COVID 19 La pandémie invisible : crise sanitaire et ses répercussions psychologiques en France
Covid 19 Crise sanitaire et confinements
La crise sanitaire liée à la COVID-19 a entraîné des conséquences psychologiques profondes et variées, impactant la société à plusieurs niveaux. En France, comme dans de nombreux autres pays, les réactions dépressives ont doublé par rapport à l'année précédente. Cette augmentation significative reflète un profond malaise psychologique exacerbé par le contexte de pandémie et les mesures de confinement associées.
Perte de motivation et tristesse accrue
Un des symptômes les plus courants de cette crise sanitaire est la perte de motivation. Beaucoup de personnes se retrouvent dans un état de léthargie, perdant l'envie de s'engager dans des activités quotidiennes ou de poursuivre des objectifs à long terme. Cette apathie est souvent accompagnée d'un sentiment général de tristesse. Cette situation est d'autant plus difficile que les confinements répétitifs et les restrictions fluctuantes rendent la vie quotidienne imprévisible, augmentant ainsi le stress et l'anxiété.
Détresse psychique et avenir incertain
La pandémie a créé un sentiment d'avenir bouché, en particulier chez les jeunes. Cette perception d'un avenir incertain a exacerbé la détresse psychique, laissant beaucoup de gens se sentir piégés dans leur situation actuelle sans
aucune perspective claire pour l'avenir. La déclaration "La mort serait plus supportable que les contraintes et stop and go qui se succèdent les uns aux autres et ajoutent à notre stress et anxiété" reflète l'extrême détresse ressentie par certains, illustrant à quel point la situation peut sembler désespérée.
Augmentation de la consommation d'anxiolytiques, antidépresseurs, alcool et stupéfiants
Face à cette détresse, beaucoup se tournent vers des substances pour tenter de gérer leurs émotions. Il y a une augmentation notable de la consommation d'anxiolytiques et d'antidépresseurs, souvent de manière anarchique, sans suivi médical adéquat. La consommation d'alcool et de stupéfiants, utilisés comme échappatoires ou moyens de gestion de l'anxiété et de la dépression, est également en hausse. Cette tendance est particulièrement alarmante chez les jeunes, un groupe déjà vulnérable et désormais davantage exposé aux risques de dépendance et de santé mentale à long terme.
La nécessité de réponses adéquates et du soutien social
La crise met en évidence l'insuffisance des réponses apportées à ces cas de détresse. Il est crucial de retisser du lien social, mais cela s'avère compliqué dans un contexte où les interactions sont limitées par les mesures sanitaires. Le soutien psychologique est essentiel, mais l'accès aux soins psychiatriques reste complexe pour beaucoup. Il existe une certaine réticence à consulter un psy, due en partie au stigmate associé aux troubles mentaux.
Démocratiser l'accès aux soins psychiatriques
Parler ouvertement de la santé mentale et accepter de consulter un professionnel peut contribuer à la démocratisation de cette démarche. Reconnaître qu'on a un problème et chercher de l'aide rend une personne plus humaine aux yeux de son entourage et de la société. Cette acceptation peut également encourager les amis, la famille et les voisins à chercher du soutien et de l'aide.
Le psychiatre Serge Hefez, cité par France Inter, souligne l'ampleur du mal-être chez les jeunes : "Je vois beaucoup de jeunes, et je peux vous dire à quel point ils vont mal". Cette déclaration met en lumière la gravité de la situation chez les jeunes, un groupe particulièrement touché par les effets psychologiques de la pandémie.
Un chemin long et difficile vers la guérison
La réparation des dommages causés par la crise sanitaire sur la santé mentale de la population prendra du temps. La première étape cruciale est la reconnaissance de l'ampleur du problème et la mise en place de solutions adaptées. La démocratisation de l'accès aux soins psychiatriques, le renforcement du soutien social et la déstigmatisation des troubles mentaux sont des éléments clés pour surmonter les défis posés par cette crise sanitaire sans précédent.
