Particularité de la psychanalyse par rapport aux autres psychothérapies
10/7/2024

Quelle est la particularité de la psychanalyse par rapport aux autres psychothérapies ?

Table des matières

En bref…

Avant de plonger dans les profondeurs de l’inconscient, rappelons une chose : la psychanalyse ne se contente pas de soigner les symptômes, elle cherche à en comprendre le sens. Là où les thérapies comportementales ou cognitives visent souvent à corriger le comportement, la cure psychanalytique s’intéresse à la parole, aux désirs refoulés et aux conflits inconscients.
Entre Freud, Lacan et Jung, trois visions du psychisme se sont succédé : biologique, linguistique et symbolique. Trois façons d’explorer la même énigme — celle du sujet parlant.
Allez, c’est parti…

La psychanalyse se distingue nettement des autres formes de psychothérapie. Pour mieux comprendre cette différence, examinons trois concepts théoriques clés qui la définissent : l’existence de l’inconscient, le transfert et la sexualité.

Qu’est-ce que l’inconscient en psychanalyse ?

Les patients viennent souvent consulter pour des symptômes récurrents : angoisses, phobies, troubles du sommeil, conduites répétitives ou dépressives.

La psychanalyse freudienne part du postulat que ces troubles mentaux ont un sens : ils ne sont pas seulement des désordres psychiatriques, mais l’expression de conflits inconscients refoulés.

Dans une cure psychanalytique, le praticien ne cherche pas à « corriger » le comportement, comme dans une approche TCC ou comportementale, mais à en déchiffrer le message latent. Le symptôme, dans le modèle psychanalytique, est un compromis entre le désir refoulé et la censure du Surmoi. Parler, associer librement, rêver, répéter : autant de portes d’accès à ce qui, en soi, se dérobe à la conscience.

Le divan devient alors l’espace symbolique où les contenus refoulés peuvent se dire. Ce dispositif n’est pas anodin : il libère la parole de la contrainte du regard, favorisant l’émergence des formations de l’inconscient — lapsus, actes manqués, rêves — qui révèlent la logique propre de notre psychopathologie.

L’inconscient freudien n’est donc pas un simple réservoir d’images refoulées ; c’est une structure psychodynamique, traversée par les pulsions et organisée selon la logique du signifiant. Il parle à travers le corps, les symptômes et les relations. C’est pourquoi une thérapie analytique ne se réduit pas à une approche humaniste ou systémique : elle vise la transformation du sujet par la rencontre avec son propre langage intérieur.

Faire une psychanalyse, c’est accepter d’aller à la rencontre de ce qui, en soi, échappe à toute maîtrise ; c’est affronter les zones obscures de son histoire pour retrouver une cohérence intime et, souvent, une meilleure santé mentale. La cure analytique ne promet pas un bien-être immédiat : elle propose une traversée, un processus thérapeutique profond, parfois long, mais libérateur.

Comme le disait Freud : « Là où était le Ça, le Je doit advenir. » Cette phrase résume l’enjeu : permettre au sujet de reprendre possession de ce qui, dans son psychisme, lui échappait.

Comment le transfert est-il pris en compte en psychanalyse ?

Dans une cure psychanalytique, le transfert est l’un des phénomènes les plus fascinants et les plus complexes du courant psychanalytique.

Découvert par Freud, il désigne la tendance du patient à revivre inconsciemment sur la personne de son thérapeute — ou de son psychanalyste — des affects, des désirs et des conflits issus de son passé. Ce déplacement de la vie psychique vers la relation thérapeutique n’est pas un obstacle : c’est, au contraire, le moteur même de la cure analytique.

Dans la théorie freudienne, le transfert est une forme de répétition inconsciente où se rejouent les premiers attachements infantiles et les mécanismes de défense qui en ont découlé. Le refoulement, processus central de la métapsychologie freudienne, repousse dans l’inconscient ce qui est inacceptable pour la conscience, mais ces contenus refoulés reviennent dans la cure sous forme d’émotions, de résistances ou de pulsions transférées sur le praticien.

C’est sur le divan, dans la parole libre et l’écoute psychanalytique, que se rejouent ces scénarios inconscients. Le psychanalyste devient le miroir et parfois le catalyseur de cette dynamique pulsionnelle : c’est à travers la mise en acte du transfert qu’il peut interpréter les signifiants du désir inconscient. Cette approche psychanalytique vise moins à expliquer qu’à faire émerger le sens caché des affects et des symptômes, par la mise en mots de ce qui, jusqu’alors, était inconscient.

L’analyse freudienne considère le transfert comme une névrose de transfert, un espace où la névrose infantile se rejoue dans le cadre protégé de la séance.

Le contre-transfert, c’est-à-dire les réactions émotionnelles du thérapeute envers son patient, fait partie intégrante de cette relation thérapeutique : loin d’être une interférence, il est un outil d’observation essentiel pour comprendre la résonance inconsciente entre les deux protagonistes.

Les psychanalystes lacaniens ont approfondi cette notion en la liant à la fonction du signifiant et à la place du désir de l’analyste. Pour Lacan, le transfert n’est pas seulement une répétition affective : il est un effet du discours de l’Autre, une scène où le sujet rencontre le lieu même de son inconscient structuré comme un langage. Dans cette perspective lacanienne, la séance devient un espace symbolique où le mot agit sur le symptôme.D u côté jungien, l’analyse jungienne propose une lecture plus symbolique et archétypale du transfert : ce qui s’y rejoue n’est pas seulement une histoire personnelle, mais une dimension universelle de la psyché. Le transfert révèle alors les images de l’inconscient collectif, et la rencontre entre patient et psychothérapeute devient une co-création thérapeutique.

Ainsi, qu’elle soit freudienne, lacanienne ou jungienne, la thérapie analytique accorde au transfert une place centrale : il ne s’agit pas de le supprimer, mais de le comprendre et de le traverser. Dans la cure psychanalytique, le transfert n’est pas une erreur du traitement, mais le cœur du processus de transformation psychique.

Quel est le rôle de la sexualité en psychanalyse ?

Pour Freud, fondateur de la psychanalyse, la sexualité infantile n’est pas une idée scandaleuse mais une révolution scientifique.

Dès l’Introduction à la psychanalyse, il montre que la vie pulsionnelle est active bien avant la puberté, et que ses traces déterminent notre vie affective adulte. En cela, la psychanalyse freudienne s’oppose radicalement à la vision psychiatrique ou morale de son époque : la névrose, l’hystérie ou certaines formes de psychose ne sont plus des faiblesses de caractère, mais les effets d’un refoulement lié à la sexualité. Sous l’influence de Charcot et de Ferenczi, Freud élabore une véritable métapsychologie où l’appareil psychique se divise en trois topiques : le Ça, le Moi et le Surmoi. Ces instances sont traversées par des pulsions, c’est-à-dire des forces internes cherchant leur satisfaction. Mais parce que le désir humain est soumis à la loi et à l’interdit — notamment celui de l’inceste —, ces pulsions subissent des transformations : refoulement, sublimation, formation du symptôme.

Dans la théorie freudienne, la castration symbolise cette limite fondatrice : elle inscrit le manque, condition de tout désir. L’enfant, confronté à l’interdit et à la différence des sexes, accède ainsi au symbolique, ce qui rend possible l’entrée dans la culture. Ce processus, que Lacan revisitera sous le nom de Nom-du-Père, structure le sujet et fonde l’équilibre de sa vie psychique.

La sexualité est donc au cœur de la méthode psychanalytique.

L’interprétation des rêves, l’analyse des fantasmes inconscients et des lapsus révèlent l’omniprésence du désir sous des formes déguisées.

Le processus psychanalytique consiste à permettre au patient de reconnaître ce désir refoulé sans s’y soumettre aveuglément. C’est là que la lecture psychanalytique diffère d’une approche comportementale ou neurobiologique : elle ne cherche pas à effacer le trouble, mais à en comprendre la logique inconsciente.

Plus tard, les Freudiens et Freudiennes, mais aussi Jung, développeront leurs propres voies. La psychologie analytique jungienne accorde à la sexualité un sens plus symbolique, enraciné dans les archétypes de l’inconscient collectif. Chez Lacan, la pulsion devient un circuit de langage, toujours en manque d’objet. Le désir, par nature insatisfait, fonde la subjectivité. Cette pluralité de théories psychanalytiques ne nie pas l’intuition freudienne : la sexualité est le moteur de la psyché. La pulsion de mort, introduite après la Première Guerre mondiale, en montre l’ambivalence : au cœur même de la vie agit une force de destruction, que seule la symbolisation permet de transformer. C’est le travail de la cure psychanalytique — transformer la souffrance en parole, le pulsionnel en sens, la douleur en subjectivité.

En somme, la psychanalyse de Freud n’a jamais réduit l’humain à sa sexualité : elle y a découvert la clé du désir, du narcissisme, du lien social et du fantasme. Et c’est précisément cette lecture, à la fois clinique et poétique du corps et du langage, qui fait encore aujourd’hui la singularité de l’expérience psychanalytique.

Quelle a été l’influence de Lacan sur la théorie psychanalytique ?

L’histoire de la psychanalyse ne s’arrête pas à Freud.

Au milieu du XXᵉ siècle, Jacques Lacan , psychanalyste et philosophe, entreprend de réinventer le freudisme en lui redonnant sa rigueur métapsychologique.

Face à la tendance de certains disciples de Freud à psychologiser ou à édulcorer la pensée psychanalytique, Lacan lance son célèbre mot d’ordre : « retour à Freud ». Ce retour n’est pas un repli nostalgique : il constitue une relance vivante du traitement psychanalytique, par une lecture renouvelée du texte freudien à la lumière du langage, du signifiant et du désir. Formé comme neurologue, Lacan s’appuie sur la clinique, la linguistique et la philosophie pour repenser le modèle topique. L’inconscient, écrit-il, « est structuré comme un langage » : il ne s’agit plus d’un simple réservoir de pulsions refoulées, mais d’un espace symbolique où s’articulent la jouissance, le désir et la loi. Le sujet ne se réduit pas à sa vie consciente : il est traversé, habité, parfois divisé par le discours de l’Autre. La psychanalyse lacanienne prolonge la métapsychologie freudienne tout en la réinterprétant. Là où Freud décrivait les pulsions et leurs destins — refoulement, sublimation, déni —, Lacan s’attache à comprendre comment ces forces se traduisent dans le langage, autour du complexe d’Œdipe. L’Œdipe devient, chez lui, non plus une simple scène familiale mais une structure symbolique : la matrice même du rapport du sujet à la loi de l’interdit de l’inceste et au Nom-du-Père.

Lacan introduit aussi une troisième topique du sujet, fondée sur les trois registres du réel, du symbolique et de l’imaginaire. Ces trois dimensions permettent d’éclairer les névroses, les psychoses, l’hystérie ou même certaines formes d’autisme, non comme des maladies à éliminer, mais comme des manières singulières d’habiter le monde. Là où les neurosciences cherchent à localiser la cause des troubles dans le cerveau, la psychanalyse, elle, cherche à en écouter le sens.

Le freudisme lacanien — incarné par l’École freudienne de Paris puis par l’École de la Cause freudienne — a profondément transformé la pratique clinique : séances à durée variable, primauté du signifiant, place du désir de l’analyste et centralité du discours du sujet. Le divan devient un espace de résonance entre la parole et l’inconscient, un lieu où le fantasme inconscient se met en scène.

Après sa mort en 1981, Lacan a suscité autant de fidélités que de controverses. Les débats contemporains — notamment les critiques adressées par des auteurs comme Michel Onfray dans Le Crépuscule d’une idole ou par les tenants du Livre noir de la psychanalyse — témoignent moins d’un rejet que de la vitalité persistante de la pensée psychanalytique. Si la philosophie et les sciences cognitives s’interrogent aujourd’hui sur la place du sujet, c’est bien souvent en dialogue implicite avec l’héritage de Lacan.

En définitive, Lacan a déplacé le centre de gravité de la psychanalyse : du biologique vers le langage, du comportement vers la structure, de la psychologie vers l’éthique du désir. Ce déplacement a fait de la psychanalyse lacanienne non seulement une méthode clinique, mais une véritable anthropologie du symbolique, toujours vivante dans la pratique contemporaine.

Quel est le concept du "stade du miroir" de Lacan ?

Le stade du miroir, présenté par Jacques Lacan en 1936 au Congrès de Marienbad, est une des pierres angulaires de la psychanalyse lacanienne. Il marque la rencontre entre l’histoire de la psychanalyse freudienne et la psychologie du développement de l’enfant. C’est une théorie à la fois clinique, symbolique et philosophique qui éclaire la formation du Moi et la naissance de la conscience de soi.

Une expérience fondatrice de la subjectivité

Vers six à dix-huit mois, l’enfant se reconnaît pour la première fois dans le miroir.

Il voit une image de lui-même complète, stable et unifiée, alors que son expérience corporelle est encore morcelée. Ce moment est vécu comme une révélation : il découvre « quelqu’un » — ce petit autre dans la glace — qu’il identifie comme étant lui. Mais, souligne Lacan, cette identification est une méconnaissance : l’enfant croit se saisir dans l’image, alors qu’il s’y aliène. Le Moi (ou je) naît donc d’un leurre — d’une capture imaginaire. C’est dans ce paradoxe que réside toute la richesse du modèle topique lacanien : le sujet se construit à partir d’une illusion d’unité, qui masque une division interne entre le corps vécu et l’image perçue.

Du narcissisme au symbolique

Cette découverte du Moi idéal ouvre la voie à la constitution du narcissisme primaire, concept déjà présent chez Freud.

Là où Freud voyait dans le narcissisme un investissement libidinal du Moi, Lacan en propose une lecture psychanalytique renouvelée : le stade du miroir marque le passage du pulsionnel au symbolique, du corps fragmenté à l’image unifiée.

Le désir de reconnaissance naît ici : l’enfant se voit à travers le regard de l’autre — celui du parent, du thérapeute, de la société. C’est dans ce miroir du langage que s’installe la structure du Moi, mais aussi la racine de nos conflits psychiques. Derrière l’apparente unité de l’image se cache le clivage du sujet entre imaginaire et symbolique, entre le je et le ça.

Une clé pour comprendre les névroses et les psychoses

Sur le plan clinique, le stade du miroir éclaire la constitution des névroses et des psychoses.

Chez le sujet hystérique, par exemple, l’image de soi dépend excessivement du regard de l’autre : le désir reste captif de la scène imaginaire. À l’inverse, dans certaines psychoses comme la schizophrénie, la défaillance du stade du miroir empêche la construction d’un Moi cohérent, conduisant à une fragmentation de la vie psychique.

Cette lecture psychanalytique du développement contraste avec la perspective neurobiologique ou comportementale. Là où les neurosciences décrivent les circuits neuronaux de la reconnaissance visuelle, la psychanalyse de l’enfant s’attache au sens subjectif de cette expérience : le corps devient une image signifiante, inscrite dans le langage.

Du miroir réel au miroir symbolique

Plus qu’une scène de développement, le stade du miroir est une métaphore de la condition humaine. L’adulte continue, tout au long de sa vie, à chercher son reflet dans le regard des autres — conjoints, collègues, analystes. Sur le divan, la parole devient un autre miroir, où le sujet se découvre à travers l’interprétation psychanalytique de ses fantasmes inconscients.

Pour Lacan, cette expérience ne s’achève jamais complètement : nous restons des êtres miroirs, suspendus entre image et parole, entre le réel insaisissable et le symbolique qui nous structure. Ce que le miroir nous donne à voir, c’est moins un visage qu’un manque — celui qui fonde le désir même d’exister.

Comment Lacan a-t-il modifié la pratique de la psychanalyse ?

Lacan a également réformé la pratique de la psychanalyse en introduisant la technique des "séances à durée variable". Contrairement aux séances de psychanalyse traditionnelles, qui sont généralement d'une durée fixe, les séances lacaniennes peuvent varier en longueur en fonction du contenu et des besoins de la session. Cette méthode vise à briser les routines et à provoquer des insights plus spontanés chez le patient.

Quelle est l’importance des trois registres : réel, symbolique et imaginaire ?

La psychanalyse lacanienne repose sur un triptyque conceptuel devenu incontournable : le Réel, le Symbolique et l’Imaginaire.

Ces trois registres ne sont pas des domaines séparés, mais des dimensions entremêlées de toute vie psychique. Ensemble, ils structurent la subjectivité humaine et prolongent la topique freudienne (Ça, Moi, Surmoi) dans une lecture plus métapsychologique du langage et du désir.

L’Imaginaire : le royaume des identifications et des images de soi

L’Imaginaire est le premier registre à se constituer, notamment à travers le stade du miroir.

C’est le monde des images, des semblances, du narcissisme et des identifications. Le Moi se forme ici, dans une relation spéculaire à l’autre : il s’aime, se compare, se construit par le reflet. L’imaginaire donne au sujet une impression d’unité, mais c’est une unité illusoire, car elle masque la division du sujet inconscient.

Ce registre régit aussi bien la rivalité hystérique que le désir amoureux, la jalousie, la séduction ou la quête du regard de l’autre. En cure, le psychanalyste aide à dépasser ces images trompeuses pour accéder au symbolique, là où le langage permet de mettre en mots les conflits refoulés.

Le Symbolique : la loi du langage et de la culture

Le Symbolique, c’est l’ordre du langage, de la loi et du signifiant.

Il correspond à l’entrée du sujet dans le champ de la parole, et donc dans le monde des autres. Ici, le Nom-du-Père joue un rôle clé : il introduit la loi de l’interdit et fonde la possibilité du désir.
C’est dans le symbolique que s’inscrit l’inconscient, car celui-ci est « structuré comme un langage ». Les rêves, les lapsus, les actes manqués sont autant de formations où se révèlent les chaînes signifiantes qui gouvernent nos pensées et nos affects.

L’accès au symbolique transforme le chaos pulsionnel en discours, permet de donner sens à la souffrance et de tisser un lien entre psyché et monde social. Sans ce registre, le sujet reste prisonnier de l’imaginaire, incapable de symboliser la perte, le manque et la castration symbolique nécessaires à toute humanisation.

Le Réel : ce qui échappe à toute symbolisation

Le Réel, enfin, est ce qui ne peut être ni dit ni représenté.

C’est ce qui résiste à la symbolisation, le noyau d’inassimilable autour duquel se construit toute vie psychique. Dans la clinique, le Réel se manifeste là où le langage échoue : dans le traumatisme, la psychose, la douleur somatique ou certains affects bruts qui ne trouvent pas de mots.

Le Réel n’est pas la réalité matérielle : c’est l’impossible même. Ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire, selon la formule lacanienne. La cure psychanalytique cherche non pas à le supprimer, mais à apprendre au sujet à composer avec lui, à en reconnaître la place. C’est au contact du Réel que surgit parfois la jouissance, cette expérience à la fois de plaisir et de débordement, que le langage ne peut entièrement contenir.

Le nœud borroméen : un équilibre fragile

Lacan représente ces trois registres comme un nœud borroméen : trois cercles entrelacés de telle sorte que si l’un se rompt, les autres se défont. Ce schéma illustre la complexité de la subjectivité humaine :

  • sans Imaginaire, pas d’image de soi ;
  • sans Symbolique, pas de loi ni de langage ;
  • sans Réel, pas de limite ni de contact avec la vérité du corps et du monde.

Lorsque l’un de ces registres se désarticule, apparaissent les troubles du Moi, les névroses, ou certaines formes de psychose. La psychanalyse vise précisément à rétablir la cohérence du nœud subjectif, à relier ces trois dimensions par la parole et l’interprétation psychanalytique.

« Le Réel, c’est ce qui revient toujours à la même place. »Jacques Lacan

Conclusion

En résumé, la psychanalyse se distingue par son exploration profonde de l’inconscient, l’importance du transfert et le rôle central de la sexualité. Contrairement aux autres psychothérapies qui peuvent se concentrer sur des techniques structurées et des traitements à court terme, la psychanalyse demande une implication personnelle intense et une exploration sincère de soi. Cette approche offre une compréhension approfondie du psychisme humain et une transformation durable du patient.

L'influence de Jacques Lacan a également enrichi la psychanalyse, en mettant l'accent sur la structure linguistique de l'inconscient, en introduisant des concepts innovants comme le stade du miroir et en reformant la pratique avec les séances à durée variable. Sa théorie des trois registres - réel, symbolique et imaginaire - a permis une compréhension plus nuancée des conflits psychiques.

La psychanalyse, avec ses exigences et ses méthodes uniques, reste une approche puissante pour ceux qui cherchent à aller au-delà des symptômes pour découvrir les causes profondes de leurs troubles et se réconcilier avec leur propre histoire intérieure.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
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Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

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