
l’hypnose thérapeutique ne supprime pas la douleur, elle écoute ce qu’elle dit. Les douleurs symboliques apparaissent lorsque le psychisme ne peut plus contenir une émotion refoulée : le corps devient alors messager de l’inconscient. Par l’état de transe hypnotique, le praticien guide le patient vers cette mémoire enfouie pour lui permettre de guérir autrement. Dans ce dialogue entre les mots et les maux, l’hypnose n’est ni magique ni médicale au sens classique : elle est humaine, profondément. Elle rend au corps sa dignité de langage et à la douleur sa fonction de sens.
Découvrir l'hypnose à Versailles
Lorsque j’ai rencontré Élise, 42 ans, elle souffrait depuis dix ans d’une douleur au ventre que rien n’expliquait. IRM, échographies, analyses : tout était normal. Et pourtant, la douleur revenait, persistante, familière, comme un murmure que son corps répétait à sa place. « C’est dans ma tête, docteur ? », demandait-elle souvent, entre culpabilité et exaspération. Non, ce n’était pas “dans sa tête” — c’était dans son histoire.
Chaque symptôme devient une métaphore somatique, un langage codé de l’inconscient. L’hypnose permet alors de traduire ce message, non pas pour le faire taire, mais pour l’entendre autrement. Car ce que la conscience rejette, le corps l’écrit. Et ce que la parole refoule, la douleur le révèle.
En France, près de 30 % des adultes souffrent de douleurs chroniques, selon la Société Française d’Étude et de Traitement de la Douleur (SFETD).
Parmi eux, environ un quart présentent des douleurs dites fonctionnelles ou psychosomatiques, sans cause médicale identifiable. Autrement dit : plus de 4 millions de personnes vivent chaque jour avec une douleur dont le corps semble être à la fois le témoin et le langage.
Les recherches menées par le CHU de Liège et l’INSERM ont démontré que l’hypnose médicale permet de réduire en moyenne 50 % de l’intensité perçue de la douleur, et d’augmenter de 60 % la tolérance à celle-ci. Mieux encore : chez les patients souffrant de douleurs chroniques d’origine émotionnelle, les effets de l’hypnose se maintiennent jusqu’à six mois après la dernière séance.
« L’hypnose ne supprime pas la douleur, elle apprend au cerveau à la regarder autrement. » Jean-Marc Benhaiem (Conférence SFETD, 2018)
Une étude menée par le Dr Jean-Marc Benhaiem, à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, montre que les séances d’hypnose thérapeutique favorisent un meilleur contrôle du stress, une réduction des somatisations et un apaisement global du système nerveux. Ces chiffres ne traduisent pas seulement une efficacité mesurable, mais une vérité clinique : lorsque le corps est entendu, il cesse souvent de crier.
À Versailles, de plus en plus de personnes consultent pour ces douleurs symboliques, où le médical s’arrête et où le psychique commence. L’hypnose, en ouvrant la voie de la conscience corporelle, réunit ce que la vie a séparé : le corps, l’émotion et le sens.
« Le corps ne ment jamais. Il parle avant nous, souvent à notre place, et parfois malgré nous. » François Roustang (Extrait de La fin de la plainte, 2000)
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C’est ainsi que naissent les douleurs symboliques, ces maux étranges qui ne répondent ni à la logique médicale ni au hasard biologique. Le corps devient la scène où se rejoue l’histoire refoulée.
Freud parlait déjà de la conversion hystérique : l’affect détourné de la conscience se loge dans le corps pour ne pas disparaître. Aujourd’hui encore, les praticiens observent ce phénomène dans les troubles psychosomatiques — migraines, tensions musculaires, brûlures, eczéma, douleurs diffuses. Derrière chaque symptôme, il y a une tentative du psychisme pour rétablir un équilibre. Le corps parle parce que la parole a été empêchée, étouffée, censurée.
Cette parole du corps n’est pas un caprice : elle est une demande de sens. Là où le sujet ne peut pas dire « j’ai mal de… », le corps dit « j’ai mal à ». Et souvent, ce mal-à correspond à un manque de reconnaissance, de sécurité ou de parole entendue. L’inconscient utilise alors la seule voie qui reste : la somatisation.
Mais le corps ne parle pas n’importe comment. Il choisit un organe, une zone, un langage symbolique. Le mal de dos peut signifier le poids des responsabilités, la gorge serrée, une parole bloquée ; l’estomac, une émotion mal digérée. Ces expressions populaires — “en avoir plein le dos”, “ne pas digérer quelque chose” — ne sont pas de simples métaphores : elles traduisent la logique même du discours corporel.
L’hypnose, dans ce contexte, offre une voie d’accès privilégiée. Elle ne cherche pas à faire taire la douleur, mais à l’écouter différemment. Elle permet au patient d’entrer dans un état de conscience modifié, entre veille et rêve, où les mots et les sensations se rejoignent. Dans cet espace intérieur, le corps retrouve son langage originel — celui des images, des émotions et des symboles.
« L’inconscient est un réservoir de ressources et non un ennemi. Il suffit parfois de lui redonner la parole pour que le corps s’apaise. » Milton H. Erickson – psychiatre, père de l’hypnose moderne
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Ce n’est pas un effacement du mental, mais un déplacement du centre d’écoute. Le patient ne s’endort pas : il apprend à écouter autrement.
Sous hypnose, le corps devient un texte à déchiffrer. Chaque tension, chaque douleur, chaque blocage est interrogé non comme un symptôme à éliminer, mais comme un message à traduire. Le praticien en hypnose ericksonienne utilise des métaphores et des suggestions douces pour permettre à cette douleur d’exister, puis de se transformer. Une épaule lourde peut devenir une charge déposée, un ventre contracté une émotion qui respire enfin.
Dans cet état de conscience modifié, le patient reste actif, guidé mais libre. L’hypnotiseur ou l’hypnothérapeute n’impose rien : il accompagne. C’est la relation de confiance qui fait le travail, bien plus que les mots eux-mêmes. La douleur se métamorphose au fil des images : le feu devient lumière, la pierre devient souffle, la crispation devient mouvement.
Certaines douleurs s’apaisent dès la première séance, d’autres nécessitent plusieurs étapes. L’inconscient libère ce qu’il peut, au rythme qui lui est propre. L’hypnose ne “guérit” pas au sens médical, elle réconcilie : le corps et l’émotion, la sensation et la parole, le passé et le présent.
Et lorsque cette réconciliation se produit, le patient ressent souvent une émotion simple et bouleversante : celle de se sentir enfin entendu par son propre corps.
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Les neurosciences ont montré que les mots de la douleur activent les mêmes zones cérébrales que la douleur physique elle-même — notamment le cortex cingulaire antérieur, siège de l’empathie et du ressenti émotionnel. Autrement dit, dire “j’ai mal” fait déjà un peu mal.
Sous hypnose, ce lien entre mot et sensation se réorganise : la suggestion hypnotique aide le cerveau à désassocier le souvenir du ressenti, permettant à la douleur de se métamorphoser. Ce n’est donc pas un effacement, mais une réécriture symbolique : le corps garde sa mémoire, mais la douleur perd son empire.
L’hypnose permet de rétablir ce dialogue intérieur entre le corps et l’esprit, en donnant forme à ce qui n’a jamais pu se dire autrement.
Sous état de transe, les émotions bloquées se remettent en mouvement. Le patient peut revivre une scène, une sensation, une peur ancienne — non pour s’y perdre, mais pour la traverser enfin. Ce processus active une guérison inconsciente, une réorganisation silencieuse des émotions. L’hypnose agit alors comme un pont thérapeutique entre la mémoire du corps et la parole refondée.
L’hypnose humaniste ou ericksonienne considère la douleur non comme un ennemi à combattre, mais comme un signal à écouter. Le praticien ne cherche pas à “neutraliser” la douleur, mais à lui donner un sens. Cette reconnaissance suffit souvent à déclencher un apaisement. Car ce qui fait souffrir, ce n’est pas la douleur elle-même, mais le fait qu’elle ne soit pas entendue.
Le corps, enfin reconnu dans sa fonction expressive, cesse de crier.
Il retrouve sa place, son rythme, sa respiration. Le patient, lui, retrouve le sentiment d’unité. L’hypnose ne fait pas disparaître le symptôme : elle transforme la relation que l’on entretient avec lui. Et dans ce changement de regard, il y a déjà un commencement de guérison.
Certaines personnes disent après coup : « Ma douleur est toujours là, mais elle ne me fait plus mal. »
C’est peut-être cela, la victoire de l’hypnose : réconcilier la sensation et le sens pour que le corps cesse d’être champ de bataille et redevienne un lieu habitable.
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Lorsque j’ai reçu Élise, elle avait déjà tout essayé : kinésithérapie, ostéopathie, sophrologie, méditation, médecine générale, explorations digestives.
Rien n’y faisait. La douleur au ventre restait là, sourde, tenace, comme une présence invisible. Elle disait : « C’est un nœud que je porte en moi, tout le temps. » Et lorsque je lui ai demandé depuis quand, elle a murmuré : « Depuis le jour où ma mère est morte. »
Son corps parlait à sa place. Cette douleur qu’aucun examen ne parvenait à expliquer était le souvenir enfoui d’un chagrin non pleuré, d’une séparation impossible à symboliser. Sous hypnose, nous avons d’abord travaillé sur la respiration, puis sur le contact avec cette zone douloureuse. Elle imaginait la douleur comme une pierre dans son ventre... lourde, froide, immobile. Au fil des inductions hypnotiques, la pierre a changé. D’abord, elle s’est réchauffée, puis elle s’est fendue. Derrière, Élise a vu de la lumière : « C’est bizarre, j’ai l’impression que ça respire. » La séance suivante, elle a pu évoquer, sans effondrement, la mort de sa mère, ce moment qu’elle avait si longtemps refoulé. Les larmes sont venues, enfin, comme une délivrance.
Quelques semaines plus tard, la douleur n’avait pas complètement disparu, mais elle avait changé de nature. « C’est plus doux, plus humain », disait-elle.
En vérité, c’était son corps qui, pour la première fois depuis dix ans, n’avait plus besoin de parler à sa place.
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Dans cet état modifié de conscience, le patient, loin d’être passif, devient partenaire du thérapeute : il explore ses sensations, redonne forme à ses émotions et retrouve la voie du mieux-être. Cette approche, issue des travaux de Milton Erickson, repose sur le lâcher-prise et la confiance dans l’intelligence du corps.
La pratique de l’hypnose n’a rien à voir avec l’hypnose de spectacle : elle est douce, respectueuse et profondément thérapeutique. Par des inductions précises et des suggestions symboliques, la praticienne en hypnose guide vers un espace intérieur où la douleur perd son pouvoir. Certains y découvrent l’auto-hypnose, d’autres poursuivent une formation en hypnose pour mieux comprendre ces phénomènes hypnotiques fascinants.
Qu’il s’agisse d’un traumatisme, d’une somatisation ou d’un trouble émotionnel, l’hypnose agit comme une thérapie brève, efficace et humaine.
Là où les médecines classiques cherchent à calmer le symptôme, l’hypnose cherche à écouter ce qu’il signifie — pour que, petit à petit, le corps et l’esprit cessent de lutter et réapprennent à respirer ensemble.
Grâce à l’hypnose, cette parole enfouie retrouve un chemin vers la conscience. La douleur cesse alors d’être un cri et devient un langage. Et quand le sens revient, le corps, enfin, peut se taire — non par oubli, mais parce qu’il a été entendu.
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Le corps parle à la place de la parole empêchée : il exprime une émotion enfouie, une peur, une perte, un conflit intérieur. Loin d’être imaginaire, cette douleur est bien réelle. L’hypnose thérapeutique, en facilitant l’accès à l’inconscient, aide à en décoder le sens et à rétablir le dialogue entre corps et esprit. C’est une guérison par la compréhension, pas par l’oubli.
Le corps se manifeste pour signaler un souvenir, une émotion, un refoulé. Mais sous état hypnotique, cette sensation n’est pas vécue comme une souffrance, plutôt comme une information. Le psychothérapeute ou l’hypnothérapeute guide alors le patient vers un apaisement corporel progressif. L’objectif n’est pas de fuir la douleur, mais de la comprendre sans s’y identifier. Une fois reconnue, elle se transforme. C’est souvent à ce moment que la guérison commence.
L’hypnose clinique ne remplace jamais un suivi médical ou psychiatrique. Elle agit en complément thérapeutique, surtout pour les douleurs chroniques, les phobies ou la gestion du stress. De nombreux psychiatres et thérapeutes y voient un pont entre le corps et l’esprit. Cette approche intégrative aide à guérir autrement, là où la parole ou le médicament trouvent leurs limites. C’est une médecine du sens, plus que du symptôme.
Dire à quelqu’un “c’est dans ta tête” revient à nier ce que le corps exprime. L’hypnose aide à relier ces deux mondes, le psychique et le somatique, en redonnant du sens au ressenti. Loin d’être une illusion, la douleur symbolique est une vérité corporelle que la thérapie hypnotique permet enfin d’écouter.
En général, trois à cinq séances d’hypnose permettent déjà un apaisement significatif, surtout lorsque la douleur est d’origine émotionnelle. Les séances suivantes approfondissent le travail sur les causes inconscientes et la gestion du stress. L’important n’est pas la quantité, mais la qualité de la relation thérapeutique et le rythme intérieur du patient. La guérison n’est jamais imposée, elle se déploie.
Le traumatisme s’imprime dans le corps avant même d’être compris par le mental. L’hypnose thérapeutique aide à libérer la mémoire corporelle sans revivre la scène. Par des inductions douces et des suggestions symboliques, le praticien réconcilie le corps et la mémoire. Ce travail, souvent associé à l’hypnose conversationnelle ou à l’hypnose régressive, vise une guérison intégrative, où la douleur cesse d’être un rappel du passé pour redevenir un signal de vie.
L’hypnose médicale agit sur le système nerveux central, modifiant la perception des signaux douloureux. Elle diminue la fréquence des crises et améliore la qualité de vie. Associée à un travail sur les émotions refoulées, elle traite la douleur dans sa dimension symbolique. C’est une approche globale où la guérison passe par la compréhension. Le patient ne “subit” plus la douleur : il en devient l’interprète.
Elle exprime un conflit intérieur, une perte ou une émotion refoulée. Le corps devient messager : il parle là où les mots se sont tus. L’hypnose thérapeutique, en accédant à cette mémoire émotionnelle, aide à décrypter le sens de la douleur pour qu’elle cesse de se manifester dans le corps. C’est une guérison du sens, pas une simple disparition du symptôme.
Elles apparaissent souvent après un choc émotionnel, une rupture, un deuil ou une période de stress intense. Si la douleur fluctue selon les émotions ou s’amplifie dans le silence, elle a peut-être une dimension symbolique. L’hypnothérapeute aide alors à remonter à la source : non pour prouver quoi que ce soit, mais pour écouter ce que le corps tente de dire depuis longtemps.
L’hypnothérapeute utilise des métaphores et des suggestions symboliques pour traduire le message de la douleur. Ce processus ne cherche pas à “effacer” la douleur, mais à transformer sa signification. Quand le message est compris, l’énergie bloquée se libère : le corps se détend, les émotions se fluidifient, la douleur s’apaise. C’est un véritable travail de réconciliation entre le corps et l’inconscient.
Quand une émotion reste coincée — un cri, une colère, un chagrin — le corps devient la scène où s’inscrit le non-dit. Il “parle” à travers les maux pour que quelque chose de soi soit enfin reconnu. L’hypnose permet d’écouter cette parole du corps sans la juger, dans un espace de pleine réceptivité. Le but n’est pas d’analyser, mais de laisser émerger le sens à travers les images, les sensations et les symboles.
L’autohypnose ou les séances régulières d’hypnose humaniste permettent d’entretenir un dialogue vivant avec son corps. En apprenant à repérer les signaux précoces — tensions, troubles du sommeil, somatisations légères — on évite qu’une émotion refoulée ne devienne un symptôme. L’hypnose aide à rester à l’écoute du corps avant qu’il ne crie. C’est une pratique de prévention émotionnelle, une façon douce de guérir avant d’avoir mal.