Mon Soutien Psy : entre nécessité d’accès et limites du dispositif
29/4/2025

Mon Soutien Psy : entre nécessité d’accès et limites du dispositif

Depuis plusieurs années, les besoins en accompagnement psychologique n'ont cessé de croître en France, alimentés par les crises sanitaires successives, les tensions sociales et l'évolution des attentes sociétales autour de la santé mentale. Dans ce contexte, le lancement du dispositif Mon Soutien Psy a marqué une volonté institutionnelle de faciliter l'accès aux soins psychiques pour un large public, dès l'âge de trois ans.Ce dispositif, en proposant la prise en charge partielle de huit séances de psychothérapie, vise à répondre à une demande croissante d'écoute professionnelle, en complément des structures hospitalières souvent saturées. Il s’inscrit également dans un mouvement plus large de reconnaissance de l’importance de la relation d’aide, du rôle des praticiens de la psychothérapie, des psychanalystes, et des psychologues cliniciens dans le tissu de soins contemporains.Toutefois, cette initiative soulève aussi des questions quant à la manière dont la souffrance psychique est envisagée aujourd'hui : peut-elle se réduire à un accompagnement limité dans le temps et à un seul professionnel, le psychologue ? Comment articuler l'exigence d'accès rapide aux soins et la nécessité d'un travail psychothérapeutique respectueux de la temporalité propre à chaque sujet ? Réflexion sur les forces et limites du parcours... Mon Soutien Psy, en replaçant le dispositif dans la dynamique plus large de la santé mentale actuelle en France.

Le dispositif Mon Soutien Psy : un accès conditionné à certains professionnels

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Le parcours Mon Soutien Psy, mis en place pour faciliter l'accès aux soins psychologiques, repose sur une collaboration volontaire avec des psychologues diplômés inscrits dans le dispositif.

Seuls les psychologues conventionnés – c'est-à-dire ceux ayant signé un accord spécifique avec l'Assurance Maladie – peuvent proposer ces séances partiellement remboursées.

En pratique, ce choix a entraîné des limites notables :

  • L'adhésion des professionnels au dispositif est faible.
    Selon les données disponibles en 2025, seuls environ 15 % des psychologues libéraux en France participeraient à Mon Soutien Psy.
    Cette situation crée un accès restreint, notamment dans certaines régions où peu de praticiens sont conventionnés.
  • Cette faible adhésion s'explique par plusieurs facteurs :
    • Des honoraires plafonnés jugés insuffisants pour refléter la qualité du travail engagé,
    • Une standardisation du nombre de séances (huit maximum) perçue comme inadaptée aux réalités de la psychothérapie,
    • Des contraintes administratives et cliniques ressenties comme une remise en cause de la liberté thérapeutique.

Ainsi, si le dispositif partait d'une intention louable – celle d’élargir l’accès à un accompagnement psychologique de première ligne –, sa mise en œuvre révèle des tensions importantes entre logiques administratives et logiques cliniques.

Dans de nombreuses situations, les personnes souhaitant bénéficier de Mon Soutien Psy se heurtent à un double obstacle :

  • La difficulté à trouver un psychologue conventionné dans leur secteur,
  • L'impossibilité d'accéder à un suivi plus long si leurs besoins dépassent les huit séances proposées.

Cette réalité interroge sur les moyens réellement alloués pour répondre à la souffrance psychique, et pose la question de l'équilibre entre facilitation d'accès et qualité du soin psychologique.

Face à l'anxiété ou au mal-être, un travail en thérapie individuelle à Versailles permet de retrouver équilibre et confiance.

Les limites cliniques du dispositif Mon Soutien Psy

Si le parcours Mon Soutien Psy répond à un besoin réel d'ouverture de l’accès aux soins psychologiques, il révèle aussi des limites importantes du point de vue de la pratique clinique.

Un nombre de séances trop restreint pour de nombreux patients

La limitation à huit séances de 30 minutes constitue l’un des principaux points de tension :

  • Pour certains patients confrontés à une détresse psychique légère ou transitoire, ce cadre peut suffire à amorcer un mouvement de rétablissement.
  • Mais pour d’autres, dont la souffrance est plus profonde ou liée à des mécanismes inconscients complexes, huit séances représentent à peine un début de travail.

Le processus d’accompagnement psychologique, qu’il soit conduit par un psychologue, un psychanalyste ou un praticien de la psychothérapie, suppose souvent une temporalité ouverte, adaptée au rythme singulier de chacun.

La question du temps psychique ne peut être ramenée à une norme préétablie sans risque de réduire l'efficacité clinique du suivi.

Le soutien psychologique en thérapie individuelle à Versailles est essentiel pour accompagner en profondeur les mouvements psychiques.

La standardisation du soin : un risque pour la singularité du sujet

Le dispositif impose un format unique à l’ensemble des patients, indépendamment :

  • De la nature de leur demande,
  • De la profondeur de leur souffrance,
  • De leurs ressources psychiques.

Or, toute relation d'aide authentique repose sur l'accueil de la particularité du sujet.
La standardisation introduit une forme de déshumanisation du soin, en niant la complexité de l’histoire individuelle et la nécessité de l'écoute du rythme intérieur propre à chacun.

Les psychanalystes, les psychologues cliniciens et les praticiens de la psychothérapie insistent sur ce point :
le travail thérapeutique est singulier, il ne peut être "normalisé" sans risque de réduire le soin à une prestation technique déconnectée de la subjectivité.

La temporalité de la psychothérapie : une dimension essentielle

Dans l’expérience de l'accompagnement psychologique, le temps n’est pas simplement un cadre logistique ; il constitue une dimension essentielle du travail psychique :

  • Le temps de se dire,
  • Le temps d’élaborer,
  • Le temps d’affronter des mouvements de résistance,
  • Le temps d'accueillir l’émergence de contenus inconscients.

Réduire l’accompagnement à un temps imposé, prédéfini, peut générer un sentiment d'abandon, ou favoriser une relance du clivage, plutôt qu’une intégration de l’expérience psychique.

C’est aussi pourquoi de nombreux psychologues à Versailles et ailleurs choisissent de proposer des suivis personnalisés, respectueux du rythme du sujet, en dehors des dispositifs contraints.

Réflexions cliniques et enjeux pour la santé mentale aujourd'hui

L’émergence du dispositif Mon Soutien Psy s’inscrit dans un moment de reconfiguration profonde du champ de la santé mentale en France.

La reconnaissance institutionnelle de la nécessité de soutenir psychologiquement les individus témoigne d’une avancée importante.
Mais elle met aussi en lumière des enjeux cliniques essentiels que toute politique de santé mentale devrait prendre en compte.

Prendre en compte la singularité du sujet

Au cœur de toute démarche psychothérapeutique, qu’elle soit menée par un psychologue, un psychanalyste ou un praticien de la psychothérapie, demeure la reconnaissance de la singularité du sujet.

Chaque histoire est unique, chaque souffrance a ses propres racines, son propre rythme de transformation.

La standardisation des soins, à travers des formats imposés et des durées limitées, ne peut répondre aux besoins psychiques de manière adéquate sans risquer de réduire la relation d'aide à une succession de protocoles techniques.

Un accompagnement psychologique véritable repose sur la capacité d'ouvrir un espace d'écoute où l'imprévisible, l'inattendu, peuvent émerger et être élaborés.

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Renforcer l’offre de soins psychiques dans la durée

Le mouvement actuel en santé mentale doit s’orienter vers :

  • Un soutien psychologique accessible, mais aussi durable,
  • Une diversité d’approches thérapeutiques permettant à chacun de trouver le cadre qui lui correspond : thérapies brèves, suivis analytiques, accompagnements familiaux, thérapies de soutien, etc.,
  • Un renforcement des liens entre médecine générale, psychiatrie, et dispositifs de psychothérapie libéraux pour assurer une continuité du soin.

Les cabinets de psychothérapie, les psychologues cliniciens, les psychanalystes, participent à cette dynamique en offrant des espaces où la parole peut circuler au rythme nécessaire à chaque sujet.

Un mouvement collectif pour repenser la santé psychique

La crise des urgences hospitalières, les limites du dispositif Mon Soutien Psy, et l’augmentation des troubles psychiques dans la population appellent à une réflexion plus large :

Quelle place souhaitons-nous donner à la parole dans nos sociétés ?

Comment soutenir les dynamiques psychiques sans céder à la tentation de la simplification ou de l'urgence permanente ?

Aujourd'hui, penser la santé mentale implique de reconnaître que l’accompagnement psychologique n’est pas un luxe, ni un supplément facultatif : il est une condition essentielle à la résilience collective et au respect de la subjectivité de chacun.

La thérapie individuelle à Versailles offre un espace sécurisé pour élaborer votre histoire et restaurer votre dynamique intérieure.

FAQ – Mon Soutien Psy et accès aux soins psychologiques

Comment savoir si je peux bénéficier du dispositif Mon Soutien Psy ?

Pour bénéficier de Mon Soutien Psy, il est nécessaire d’obtenir une orientation médicale.

Votre médecin généraliste, pédiatre ou psychiatre doit établir une lettre d’adressage à un psychologue conventionné. Ce dispositif est ouvert aux personnes présentant une souffrance psychique d’intensité légère à modérée. Attention : il ne concerne pas les situations nécessitant un suivi psychiatrique spécialisé ou une prise en charge hospitalière. Le site de l'Assurance Maladie propose un annuaire des psychologues participant au dispositif dans votre région.

Combien coûte une séance avec Mon Soutien Psy ?

Dans le cadre de Mon Soutien Psy, les tarifs sont réglementés.

Une première séance d’évaluation coûte 40 €, puis chaque séance suivante est fixée à 30 €. Ces tarifs sont pris en charge à 60 % par l’Assurance Maladie, et à 40 % par votre complémentaire santé. Attention, le reste à charge peut exister si vous n'avez pas de mutuelle. Il est important de vérifier au préalable avec votre praticien s’il est bien conventionné pour éviter tout malentendu.

Peut-on consulter un psychanalyste avec Mon Soutien Psy ?

Seuls les psychologues cliniciens conventionnés sont habilités à pratiquer dans ce cadre.

Cependant, certains psychologues sont également formés à la psychanalyse et peuvent intégrer une approche analytique dans leur accompagnement. Pour un travail psychanalytique plus approfondi et libre, il est conseillé de s’adresser directement à un psychanalyste exerçant en libéral, en dehors du dispositif.

Que faire si huit séances ne suffisent pas avec Mon Soutien Psy ?

Si au terme des huit séances prévues par Mon Soutien Psy, vous ressentez le besoin de poursuivre l’accompagnement, plusieurs options existent.

Vous pouvez continuer avec votre psychologue, mais en financement libre, hors cadre du dispositif. Certains patients choisissent également d'être orientés vers une psychothérapie plus longue ou d'explorer d'autres approches, comme la psychanalyse. Il est essentiel d’évoquer cette question avec votre thérapeute pour trouver la solution la plus adaptée à votre situation et à vos besoins.

Comment trouver un psychologue conventionné Mon Soutien Psy près de chez moi ?

Pour trouver un psychologue conventionné participant au dispositif Mon Soutien Psy, vous pouvez consulter l'annuaire disponible sur le site de l'Assurance Maladie ou demander à votre médecin traitant.

Tous les psychologues ne participent pas à ce programme, notamment en raison des conditions imposées. Il est donc conseillé de vérifier avant de prendre rendez-vous. Certains cabinets de psychothérapie affichent également clairement leur participation ou non au dispositif sur leurs sites internet ou lors de la prise de contact.

Le dispositif Mon Soutien Psy est-il adapté pour les enfants et les adolescents ?

Oui, Mon Soutien Psy est accessible aux enfants dès 3 ans et aux adolescents, sur orientation médicale.

Toutefois, tous les psychologues conventionnés ne sont pas spécialisés dans l’accompagnement des jeunes publics. Il est donc essentiel de choisir un professionnel formé à la psychothérapie de l’enfant ou de l’adolescent. L’approche sera adaptée à l’âge et au développement de l’enfant, et pourra inclure des outils spécifiques comme le jeu, les médiations créatives ou les thérapies d’expression.

Pourquoi si peu de psychologues adhèrent-ils au dispositif Mon Soutien Psy ?

La faible adhésion des psychologues libéraux au dispositif Mon Soutien Psy s'explique par plusieurs facteurs.

Les professionnels critiquent notamment le tarif imposé, jugé insuffisant par rapport aux exigences de qualité et de formation continue. Beaucoup expriment aussi leur réserve face à la standardisation du suivi (limité à huit séances) qui ne correspond pas à la réalité clinique. Enfin, la lourdeur administrative et la perte partielle d’autonomie thérapeutique dissuadent de nombreux praticiens d'intégrer ce programme.

Quelle est la différence entre un psychologue, un psychothérapeute et un psychanalyste ?

Le psychologue est un professionnel diplômé en psychologie qui peut pratiquer des évaluations et des psychothérapies.

Le psychothérapeute est un titre réglementé pouvant être porté par des psychologues, psychiatres ou titulaires d’une formation spécifique. Le psychanalyste a suivi une formation analytique et une cure personnelle, et travaille selon les concepts de l’inconscient. Dans le cadre de Mon Soutien Psy, seuls des psychologues cliniciens sont habilités, et la psychothérapie proposée reste généralement de type soutien ou cognitivo-comportemental.

Puis-je consulter directement un psychologue sans passer par Mon Soutien Psy ?

Oui, il est tout à fait possible de consulter directement un psychologue libéral en dehors du dispositif Mon Soutien Psy.

Dans ce cas, il n’est pas nécessaire d’avoir une lettre d’adressage d’un médecin. L’accompagnement est alors libre en termes de fréquence, de durée, et de méthodes thérapeutiques utilisées. Cette option offre davantage de souplesse pour construire un accompagnement psychologique personnalisé, respectueux du rythme du sujet et des spécificités de chaque histoire singulière.

Le dispositif Mon Soutien Psy est-il accessible aux étudiants ?

Oui, les étudiants peuvent bénéficier de Mon Soutien Psy, sous réserve de présenter une lettre d’orientation établie par un médecin.

Toutefois, certains établissements d’enseignement supérieur proposent aussi des dispositifs spécifiques, comme les Bureaux d’Aide Psychologique Universitaire (BAPU), qui offrent un accompagnement psychologique gratuit. Il est recommandé de se renseigner auprès de son université pour connaître les solutions existantes. Le choix entre ces différentes options dépendra des besoins, des disponibilités et de la proximité des professionnels.

Quels types de troubles psychiques peuvent être accompagnés avec Mon Soutien Psy ?

Le dispositif Mon Soutien Psy est conçu pour accompagner des troubles psychiques légers à modérés.

Il peut s'agir d'anxiété, de tristesse passagère, de stress lié à des événements de vie, de soutien au deuil, ou de difficultés d'adaptation. Les troubles plus sévères — troubles psychotiques, états suicidaires, troubles graves de l’humeur — nécessitent une prise en charge plus spécialisée, souvent en psychiatrie. L'orientation vers Mon Soutien Psy est déterminée en fonction d'une évaluation médicale préalable.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
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Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

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