, tout à fait. La phobie du sommeil ne touche pas uniquement les enfants. Elle peut apparaître soudainement à l’âge adulte, souvent à la suite d’un événement stressant, traumatique ou déstabilisant : deuil, accident, agression, maladie, séparation…

Chez l’adulte, cette peur peut aussi être le symptôme d’un trouble anxieux généralisé, d’un état de stress post-traumatique, ou d’un conflit psychique non résolu. Il n’y a pas de honte à en souffrir : il est même essentiel de consulter quand le sommeil devient une source d’angoisse durable.

Est-ce que la phobie du sommeil est une forme d’insomnie ?

Pas exactement. L’insomnie est un symptôme : on n’arrive pas à dormir. La phobie du sommeil, elle, est une peur anticipatoire du fait même de dormir.

Elle entraîne souvent de l’insomnie, mais les mécanismes psychiques ne sont pas les mêmes. Dans la somniphobie, c’est l’idée du sommeil qui provoque la terreur. Ce n’est donc pas une « mauvaise hygiène de sommeil », mais une phobie spécifique, qui mérite une prise en charge psychologique adaptée, avec un travail sur les représentations inconscientes ou les traumatismes sous-jacents.

Pourquoi ai-je plus peur de dormir quand je suis seul(e) ?

Être seul(e) au moment du coucher peut réveiller des peurs archaïques : peur de disparaître sans témoin, de mourir sans secours, de se faire attaquer sans défense…

Ce sentiment d’isolement nocturne peut faire ressurgir une angoisse de séparation, surtout si vous avez vécu des expériences douloureuses dans la solitude. Il est aussi possible que votre environnement vous semble moins sécurisant seul(e), et que votre cerveau reste en état d’alerte, prêt à réagir au moindre bruit. Ce type de peur peut être apaisé grâce à une thérapie ciblée, qui travaille le lien entre solitude et sécurité intérieure.

Les cauchemars peuvent-ils déclencher une phobie du sommeil ?

Oui, c’est même l’un des déclencheurs les plus fréquents. Un cauchemar intense ou répétitif, vécu comme une véritable agression psychique, peut laisser une empreinte durable.

Surtout si la personne se réveille en état de panique, ou qu’elle a l’impression que le rêve pourrait « recommencer » dès qu’elle se rendort. Le cerveau finit par associer le sommeil à une expérience traumatisante, et développe une stratégie d’évitement. Un accompagnement thérapeutique (notamment par l’EMDR, l’hypnose, ou la psychanalyse) peut permettre de désactiver ces images mentales et de retrouver un sommeil serein.

Est-ce que parler de ses peurs peut réellement aider à mieux dormir ?

Absolument. Mettre des mots sur ce qui vous terrifie, exprimer vos pensées nocturnes, même si elles vous paraissent irrationnelles ou absurdes, est souvent le premier pas vers l’apaisement.

Ce que l’on tait, le corps le hurle — notamment la nuit. En thérapie, parler de votre phobie du sommeil, c’est donner un cadre, un sens, une forme symbolique à une angoisse qui n’en avait pas.

Et souvent, ce simple acte de mise en mots soulage déjà. Comprendre, contenir, transformer : c’est ainsi que l’on avance, doucement, vers le retour de nuits paisibles.

Que dit le DSM à propos de la phobie du sommeil ?

Le DSM-5, manuel de référence pour le diagnostic des troubles mentaux, ne mentionne pas spécifiquement la phobie du sommeil (somniphobie) comme un trouble à part entière.

Cependant, cette peur entre dans la catégorie des phobies spécifiques, définies comme des peurs marquées, persistantes, excessives et irrationnelles face à une situation particulière — ici, le fait de dormir ou de s’endormir.

Le DSM précise que pour qu’il y ait phobie spécifique, la peur doit provoquer une souffrance cliniquement significative, ou altérer significativement la vie quotidienne.
La phobie du sommeil peut également apparaître dans le cadre d'autres diagnostics, comme :

  • un trouble anxieux généralisé
  • un trouble panique avec ou sans agoraphobie
  • un trouble de stress post-traumatique (TSPT)
  • ou encore un trouble du sommeil d’origine anxieuse

Même si le DSM ne lui accorde pas de rubrique propre, cela ne signifie pas que cette souffrance est négligeable. Bien au contraire : elle mérite une écoute clinique attentive, au même titre que toutes les autres formes d’angoisse.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
Pour un soutien personnel ou professionnel, je vous propose un suivi adapté à vos besoins favorisant bien-être et épanouissement, à Versailles.

Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

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