Pourquoi s'allonger sur le divan ?
8/10/2024

Pourquoi s'allonger sur le divan ?

L’image du patient allongé sur un divan, face à un psychanalyste silencieux, fait partie de l’imaginaire collectif lorsqu’on pense à la psychanalyse. Mais qu’est-ce qui se cache vraiment derrière cette pratique ? Pourquoi tant de personnes choisissent-elles de s’allonger sur ce fameux divan ?

LSD : La série documentaire - POURQUOI S’ALLONGER SUR LE DIVAN ?

1/4 En séance, Les étapes d’une psychanalyse

Au départ de cette série, il y a l’envie de se cacher dans le coin du cabinet d’un psychanalyste pour comprendre enfin comment cela se passe… Ce qu’il s’y passe… Ce qu’il s’y dit et comment cela se dit ? Cela fait-il du mal ou du bien ? Ce psychanalyste est-il comme le mien ? Sont-ils tous pareils ? Ce cabinet ressemble-t-il à ceux qu’on a fréquentés ?

Et puis on voudrait que l'analyste avoue.

Est-ce qu'il souffre ? Est-ce qu'elle compatit ? Est-ce qu'il rêve ? Est-ce qu'elle s'ennuie ? Est-ce qu'il nous aime ? Est-ce qu'il nous juge ?

Et enfin, surtout, comment tout cela va-t-il finir ?

L’image du patient allongé sur un divan, face à un psychanalyste silencieux, fait partie de l’imaginaire collectif lorsqu’on pense à la psychanalyse. Mais qu’est-ce qui se cache vraiment derrière cette pratique ? Pourquoi tant de personnes choisissent-elles de s’allonger sur ce fameux divan ? Et surtout, comment se déroulent ces séances qui intriguent tant ? À travers cet article, nous allons explorer les questions les plus fréquentes autour de la psychanalyse, en nous appuyant sur les perspectives actuelles et des documents académiques récents, comme la série documentaire LSD : Pourquoi s’allonger sur le divan ? diffusée sur France Culture.

Qu’est-ce que la psychanalyse et en quoi se distingue-t-elle des autres thérapies ?

La psychanalyse, créée par Sigmund Freud au début du XXe siècle, est bien plus qu’une simple méthode thérapeutique. Il s’agit d’une démarche visant à explorer l’inconscient, ce réservoir caché de pensées, de désirs et de souvenirs refoulés qui influence nos actions et nos émotions. Contrairement à d’autres formes de thérapies, comme la thérapie cognitivo-comportementale, qui se concentrent sur des objectifs immédiats et sur la modification des comportements conscients, la psychanalyse plonge dans la profondeur des processus psychiques inconscients.

Dans la série LSD : Pourquoi s’allonger sur le divan ? (2023), la question de cette distinction est abordée à plusieurs reprises, notamment en mettant en lumière l’importance du cadre spécifique de la psychanalyse. S’allonger sur le divan permet de se détacher du regard direct de l’analyste et de laisser la parole circuler librement, sans être interrompu ou influencé par une réaction immédiate. Comme le souligne la série, « ce qui est dit sur le divan est parfois plus important que ce qui est retenu en face à face » (France Culture, 2023).

Comment se déroule une séance typique de psychanalyse ?

La psychanalyse obéit à un cadre précis, qui varie selon l’école à laquelle appartient l’analyste.

Traditionnellement, les séances durent entre 45 minutes et une heure, et se déroulent plusieurs fois par semaine. Ce cadre classique, hérité de Freud, permet une exploration régulière et approfondie des processus inconscients.

Cependant, la série LSD : Pourquoi s’allonger sur le divan ? met en évidence que certains courants, comme l’école lacanienne, adoptent une approche différente avec des séances à durée variable. Dans cette perspective, la séance peut parfois être plus courte, allant de 15 à 30 minutes, si un point central du discours du patient est atteint rapidement. Jacques Lacan estimait qu’il n’était pas nécessaire de prolonger artificiellement une séance une fois qu’un moment décisif avait été atteint. Cela peut surprendre certains patients, mais pour Lacan, « l'essentiel peut parfois se dire en quelques minutes » (Lacan, 1973).

Ainsi, en fonction de l’approche de votre psychanalyste, vous pouvez vous attendre à des variations dans la durée des séances, un aspect important à prendre en compte dès le début de votre thérapie.

Pourquoi l’analyste parle si peu lors des séances ?

Une des premières surprises lors d’une psychanalyse est le silence prolongé de l’analyste.

Contrairement à d’autres thérapies où le thérapeute est plus actif dans l’échange, le psychanalyste choisit souvent de rester en retrait, n’intervenant qu’à des moments spécifiques. Cela peut être déroutant, mais ce silence n’est pas synonyme d’indifférence. En psychanalyse, ce retrait est une technique délibérée pour favoriser la libre association du patient, c’est-à-dire la capacité de dire tout ce qui lui vient à l’esprit sans censure.

Comme cela est expliqué dans la série documentaire LSD, ce silence est un outil puissant qui « libère la parole du patient de l’attente d’une validation ou d’un jugement » (France Culture, 2023). Il permet de créer un espace où l’inconscient peut se manifester plus facilement, car le patient n’est pas distrait par une interaction sociale traditionnelle avec l’analyste.

Ce silence peut parfois provoquer du malaise, mais c’est souvent à travers ce malaise que les pensées refoulées émergent.

Est-ce que la psychanalyse est adaptée à tout le monde ?

Bien que théoriquement ouverte à tous, la psychanalyse n’est pas nécessairement adaptée à tout le monde.

Elle exige un engagement important, tant en termes de temps que d’investissement personnel.

Le processus peut durer plusieurs années et requiert une certaine capacité à verbaliser ses pensées et émotions. Pour certaines personnes, l'idée de s'engager dans un processus aussi long peut sembler intimidante. Cependant, comme le rappelle la série LSD, ce travail en profondeur offre souvent des résultats durables, même s'ils ne sont pas immédiats.

Il est également important de noter que la psychanalyse nécessite une tolérance à la frustration, car les progrès peuvent parfois être difficiles à percevoir dans l'immédiat. Comme l’explique Françoise Dolto, « le chemin vers l’inconscient est sinueux, et il faut accepter que certaines séances laissent une impression de stagnation, alors qu’en réalité, des mouvements profonds se produisent » (Dolto, 2015).

Est-ce que la psychanalyse fait souffrir ?

Il est souvent dit que la psychanalyse est un processus douloureux, en raison de la nature des souvenirs et des émotions refoulées qui émergent durant les séances.

En effet, revisiter des traumatismes ou des aspects inconscients de soi-même peut être une expérience éprouvante. Cependant, cette souffrance n’est pas l’objectif de la psychanalyse, mais plutôt un passage nécessaire pour parvenir à une résolution des conflits intérieurs. Comme le souligne Paul Ricoeur dans ses travaux sur la psychanalyse, « la souffrance est une étape vers la compréhension de soi, et c’est par cette confrontation avec l’inconscient que le sujet peut espérer se libérer de ses entraves psychiques » (Ricoeur, 2017).

La série LSD aborde également cette question, en soulignant que certaines séances peuvent être émotionnellement éprouvantes, mais qu’elles conduisent à une plus grande clarté et à une libération progressive des affects refoulés. En somme, la psychanalyse ne cherche pas à faire souffrir, mais à transformer cette souffrance en une meilleure compréhension de soi.

Comment se termine une psychanalyse ?

La fin de la psychanalyse est une question délicate, car il n’existe pas de moment prédéfini pour conclure le processus.

Contrairement à d'autres formes de thérapies, qui fixent des objectifs dès le départ, la psychanalyse est un voyage sans durée fixe, qui s’achève lorsque le patient estime avoir atteint une certaine résolution de ses conflits inconscients. Cela peut prendre des mois, voire des années.

Dans LSD : Pourquoi s’allonger sur le divan ?, la question de la fin de l’analyse est abordée à travers différents témoignages de patients. Pour certains, la fin de l’analyse survient lorsqu’ils sentent qu’ils n’ont plus besoin de l’analyste pour comprendre leurs émotions ou leurs comportements. Selon Jacques Lacan, « l’analyse se termine lorsque le sujet a acquis suffisamment de liberté pour se détacher de la figure de l’analyste » (Lacan, 1973). En d’autres termes, la fin d’une psychanalyse est souvent ressentie plutôt que définie par des critères objectifs.

Est-ce que le psychanalyste nous juge pendant la séance ?

Une question qui revient souvent est celle du jugement de l'analyste.

Le psychanalyste juge-t-il ce que vous dites ou ce que vous avez fait ? La réponse est non.

L’analyste, de par sa formation, adopte une posture de neutralité bienveillante. Cela signifie qu’il ne vous juge pas en tant que personne, ni ne porte d’évaluation morale sur vos paroles ou vos actions. Comme l'explique Winnicott, « le rôle de l'analyste est d'offrir un cadre sécurisé, où le patient peut explorer ses pensées sans crainte d’être jugé » (Winnicott, 1975).

Dans LSD, il est expliqué que cette neutralité est essentielle pour permettre au patient de se sentir libre de s’exprimer sans la pression d’une évaluation extérieure. L’analyste est là pour vous aider à comprendre les mécanismes inconscients qui influencent votre vie, et non pour juger votre comportement ou vos décisions.

Conclusion

La psychanalyse, en tant que méthode d’exploration de l’inconscient, reste une démarche profondément personnelle et parfois déstabilisante. S’allonger sur le divan du psychanalyste, c’est accepter d’entrer dans un processus où l’inconscient devient le guide principal. Les réponses ne viennent pas immédiatement, et la route peut être longue. Cependant, comme l’illustre la série LSD : Pourquoi s’allonger sur le divan ?, ce travail en profondeur ouvre souvent des perspectives nouvelles sur soi-même, offrant une meilleure compréhension des conflits intérieurs et une libération durable des souffrances enfouies.

Suivez cette série de Podcasts sur France Culture. Vous y verrez peut-être plus clair… Peut-être pas…

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
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Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

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