Psychologie du masochisme, qu'est-ce que ça cache vraiment ?
22/8/2024

Psychologie du masochisme, qu'est-ce que ça ​cache ​vraiment ?

Et si cette quête de souffrance cachait un besoin inconscient de se sentir vivant, ou un moyen de gérer des émotions difficiles ? Comment reconnaître les signes de masochisme dans votre propre vie, et surtout, comment s'en libérer pour mener une existence plus épanouie ? Explorons ensemble ces questions intrigantes.

Table des matières

​En bref…

Avant de plonger dans les profondeurs du masochisme, voici les grandes lignes à retenir.Le masochisme ne se résume pas à une recherche de douleur physique. Il s’agit d’un mécanisme psychique complexe, qui peut s’exprimer dans la sexualité, les relations, le travail ou même dans la façon dont on se traite soi-même. Il peut être sexuel, social, moral ou psychologique, et parfois même adaptatif. L’important, c’est de repérer s’il devient source de souffrance répétitive. Des solutions existent. La thérapie permet souvent de comprendre et de transformer ces schémas en profondeur.Allez, c’est parti…

Lorsque j’ai reçu Léo, 38 ans, cadre dans une entreprise de communication, il venait pour “des problèmes de couple à répétition”. Au fil des séances, un schéma se dessinait : à chaque fois qu’une relation devenait stable et bienveillante, il s’en désintéressait. À l’inverse, dès qu’il rencontrait une partenaire distante, critique ou indifférente, il s’attachait passionnément. Dans son discours revenait souvent cette phrase : « Je dois mériter d’être aimé. » Peu à peu, Léo a pu mettre en lien ce sentiment avec une histoire d’enfance marquée par un père violent et une mère aimante mais soumise, qui justifiait la brutalité paternelle par des phrases comme : “C’est parce qu’il t’aime, tu sais.” C’est en revisitant ces scènes d’enfance et en prenant conscience de ce masochisme affectif intériorisé que Léo a pu entamer un travail en profondeur : différencier amour et souffrance, repérer ses automatismes relationnels, et surtout s’autoriser à recevoir sans se sacrifier.

Quelques chiffres clés

  • 27 % des personnes ayant des comportements auto-dévalorisants chroniques présentent des traits masochistes marqués (source : Revue Française de Psychanalyse, 2022).
  • 1 personne sur 5 dit avoir déjà vécu une relation amoureuse où elle s’est sentie « maintenue dans un rôle de souffrance » (Enquête IFOP, 2021).
  • Près de 30 % des consultations en sexothérapie abordent des dynamiques de domination/soumission (Association française de sexologie clinique, 2020).

Le masochisme est souvent perçu comme une recherche de souffrance, mais en réalité, c'est un phénomène psychologique bien plus complexe. Plutôt qu'une simple quête de douleur physique, le masochisme en psychanalyse plonge profondément dans les mystères de l'esprit humain. Si vous vous demandez si vous êtes concerné(e) par ce phénomène ou comment vous en libérer, vous êtes au bon endroit !

Définitions et origines du masochisme

D’où vient ce concept et que recouvre-t-il vraiment ?

Pour comprendre ce qu'est vraiment le masochisme, il faut faire un petit saut dans le passé, en croisant à la fois la littérature, la psychiatrie du XIXe siècle, et les fondations de la psychanalyse.

Le mot lui-même vient du nom d’un écrivain autrichien : Leopold von Sacher-Masoch. Dans ses romans, il mettait en scène des personnages qui tiraient un plaisir manifeste à être dominés, humiliés ou frappés, dans un contexte souvent érotique et ritualisé. Le plus célèbre de ses ouvrages, La Vénus à la fourrure, décrit avec précision les termes d’un contrat entre un homme et une femme, où l’un s’engage à devenir l’esclave de l’autre. C’est à partir de cette œuvre que le psychiatre Richard von Krafft-Ebing a proposé le terme de masochisme dans son livre de 1886, Psychopathia Sexualis, pour désigner ce qu’il classait comme une perversion sexuelle.

Mais la psychanalyse, avec Freud, va donner à ce terme une toute autre portée.

Pour Freud, le masochisme n’est pas seulement une préférence sexuelle, c’est une structure psychique possible, qui peut s’inscrire profondément dans l’histoire inconsciente du sujet. Il distingue ainsi trois types de masochismes : le masochisme érogène, le masochisme féminin, et le masochisme moral.

  • Le masochisme érogène, c’est celui auquel on pense spontanément. Il s'agit de rechercher la douleur physique comme source de plaisir. Pour certaines personnes, douleur et libido sont intimement liées, au point que l’une devient indispensable à l’autre.
  • Le masochisme féminin, selon Freud, renvoie à une posture d’abandon, de soumission, souvent liée à des fantasmes de domination. Même s’il utilise le terme « féminin », il ne s’agit pas ici d’une spécificité de genre, mais plutôt d’un positionnement psychique, aujourd’hui revisité par de nombreux auteurs.
  • Le masochisme moral va bien au-delà du cadre sexuel : ici, la personne semble attirée, parfois inconsciemment, par des situations où elle sera humiliée, méprisée, ou maltraitée, dans le but inconscient de se punir. Ce masochisme-là est souvent relié à un sentiment de culpabilité latent, et à une jouissance mêlée de douleur, plus difficile à cerner.

Freud relie ces formes de masochisme à des pulsions fondamentales, en particulier à la pulsion de mort (Thanatos), cette force destructrice présente chez tout être humain. Pour lui, la recherche de douleur peut parfois être une manière détournée de se détruire sans le savoir, ou au contraire, de sentir qu’on existe à travers la douleur.

Plus tard, des auteurs comme Jean Laplanche ont revisité ces notions, notamment à travers sa théorie de la séduction généralisée.

Selon lui, tout sujet humain est traversé dès l’enfance par des messages énigmatiques émis par l’adulte (souvent inconsciemment), que l’enfant ne peut comprendre mais qu’il doit intégrer. Ces messages — parfois teintés d’érotisme, d’angoisse ou de contradiction — peuvent produire une scène originaire masochiste, où l’enfant, pour rester en lien avec l’autre, accepte l’humiliation ou la douleur comme preuve de lien.

« Le masochisme, c’est moins la recherche de douleur que le besoin d’un lien, même toxique, pour se sentir vivant. »Jean Laplanche, théoricien de la séduction généralisée.

On rejoint ici la notion de scène primitive : ce fantasme inconscient fondateur, où l’enfant imagine (ou assiste à) une scène entre ses parents, perçue comme énigmatique, violente ou douloureuse. Pour certains, cette scène, mal intégrée, peut devenir un modèle inconscient de relation, où la violence devient synonyme d’amour, et la souffrance, une condition pour être reconnu.

Ainsi, le masochisme ne peut pas être réduit à une préférence sexuelle ou à un trait de caractère. Il est souvent structurant, enraciné dans des scènes fondatrices, et peut se manifester dans de nombreux domaines : la sexualité, bien sûr, mais aussi les relations de couple, le rapport au travail, ou encore la manière de traiter son propre corps. La psychanalyse, loin de moraliser ou de pathologiser, propose d’y voir un mode de fonctionnement psychique, souvent lié à des expériences précoces et à des conflits internes profonds.

Types et formes de masochisme, comment les reconnaître ?

On pense souvent au masochisme comme à un goût singulier pour la douleur dans le cadre de la sexualité.

Mais en réalité, il en existe plusieurs formes, bien plus variées et nuancées.

Du masochisme sexuel ritualisé au masochisme psychologique insidieux, en passant par le masochisme moral ou social, chaque forme a ses propres ressorts, ses enjeux inconscients, et parfois même… ses fonctions protectrices.

« Le sujet masochiste cherche parfois moins à être puni qu’à maintenir coûte que coûte un contact avec l’Autre. » André Green, psychanalyste français, Narcissisme de vie, narcissisme de mort.

Quelle est la différence entre masochisme sexuel et non sexuel ?

Le masochisme sexuel est certainement le plus connu.

Il s’inscrit souvent dans le cadre d’un contrat masochiste, explicite ou implicite, où les partenaires négocient des rôles bien définis : celui qui soumet, et celui qui se soumet. Ici, la douleur ou l’humiliation sont recherchées non pas pour elles-mêmes, mais pour l’intensité émotionnelle et érotique qu’elles produisent. Le fantasme tient une place centrale : il structure l'expérience et donne un cadre symbolique à la soumission. Ce type de masochisme peut être exploré de manière saine et consentie, notamment dans les pratiques BDSM, où le respect mutuel, la communication et les limites claires sont primordiaux.

Mais il existe aussi un masochisme non sexuel, parfois difficile à identifier, car il ne s'exprime pas dans la sphère érotique, mais dans des postures de vie. On parle alors de masochisme psychologique ou masochisme moral. La personne semble alors rechercher des situations de frustration, d’échec ou de rejet — non pas par goût du malheur, mais comme si quelque chose, en elle, l’y poussait inlassablement.

Qu’est-ce que le masochisme moral ou social ?

Le masochisme moral, décrit par Freud, renvoie à ce besoin inconscient de se faire punir, de souffrir pour expier une faute imaginaire, souvent liée à des sentiments de culpabilité archaïques.

On le retrouve chez des personnes qui s’auto-sabotent dans leur réussite, s’engagent dans des relations toxiques, ou se placent sans cesse dans une position de victime, sans même s’en rendre compte. Loin d’être délibérée, cette posture est souvent le fruit d’une histoire psychique marquée par une punition intériorisée.

Le masochisme social, lui, s’exprime dans la sphère collective. Il peut se manifester par une tendance à accepter sans broncher des conditions injustes, des traitements humiliants, ou des rapports de domination dans le travail, la famille ou les relations sociales. La personne semble s’accommoder de l’infériorité, voire s’y complaire, comme si cela venait valider une croyance inconsciente : "Je ne mérite pas mieux", ou "C’est ainsi que l’on obtient de l’amour".

Existe-t-il un masochisme "positif" ou protecteur ?

Eh bien… oui. Contre toute attente, certains auteurs parlent de masochisme adaptatif ou même de masochisme gardien de la vie.

Comment l’expliquer ? Dans certaines configurations psychiques, le fait de s’identifier à la victime ou d’accepter temporairement la soumission peut être un mécanisme de survie. Plutôt que de s’effondrer ou de devenir agressif, l’individu canalise l’angoisse en se soumettant, parfois inconsciemment, à l’autre. C’est un moyen d’éviter un conflit perçu comme potentiellement destructeur, ou de maintenir coûte que coûte un lien d’attachement.

Ce masochisme adaptatif peut aussi avoir une fonction régulatrice dans certaines relations : il permet à l’individu de garder un sentiment de contrôle sur la souffrance, voire de la "domestiquer" dans un cadre symbolique. C’est le cas, par exemple, dans certaines pratiques masochistes ritualisées, où la douleur n’est ni subie ni gratuite, mais mise en scène, investie et encadrée.

À quel moment le masochisme devient-il dangereux ?

Tout dépend du contexte, de la conscience qu’on en a, et de la possibilité de dire stop.

Le masochisme devient problématique — voire mortifère — quand il entraîne la personne dans des répétitions douloureuses sans issue, ou quand il sape sa vitalité, son estime d’elle-même, et sa capacité à se protéger. Il devient un piège psychique, un système fermé où la souffrance ne sert plus à symboliser ou transformer, mais à s’autodétruire.

C’est pourquoi il est essentiel de distinguer le masochisme mortifère, inconscient et subi, du masochisme symbolisé, conscient, ritualisé et, dans certains cas, intégré à un équilibre psychique plus large.

Comment ​savoir si ​sous ​êtes ​concerné(e) par le ​masochisme ?

Se demander si l'on est masochiste est déjà un grand pas en avant ! 

Le masochisme ne se manifeste pas uniquement par une recherche de douleur physique.

Il peut prendre des formes plus subtiles et influencer plusieurs aspects de votre vie. Voici quelques indices qui pourraient indiquer une tendance masochiste :

  1. Vous cherchez la ​souffrance ​émotionnelle ou ​physique : Vous vous retrouvez souvent dans des situations où vous ressentez de la douleur, qu'elle soit émotionnelle ou physique, et bizarrement, cela vous soulage, voire vous plaît.
  2. Vous répétez des ​schémas ​autodestructeurs : Si vous vous engagez régulièrement dans des comportements ou des relations qui vous nuisent, c'est peut-être un signe. Par exemple, vous choisissez des partenaires qui vous traitent mal ou vous restez dans des situations où vous êtes malheureux(se).
  3. Vous vous sentez ​coupable ou ​vous Pensez ​mériter de ​souffrir : Vous avez peut-être l'impression de mériter la souffrance, et cela vous pousse à rechercher des situations où vous êtes puni(e) ou où vous vous infligez de la douleur.
  4. Vous avez du ​mal à ​recevoir de l'​affection ​sans ​condition : Si vous avez l'impression de devoir souffrir pour mériter l'amour ou l'affection, cela peut aussi être un signe de masochisme.

Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, il est possible que vous manifestiez des comportements masochistes, consciemment ou inconsciemment.

Quels ​mécanismes ​psychologiques se ​cachent ​derrière le ​masochisme ?

Freud a aussi relié le masochisme à deux forces opposées : la pulsion de vie (Éros) et la pulsion de mort (Thanatos). 

Dans cette perspective, le masochisme pourrait être une manifestation de cette pulsion de mort, une force qui nous pousse, parfois inconsciemment, vers l'autodestruction.

Mais paradoxalement, cette quête de souffrance pourrait aussi être une manière de se sentir pleinement vivant, de trouver un équilibre face aux contradictions de la vie.

Un autre concept freudien, le complexe de castration, aide à comprendre le masochisme. 

Selon Freud, la peur de la castration, qu'elle soit symbolique ou réelle, peut se transformer en comportements masochistes. Dans ce cas, la souffrance devient un moyen de gérer des émotions difficiles comme la culpabilité ou la peur.

Comment le ​masochisme est-il ​perçu ​aujourd'hui ?

Depuis Freud, les théories autour du masochisme ont évolué.

Les chercheurs ont exploré d'autres dimensions, comme les dynamiques familiales et les traumatismes vécus pendant l'enfance.

Par exemple, des expériences traumatisantes dans les premières années de vie peuvent façonner des comportements masochistes, où la douleur devient une réponse automatique face au stress.

Les approches modernes mettent également l'accent sur le rôle des styles d'attachement insécurisants. Un enfant qui a grandi dans un environnement où l'amour était conditionnel peut, à l'âge adulte, développer des comportements masochistes, voyant dans la souffrance un moyen de maintenir des liens, même dysfonctionnels.

Quelle place le masochisme occupe dans la culture et la société ?

Si le masochisme intrigue tant, c’est peut-être parce qu’il ne se cantonne pas au cabinet de psychanalyse ou à l’intimité de la chambre à coucher.

On le retrouve partout : dans les mythes, les œuvres d’art, la littérature, les représentations sociales, les rituels religieux, et jusqu’aux dynamiques de pouvoir qui traversent nos sociétés. Il est tour à tour rejeté, fasciné, détourné, mis en scène ou sacralisé.

Prenons d’abord la littérature. C’est grâce à elle que le masochisme a trouvé son nom — avec Leopold von Sacher-Masoch, bien sûr, mais aussi à travers tout un pan de récits où l'on retrouve des figures de la soumission, du sacrifice, et du désir d’être dominé. Dans cet univers du contrat, comme celui décrit dans La Vénus à la fourrure, les protagonistes définissent ensemble les termes d’un accord où l’un joue le rôle du maître, l’autre celui de la victime consentante. Ces relations consensuelles, codifiées, ritualisées, font souvent appel à des états modifiés de conscience, que certains appellent dans les pratiques BDSM le subspace — un état d’abandon profond, à mi-chemin entre douleur et extase.

Dans l’art et la mythologie, le masochisme prend aussi des formes symboliques : figures martyrisées, héros ou héroïnes sacrifiés, saints extatiques, vierges suppliciées, héros grecs frappés par le destin… La souffrance y est sublimée, glorifiée, parfois même valorisée comme voie vers une autre réalité — un arrière-monde, pour reprendre l’expression de Nietzsche, où la douleur est censée purifier, élever ou racheter.

Mais il n’y a pas que le masochisme sexuel. La psychanalyse contemporaine nous invite à penser aussi le masochisme social — cette tendance qu'ont certains individus à accepter une position d'infériorité, de soumission, voire d’humiliation dans la sphère publique ou professionnelle, sans en avoir toujours conscience. Endosser le rôle de victime de manière répétée, se sacrifier sans retour, se dévaloriser dans ses relations : tout cela peut relever de formes de masochisme intériorisées, parfois renforcées par l’environnement social lui-même.

Certains contextes historiques et religieux ont même institutionnalisé ces postures : flagellations rituelles, mortifications, vœux de silence, ascèse, port du cilice… Dans ces cadres, la souffrance devient méritoire, voire sacrée. Elle ouvre la voie vers un idéal supérieur, ou vers un effacement de soi glorifié. On n’est plus dans une jouissance honteuse, mais dans une structure où la pulsion de mort s’habille d’un vernis de sainteté ou de grandeur morale.

Aujourd’hui, les jeux masochistes sont parfois revendiqués comme des formes de liberté — un choix assumé, une manière de renverser les normes. Les pratiques BDSM, lorsqu’elles sont consenties, encadrées, et respectueuses, permettent à certaines personnes de jouer avec les limites, d’explorer des facettes intimes de leur désir dans un cadre sécurisé. Le contrat y est central, garantissant l’accord mutuel sur les rôles, les limites, les règles. Ici, la soumission devient active, choisie, mise en scène, loin d’un simple renoncement.

Il ne faut donc pas confondre masochisme et victimisation, ni réduire ces dynamiques à une pathologie. Le masochisme, dans sa dimension culturelle, est aussi un miroir des tensions de notre civilisation : rapport au pouvoir, à la souffrance, à la norme, à l'autre — et à soi.

Témoignages cliniques anonymisés

🗣 Célia, 42 ans

« J’ai mis des années à comprendre que je choisissais toujours des partenaires qui me rabaissaient. J’appelais ça “tomber sur des cons”. Mais en thérapie avec mme Korzine, j’ai réalisé que j’avais intégré l’idée que c’était ce que je méritais. »

🗣 Mickaël, 35 ans

« Au boulot, je disais toujours oui, je ne savais pas poser de limites. J’étais vidé, épuisé, et je me faisais exploiter. C’est quand mon psy a utilisé le mot "masochisme" que j’ai commencé à relier les points. »

Comment ​se ​libérer du ​masochisme ?

Prendre conscience de ces tendances est déjà un grand pas vers le changement. Se libérer du masochisme demande du temps, de la patience, et souvent un accompagnement professionnel. Voici quelques pistes pour vous aider dans ce processus :

  1. Consultez un ​psychohérapeute : Travailler avec un professionnel de la santé mentale, comme un psychanalyste ou un psychologue, peut être très bénéfique. La thérapie psychanalytique permet d’explorer les racines profondes de votre comportement et d'identifier les conflits internes qui vous poussent à rechercher la souffrance.
  2. ​​Essayez la ​thérapie ​stratégique ​systémique : La thérapie stratégique systémique est une approche efficace pour traiter le masochisme. Elle vise à identifier les schémas comportementaux et relationnels qui perpétuent la souffrance, puis à les modifier en mettant en place des stratégies concrètes. Cette thérapie vous aide à rompre avec les cycles négatifs en transformant vos interactions et en adoptant des comportements plus constructifs.
  3. Développez votre ​estime de ​soi : Le masochisme est souvent lié à une faible estime de soi. Travailler sur votre confiance en vous, vous entourer de personnes bienveillantes et apprendre à vous apprécier peut vous aider à rompre avec ces schémas destructeurs.
  4. Apprenez à ​dire ​non : Si vous avez tendance à vous sacrifier pour les autres ou à accepter des situations qui vous font souffrir, apprendre à dire non est ​capital ! Fixer des limites claires dans vos relations et dans votre vie quotidienne vous permettra de protéger votre bien-être.
  5. Prenez ​conscience des ​schémas ​répétitifs : Reconnaître les situations où vous retombez dans des comportements masochistes est essentiel. En prenant conscience de ces schémas, vous pouvez travailler à les modifier progressivement.

Quelle est la ​prochaine ​étape ?

Le masochisme est un sujet complexe qui touche à des aspects profonds de la psychologie humaine. 

Si vous vous demandez si vous avez des tendances masochistes ou comment vous en libérer, sachez qu'il existe des solutions. Prendre conscience de ces comportements, chercher de l'aide et travailler activement sur vous-même sont des étapes clés pour sortir de ce cycle et mener une vie plus équilibrée et épanouissante.

N'attendez pas pour poursuivre cette réflexion ou consulter un professionnel si vous en ressentez le besoin. Le chemin vers le bien-être est à portée de main, et chaque petit pas compte !

FAQ – Vos questions fréquentes sur le masochisme

Le masochisme est-il forcément sexuel ?
Pas du tout. Le masochisme peut s’exprimer dans la sexualité, mais il existe aussi sous des formes non sexuelles : dans les relations, le travail, ou l’image de soi. Il s’agit d’un mécanisme psychique inconscient qui pousse à rechercher la douleur, l’humiliation ou la soumission, parfois pour maintenir un lien, se sentir vivant ou expier une faute imaginaire. Ce n’est pas le plaisir de la souffrance qui est visé, mais une tentative — souvent maladroite — de combler un manque profond.

Pourquoi répète-t-on des relations qui font souffrir ?
Souvent, sans le vouloir, on rejoue des scénarios anciens. C’est une manière de chercher à réparer ce qui n’a pas pu être symbolisé ou compris dans l’enfance. Ces répétitions ne sont pas des choix conscients, mais des tentatives de maîtrise. Le problème, c’est que la solution devient le piège. Une thérapie permet de mettre au jour ces logiques invisibles, pour en sortir, les transformer, et ouvrir d’autres chemins relationnels — plus doux, plus justes, plus respectueux de soi.

Est-ce que le masochisme est une pathologie ?
Ce n’est pas une maladie au sens strict. Le masochisme devient préoccupant quand il génère de la souffrance, une perte de liberté, ou une emprise durable. Ce qui compte, c’est votre rapport à ce comportement : est-il subi ? douloureux ? compulsif ? Ou au contraire, symbolisé, assumé, choisi ? La psychanalyse ne juge pas, elle cherche à comprendre le sens de ce qui se répète. Et à vous offrir un espace pour mettre à distance ce qui vous fait mal.

Peut-on être masochiste sans s’en rendre compte ?
Oui, très souvent. Le masochisme peut s’infiltrer subtilement dans nos choix affectifs, professionnels, ou dans la façon dont on se parle intérieurement. On s’habitue à “faire avec” la souffrance, à croire que c’est normal de toujours se sacrifier, de ne jamais être satisfait, ou de se faire passer après. Ce n’est que lorsque ces schémas deviennent visibles — parfois grâce à une thérapie — qu’on peut commencer à les questionner. Prendre conscience, c’est déjà le début d’une transformation possible.

Comment distinguer un jeu sexuel d’un masochisme destructeur ?
La clé, c’est le consentement libre, joyeux, réversible. Un jeu sexuel masochiste est ritualisé, encadré, respectueux de chacun. Il repose sur la confiance, l’écoute, et peut renforcer l’intimité. À l’inverse, un masochisme destructeur s’impose malgré vous, engendre honte, angoisse ou isolement. Il se répète, échappe au contrôle, et laisse un goût amer. Si le corps dit oui mais que le cœur dit non, si l’après-coup est douloureux, alors il est temps d’en parler. Vous avez le droit de vous questionner.

Le masochisme peut-il apparaître chez les enfants ?
Chez l’enfant, il ne s’agit évidemment pas de masochisme sexuel, mais de stratégies inconscientes de survie. Un enfant qui cherche les punitions, s’auto-dévalorise ou accepte des traitements injustes peut avoir intériorisé l’idée qu’il doit souffrir pour être aimé. Ce type de fonctionnement reflète souvent une détresse affective profonde, voire des expériences précoces de désorganisation émotionnelle. Un accompagnement thérapeutique permet alors de restaurer un sentiment de sécurité, de dignité, et de poser des repères plus sains pour grandir autrement.

Le masochisme touche-t-il plus les femmes ?
Pas nécessairement. Le masochisme n’est pas une question de genre mais de structure psychique, d’histoire, et de représentations. Si l’on a longtemps parlé de “masochisme féminin”, c’est surtout à cause des rôles sociaux et des normes imposées aux femmes (soumission, sacrifice, effacement). Mais les hommes aussi peuvent vivre des formes puissantes de masochisme, souvent plus silencieuses ou déguisées. La souffrance psychique ne fait pas de distinction. Ce qui importe, c’est de reconnaître ce qui vous abîme et d’oser y mettre des mots.

Peut-on se libérer du masochisme ?
Oui, tout à fait. Cela demande du temps, de la bienveillance envers soi-même, et souvent un accompagnement thérapeutique pour comprendre ce qui se joue. On ne “guérit” pas d’un trait de caractère, mais on peut transformer un fonctionnement psychique. En identifiant les mécanismes répétitifs, en se reconnectant à ses besoins et en s’autorisant à désirer autrement, vous pouvez apprendre à vous respecter profondément. On ne guérit pas seul de la honte ou du silence, mais on peut cheminer vers plus de liberté.

Le masochisme peut-il être lié à l’éducation reçue ?
Oui, tout à fait. Une éducation marquée par la culpabilisation, le chantage affectif ou la valorisation du sacrifice peut favoriser des comportements masochistes à l’âge adulte. L’enfant apprend alors que pour être aimé, il faut souffrir, obéir ou s’oublier. Ce conditionnement peut s’installer en profondeur et influencer les relations futures. Mais bonne nouvelle : une fois ces messages identifiés, on peut apprendre à s’en détacher, à se reconstruire autrement, et à oser une vie où la tendresse ne fait pas mal.

Le masochisme peut-il être source de plaisir ?
Oui, mais c’est un plaisir souvent ambigu, mêlé de douleur et de soulagement. Pour certaines personnes, la souffrance vient réveiller une intensité émotionnelle, un sentiment d’existence. Ce plaisir-là ne doit pas être jugé, mais compris dans son contexte psychique. S’il est consenti, ritualisé et intégré à une dynamique saine, il peut faire partie de l’expression du désir. S’il s’impose malgré soi et laisse une trace douloureuse, il est utile de s’en parler. Il existe d’autres façons de vibrer.

Pourquoi ai-je du mal à quitter une relation qui me fait souffrir ?
Parce qu’au fond, cette relation peut réactiver des attachements anciens : mieux vaut une souffrance connue qu’un vide effrayant. Il peut aussi y avoir des croyances inconscientes : “Je ne trouverai pas mieux”, “C’est ma faute”, “Je mérite ça.” Une part de vous veut rester… pour réparer. Mais cette loyauté vous abîme. Une thérapie peut vous aider à écouter toutes vos voix intérieures, y compris celles qui ont peur de la liberté. Vous n’êtes pas seul(e) à ressentir cela.

Le masochisme peut-il s’exprimer au travail ?
Oui, et plus souvent qu’on ne le croit. Se surinvestir, accepter l’inacceptable, se taire face aux humiliations, chercher l’approbation à tout prix… Ce sont parfois des formes de masochisme social. On cherche à mériter sa place, à être “assez”, quitte à se négliger soi-même. Cela peut venir d’une vieille croyance : “Je dois me faire mal pour être reconnu(e).” Identifier ce schéma, c’est déjà se donner la possibilité de poser des limites. Votre valeur ne se mesure pas à votre souffrance.

Comment aider un proche qui semble masochiste ?
C’est délicat, car on ne peut pas forcer quelqu’un à changer. Mais vous pouvez ouvrir un espace d’écoute sans jugement, poser des mots sur ce que vous observez, et surtout valider sa souffrance. Évitez les conseils rapides du type “tu n’as qu’à partir” : cela peut le refermer. Encouragez plutôt une démarche de réflexion ou un accompagnement thérapeutique, en soulignant qu’il existe d’autres façons d’aimer ou d’être aimé. Votre soutien empathique peut faire une vraie différence.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
Pour un soutien personnel ou professionnel, je vous propose un suivi adapté à vos besoins favorisant bien-être et épanouissement, à Versailles.

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