Lorsqu’un enfant traverse un événement traumatisant, les parents cherchent naturellement des solutions. Parmi les approches thérapeutiques proposées, l’EMDR suscite curiosité, mais aussi inquiétudes : est-ce trop intense pour un enfant ? Peut-on vraiment l’y exposer sans risque ? Cette méthode, fondée sur la stimulation bilatérale pour retraiter les souvenirs traumatiques, a pourtant fait ses preuves… à condition d’être adaptée à l’âge, au rythme et à la sensibilité de l’enfant. Faisons le point sur les indications validées, les précautions à prendre, les idées reçues, et la réalité d’une séance d’EMDR chez l’enfant, loin des fantasmes.
L’EMDR n’est pas contre-indiquée chez les enfants, bien au contraire. Pratiquée par un professionnel formé, elle peut offrir un soulagement durable des troubles liés au traumatisme, à condition d’adapter la méthode à l’âge et à la maturité de l’enfant. Ce n’est pas un traitement miracle, mais un outil précieux au sein d’une stratégie thérapeutique globale. Allez, c’est parti…
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Lorsque j’ai reçu Camille, 8 ans, ses parents étaient désemparés. Depuis un accident de voiture, elle ne dormait plus sans lumière, refusait de monter en voiture, pleurait sans raison. Aucun mot ne parvenait à sortir en thérapie classique. Grâce à quelques séances d’EMDR adaptées à son âge, mêlant dessin, peluches et stimulations alternées douces, Camille a pu libérer peu à peu les images enfermées. Sa peur ne dirigeait plus sa vie.
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En France comme à l’international, elle est aujourd’hui largement utilisée pour accompagner les enfants confrontés à des événements difficiles.
Contrairement à l’adulte, l’enfant ne passe pas toujours par la parole pour exprimer sa douleur. Peurs nocturnes, colères soudaines, isolement, régressions comportementales… Autant de signaux silencieux d’un traumatisme non digéré. L’EMDR permet d’accéder à cette mémoire blessée en empruntant les voies naturelles de l’enfant : le dessin, le jeu symbolique, les sensations corporelles.
La technique, elle aussi, est adaptée. On privilégie des stimulations plus douces (tapotements, mouvements lents, stimulations tactiles ou auditives) et on respecte le rythme de l’enfant, parfois entrecoupé de pauses, de récits imaginaires ou de moments de recentrage.
👉 Loin d’imposer une verbalisation forcée, l’EMDR offre à l’enfant un espace sécurisé pour traiter ce qui le dépasse, en mobilisant son propre langage symbolique.
« L’EMDR ne se contente pas d’aider les gens à surmonter un souvenir pénible, elle leur permet de le reclassifier dans la mémoire comme un événement du passé, sans charge émotionnelle envahissante. » — Francine Shapiro, dans Getting Past Your Past (2012)
Voici les principales indications validées par la pratique clinique et la recherche :
« Les enfants, comme les adultes, ont une capacité innée à guérir. L’EMDR vient seulement faciliter ce processus de guérison naturelle, lorsqu’il a été interrompu par le traumatisme. »— Francine Shapiro, EMDR: The Breakthrough Therapy for Overcoming Anxiety, Stress, and Trauma
Aucune instance de santé publique ni association professionnelle ne recommande de l’éviter chez les plus jeunes. La Haute Autorité de Santé (HAS) reconnaît même l’EMDR comme une méthode de première intention pour le traitement des troubles liés au stress post-traumatique, y compris en pédiatrie.
Mais attention : ce n’est pas parce que c’est possible que c’est toujours pertinent. Comme toute méthode thérapeutique, l’EMDR nécessite une indication juste, un cadre sécurisé, et un professionnel dûment formé à la spécificité de l’enfant.
« Le travail avec les enfants ne peut pas se faire sans symbolisation. Ils doivent raconter ce qu’ils ne peuvent pas encore dire, et l’EMDR offre cet espace où l’image, le geste, la sensation parlent pour eux. »— Danie Beaulieu
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Voici les situations où l’EMDR peut être contre-indiquée temporairement, ou nécessiter des ajustements :
Avant 3 ou 4 ans, ou si le développement est très retardé, l’enfant ne parvient pas toujours à distinguer passé et présent. Or, l’EMDR suppose une capacité minimale à évoquer une image interne, à identifier une sensation, un ressenti. Dans ces cas, un travail préliminaire est essentiel : apprendre à nommer les émotions, renforcer les ressources de sécurité, développer l’imaginaire.
🧒 Exemple : chez un enfant de 2 ans ayant vécu une séparation brutale, l’accompagnement passera d’abord par un travail d’attachement avec les parents, avant de recourir à l’EMDR.
Quand l’environnement reste insécurisant (maltraitance active, conflit parental grave non encadré, violences non stoppées), travailler directement le souvenir traumatique peut s’avérer contre-productif, voire dangereux. L’enfant risquerait de revivre le trauma sans pouvoir l’élaborer durablement.
🔐 Priorité ici : protéger, sécuriser, et parfois travailler avec les services sociaux ou la justice avant toute tentative de traitement du souvenir.
Des pathologies telles que la psychose infantile, les formes graves de troubles du spectre autistique, ou un TDAH sévère non traité, peuvent rendre la mise en œuvre de l’EMDR difficile, voire impossible. Cela ne signifie pas que la méthode est nuisible, mais que le cerveau de l’enfant n’est pas encore dans un état de réceptivité suffisant.
Dans ces cas, une prise en charge globale (neuropsychologique, éducative, psychothérapeutique) est recommandée en amont.
L’enfant a besoin d’un cadre sécurisant, d’une relation de confiance avec le thérapeute, et d’un moment où il est suffisamment disponible pour faire face à ce que son psychisme a jusque-là tenté d’éviter.
« Chez l’enfant, l’intégration se fait par le jeu, par le mouvement, par le symbole. Si l’on respecte ce rythme-là, l’EMDR devient un outil puissant et respectueux. »— Danie Beaulieu, Interventions thérapeutiques auprès des enfants traumatisés
Tout y est pensé pour s’adapter à son âge, sa maturité émotionnelle, son langage et ses capacités symboliques. L’approche est souvent plus ludique, plus sensorielle, et beaucoup plus souple.
👉 L’objectif n’est pas de forcer un récit ou de « faire parler » à tout prix, mais de permettre à l’enfant d’accéder à ses souvenirs douloureux par des voies qui lui sont naturelles.
Avant tout, il faut que l’enfant se sente en confiance avec le thérapeute. Cela peut prendre une ou plusieurs séances, durant lesquelles on utilise des outils relationnels adaptés : jeux, dessin, histoires, marionnettes… Les parents sont parfois présents au début, surtout chez les plus jeunes.
🎨 Exemple : le thérapeute peut proposer à l’enfant de dessiner sa « cachette secrète » ou un personnage protecteur imaginaire, pour poser les bases d’un lieu ressource.
Une fois le lien établi, on repère avec l’enfant (ou parfois à travers les récits parentaux) un événement déclencheur de ses troubles actuels. Ce peut être un souvenir clair ou une sensation floue. L’enfant est invité à choisir une image, un mot, un symbole, même s’il ne comprend pas tout ce qu’il ressent.
🧠 Par exemple, une fillette ayant développé une peur panique de l’eau identifie une scène où elle a failli glisser dans une piscine, dont elle avait peu parlé.
Cette étape centrale consiste à stimuler alternativement les deux hémisphères cérébraux, pendant que l’enfant garde en tête son souvenir. Ces stimulations sont douces et adaptées à l’âge :
Le thérapeute s’assure que l’enfant reste dans sa fenêtre de tolérance émotionnelle, en interrompant si l’intensité devient trop forte.
Une fois la charge émotionnelle atténuée, on invite l’enfant à imaginer une ressource (force, protection, fierté…), que l’on va ancrer par les mêmes stimulations. Cela renforce l’estime de soi et favorise la consolidation d’un récit réparé.
🌈 Exemple : après avoir travaillé un souvenir de harcèlement, un garçon imagine être protégé par un dragon bienveillant. Le thérapeute utilise ce dragon comme symbole de confiance intérieure.
Chaque séance se termine par un temps de recentrage. L’enfant est guidé pour revenir à un état de calme : dessin, respiration, jeu, rituel de fin de séance. Le thérapeute échange ensuite brièvement avec les parents, tout en respectant la confidentialité du travail.
Dans le cadre de traumas complexes ou multiples, le protocole s’inscrit souvent dans un travail thérapeutique plus long, alternant EMDR, entretiens et soutien familial.
En résumé, une séance d’EMDR chez l’enfant est :
Chez les tout-petits, le travail est souvent mené avec les parents, en mobilisant des outils symboliques adaptés (dessin, jeux, peluches). L’important n’est pas l’âge chronologique, mais la maturité affective et la capacité à s’engager dans l’imaginaire thérapeutique.
Bien au contraire, elle permet de diminuer l’intensité émotionnelle liée au souvenir traumatique. L’enfant reste conscient, actif, libre d’interrompre à tout moment. Le thérapeute veille à ne jamais dépasser la « zone de tolérance émotionnelle ». L’EMDR n’a rien à voir avec l’hypnose : l’enfant ne perd pas le contrôle. Il s’agit d’un processus doux, sécurisé et respectueux de son rythme.
L’enfant peut évoquer ses ressentis à travers des dessins, symboles, objets, histoires. Le souvenir est souvent abordé par une image ou une sensation, pas par un récit détaillé. Ce qui compte, c’est ce que l’enfant ressent ici et maintenant à l’évocation du souvenir. La méthode respecte son besoin de pudeur, de protection et sa manière propre de symboliser ce qu’il a vécu.
Lorsque l’enfant a vécu des expériences multiples (violence familiale, abandon, insécurité chronique), un travail plus global est souvent nécessaire. L’EMDR peut intervenir à certains moments clés, pour désensibiliser un souvenir précis. Elle s’intègre alors dans un suivi thérapeutique plus étayé, en lien avec la famille, l’école ou d’autres professionnels.
En revanche, dans le cas de traumatismes multiples ou anciens, le travail peut être plus long. Il faut également prévoir des temps de préparation et de consolidation. Chaque enfant étant unique, le rythme est ajusté à ses besoins, sans forcer. L’objectif reste toujours le soulagement durable, pas la performance.
L’EMDR travaille sur les traces traumatiques individuelles, tandis que la thérapie familiale permet de comprendre et transformer les dynamiques relationnelles. Dans certaines situations (deuil, secrets, conflits parentaux), l’alliance des deux approches est particulièrement bénéfique. Cela permet à l’enfant de se sentir soutenu dans plusieurs dimensions de sa vie : intime, émotionnelle et familiale. À Versailles, plusieurs cabinets (dont le nôtre) proposent ce type d’accompagnement complémentaire.
L’émotion est une porte d’entrée vers la désensibilisation. Lorsqu’un enfant pleure ou manifeste une agitation pendant une séance, cela montre que le souvenir se réactive et commence à « circuler ». Le thérapeute est formé pour accueillir ces manifestations, sans jamais les forcer ni les prolonger inutilement. Des outils de recentrage et d’apaisement sont toujours mobilisés. L’enfant repart toujours calmé.
Les troubles du comportement chez l’enfant (agitation, opposition, crises de colère, repli) sont parfois l’expression de blessures invisibles. Si ces troubles sont liés à un traumatisme non élaboré, l’EMDR peut aider à désensibiliser l’origine émotionnelle. Cela ne remplace pas une éducation structurante, mais permet souvent un apaisement des tensions intérieures. Il est important d’évaluer si le comportement est le symptôme d’un trouble neurodéveloppemental ou d’une souffrance psychique.
L’EMDR cible un souvenir ou une empreinte traumatique précise. En revanche, une thérapie classique permet d’élaborer plus globalement les émotions, les relations, la construction du moi. Chez l’enfant, on combine souvent des entretiens réguliers, des jeux thérapeutiques, un travail avec les parents… et l’EMDR à des moments clés. C’est un outil ponctuel dans une stratégie thérapeutique plus large.
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