Peut-on vraiment « traiter » un traumatisme en bougeant les yeux ? À première vue, cela semble presque trop simple. Pourtant, les thérapies par mouvements oculaires bouleversent depuis plusieurs années le champ de la psychologie du trauma. Ce n’est pas de la magie, mais une manière innovante d’agir directement sur le cerveau, là où la mémoire s’est figée, là où les mots ne suffisent plus. Découvrez comment les mouvements oculaires permettent de relancer le traitement des souvenirs douloureux, en rétablissant des connexions coupées par le choc. Si vous êtes curieux de comprendre ce qui se joue dans le cerveau traumatisé — et comment l’aider à retrouver la paix — vous êtes au bon endroit.
Les mouvements oculaires, utilisés dans les thérapies EMDR et IMO, permettent au cerveau traumatisé de relancer le traitement de l’information émotionnelle. En activant les deux hémisphères cérébraux, ils désamorcent l’alerte, rétablissent la communication entre les émotions, la mémoire et la pensée, et aident à intégrer les souvenirs figés dans une histoire de vie plus apaisée.
Vous comprendrez comment ces thérapies agissent sur le cerveau, ce que dit la science, ce qu’on ressent pendant une séance, et en quoi elles peuvent aider aussi bien les adultes que les enfants.
Et en fin d’article, vous trouverez des réponses claires à vos questions les plus fréquentes pour lever les derniers doutes et mieux envisager votre propre parcours.
Allez, c’est parti, on entre dans les méandres du cerveau… et les chemins de la guérison.
Lorsque j’ai reçu Julie, 34 ans, elle ne pouvait pas parler de son accident sans pleurer. Chaque mot ravivait l’image du choc, du bruit métallique, du visage de l’autre conducteur. En thérapie EMDR, j’ai guidé ses yeux horizontalement, de gauche à droite, tout en l’invitant à se reconnecter à ce souvenir figé. Peu à peu, son discours s’est fluidifié. Elle a commencé à évoquer d’autres émotions — de la peur, mais aussi de la culpabilité, puis de l’apaisement. Ce qui paraissait intolérable devenait racontable. Et c’est là que réside le mystère fascinant des mouvements oculaires dans un cerveau traumatisé.
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Un traumatisme psychique, c’est une expérience qui déborde le système nerveux, qui n’a pas pu être symbolisée ni digérée. Elle reste hors champ, bloquée, comme une scène figée dans le temps, qui continue de faire irruption dans le présent.
Ce n’est pas seulement l’intensité de l’événement qui compte, mais la manière dont il a été vécu, subjectivement.
Un même événement peut laisser une personne indemne et en briser une autre. Ce qui caractérise le trauma, c’est l’impossibilité de mettre en récit, de donner du sens.
Le cerveau, dans ce contexte, fonctionne en mode survie. Il reste en hypervigilance, en attente d’un danger qui ne vient plus, mais qui continue de résonner à l’intérieur. Les stimuli associés (une odeur, une voix, un son) suffisent à relancer tout le système d’alerte. Le passé n’est pas passé. Il se rejoue, à l’identique, sans transformation possible. Et c’est précisément là que les thérapies par mouvements oculaires entrent en scène, pour relancer ce processus d’élaboration bloqué.
« Le traumatisme est une mémoire piégée dans l’émotion brute. » Francine Shapiro, créatrice de l’EMDR
Le cortex préfrontal, siège de la pensée rationnelle et de la prise de recul, se met en veille. Il ne peut plus jouer son rôle de chef d’orchestre. L’amygdale, en revanche — centre de l’alerte émotionnelle —, s’emballe, déclenchant une réponse de type fuite ou attaque. Elle envoie un signal : danger imminent, même si le danger est passé depuis longtemps.
Quant à l’hippocampe, chargé de situer les événements dans le temps et l’espace, il est saturé. Il n’arrive plus à encoder le souvenir dans la mémoire autobiographique. Résultat ? L’événement traumatique reste hors contexte, toujours vivant, comme s’il se rejouait ici et maintenant. Ce dysfonctionnement est au cœur du stress post-traumatique.
Lorsque j’ai reçu Karim, 42 ans, il ne parlait pas de trauma. Il venait pour des crises d’angoisse « sans raison » et une impression diffuse d’être toujours « sur le qui-vive ». En creusant, il a évoqué un cambriolage violent survenu dix ans plus tôt, mais minimisait : « Ce n’est pas si grave, je n’ai rien eu. » Pourtant, son corps, lui, n’avait pas oublié. En séance d’IMO, alors qu’il explorait visuellement le souvenir, ses yeux se sont figés dans une direction précise. Une tension soudaine, un frisson. Puis, des images sont revenues : la sensation d’être observé, d’être impuissant, de ne pas savoir comment protéger sa famille. Il a commencé à pleurer, étonné de ressentir autant d’émotion. Au fil des mouvements, le souvenir s’est déroulé autrement : il a retrouvé la scène, mais aussi sa réaction de protection, le fait qu’il avait su garder son calme, alerter les secours. Un nouveau récit s’est tissé. L’événement n’était plus un piège intérieur : c’était devenu un moment de dépassement de soi. Et les crises d’angoisse ont commencé à s’espacer, naturellement.
Ce va-et-vient, en apparence simple, agit comme une passerelle neuronale : il permet de relier les zones émotionnelles du cerveau aux zones cognitives, pour que le souvenir traumatique puisse être enfin traité, resitué, intégré.
On pourrait dire que les mouvements oculaires ouvrent un canal : celui par lequel le souvenir figé peut circuler à nouveau, se transformer, et perdre sa charge émotionnelle excessive. L’image reste, mais elle devient tolérable. Elle s’inscrit dans une histoire de vie, au lieu de se répéter comme un mauvais film impossible à arrêter.
Nous proposons des thérapies par mouvements oculaires à Versailles adaptées aux traumatismes simples ou complexes.
C’est là toute la puissance de ces thérapies : elles ne suppriment rien, mais elles transforment. Elles rendent au sujet le pouvoir de regarder son trauma sans s’effondrer.
« J’étais sceptique. L’idée de bouger les yeux pour aller mieux me semblait absurde. Mais je n’en pouvais plus de faire des cauchemars. Madame Korzine m’a expliqué le fonctionnement de l’EMDR, et j’ai accepté d’essayer. Au bout de trois séances, j’ai pu parler de l’agression sans trembler. Je ne dis pas que c’est magique… mais je respire à nouveau. C’est comme si le souvenir avait enfin trouvé sa place. Il ne m’envahit plus. » — Camille, 29 ans
Les mouvements oculaires relancent ce traitement : en facilitant les connexions entre les zones de mémoire, les émotions et la pensée rationnelle, ils permettent à l’événement traumatique de circuler de nouveau. Et c’est précisément cette circulation qui fait baisser l’intensité émotionnelle.
Le cerveau va alors réorganiser le souvenir : il le relie à d’autres expériences, lui redonne du contexte, lui associe des ressources positives. Le souvenir ne s’efface pas — il change de statut. Ce n’est plus une blessure ouverte, mais une cicatrice. Le patient peut alors dire : « C’est arrivé, c’est douloureux, mais je peux vivre avec. »
Ce processus peut aussi faire émerger des liens inconscients, des souvenirs associés, ou des croyances limitantes qui maintenaient le traumatisme actif. En les identifiant, le travail thérapeutique gagne en profondeur.
Ce mécanisme d'auto-organisation fait partie des capacités naturelles du cerveau, que le trauma avait interrompues. Grâce à ces stimulations oculaires, le cerveau retrouve sa plasticité, sa capacité à apprendre et à transformer.
C’est dans cette phase que le cerveau rêve intensément, trie les souvenirs, les classe, les relie à d’autres expériences — bref, fait du ménage émotionnel.
Des chercheurs ont observé que les oscillations oculaires bilatérales, typiques du sommeil paradoxal, favorisent l'intégration des souvenirs émotionnels. Cela a conduit certains à qualifier l’EMDR de « rêve éveillé dirigé ». Pendant la thérapie, le patient reste conscient, mais son cerveau est plongé dans un état de traitement actif, similaire à celui du rêve.
Cette analogie éclaire une réalité importante : la guérison ne passe pas uniquement par l’intellect ou la parole. Elle passe aussi par le corps, le rythme, le mouvement, qui permettent au cerveau de retrouver son processus naturel d’intégration.
« Ce que le rêve fait en une nuit, l’EMDR tente de le faire en quelques séances : désengrammer le trauma. »
David Servan-Schreiber, psychiatre et auteur de Guérir
Ainsi, les mouvements oculaires ne relèvent pas d’un protocole mécanique, mais d’un rythme biologique profondément inscrit dans notre manière de traiter le vécu. Le thérapeute ne fait qu'accompagner ce mouvement naturel de guérison, remis en marche.
Pour explorer l’IMO et l’EMDR, visitez notre page dédiée : IMO et EMDR à Versailles.
Autrement dit, le cerveau sort de son état de blocage traumatique et recommence à fonctionner de manière adaptée et cohérente.
Elle est particulièrement indiquée dans les cas de traumatismes complexes, abus multiples ou traumatismes développementaux, où une approche plus intuitive et relationnelle est souhaitée.
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Voici quelques effets fréquemment rapportés :
Pas d’amnésie ni de magie, mais une alchimie psychique : l’expérience reste, mais elle est reliée, pensée, apaisée. Elle cesse d’occuper tout l’espace mental.
Pour certains, une seule scène suffit à être traitée pour amorcer un effet domino sur d’autres situations passées, comme si un verrou sautait et ouvrait la voie à une reconstruction intérieure.
Ces transformations ne s'expliquent pas uniquement par la technique : elles naissent aussi de la relation thérapeutique, du cadre sécurisé, et de l'accompagnement respectueux du rythme du patient.
Cela permet de relancer le traitement de l’information traumatique dans le cerveau. En favorisant une communication entre les zones émotionnelles (amygdale) et rationnelles (cortex préfrontal), ils aident à désactiver l’alerte émotionnelle, à contextualiser le souvenir et à l’intégrer dans l’histoire de vie. Ce processus favorise une réduction durable des symptômes, sans avoir besoin de revivre l’événement dans toute son intensité.
Le thérapeute peut travailler à partir des micro-mouvements spontanés des paupières, ou utiliser des stimulations tactiles ou auditives en EMDR (tapotements alternés sur les genoux, sons via casque audio). L’essentiel est la stimulation bilatérale alternée, pas nécessairement le mouvement des yeux. Cette flexibilité permet d’adapter la méthode aux besoins et aux réactions du patient, dans le respect de sa sécurité psychique.
Pour des traumatismes complexes ou répétés (abus, violences, carences précoces), un travail plus long est souvent nécessaire. La première séance ne comporte pas toujours de mouvements oculaires, car une phase de préparation est essentielle. Le rythme est adapté à chaque patient : l’objectif est de respecter le processus sans précipitation, pour garantir une véritable transformation.
Le travail est souvent ludique, imagé, accompagné de supports (dessins, peluches, jeux symboliques). Les enfants répondent parfois encore plus rapidement que les adultes, leur système nerveux étant plus malléable. Ces approches sont indiquées pour traiter les phobies, traumatismes, peurs nocturnes, deuils ou séparations. Le thérapeute adapte toujours la séance à l’âge, au langage et aux capacités de l’enfant.
Le thérapeute vous accompagne à chaque instant, avec des techniques de stabilisation pour que vous restiez ancré dans le présent. L’objectif est de traverser le souvenir, pas de s’y perdre. De plus, la séance se termine toujours par une phase de recentrage, pour garantir que vous repartiez apaisé et sécurisé.
Bien qu’originellement développées pour les traumatismes, ces thérapies sont également efficaces pour les phobies, les attaques de panique, les douleurs chroniques, les troubles du sommeil, les blocages émotionnels, les schémas répétitifs, ou encore les situations de deuil non résolu. Elles permettent de débloquer des émotions figées, même quand la personne ne parvient pas à identifier un événement précis. L’important, c’est la charge émotionnelle, pas la clarté du souvenir.
Le cerveau travaille parfois en silence, en profondeur. Certaines personnes perçoivent les effets après quelques heures, ou même entre deux séances. Le thérapeute suit votre rythme, et vous aide à rester connecté à votre vécu sans forcer. La progression est souvent non linéaire, mais les changements s’installent durablement.
En EMDR, on peut parler entre les séries de stimulations, mais on privilégie souvent le silence pendant celles-ci, pour laisser émerger les associations spontanées. En IMO, il est courant que le patient exprime ce qui vient au fil des mouvements : sensations, émotions, souvenirs. Dans les deux cas, le thérapeute guide sans interpréter, en restant au plus près de ce que vous ressentez.
C’est souvent un signe que le travail thérapeutique s’active. Le thérapeute vous donnera des outils pour vous recentrer, vous apaiser, et rester contenu. Cette réactivation peut sembler inconfortable, mais elle précède souvent une libération importante. En EMDR comme en IMO, le cadre est là pour contenir ces mouvements, et en faire une force de transformation.
L’EMDR et l’IMO permettent parfois de travailler sur un souvenir sans en révéler le contenu exact. Le thérapeute peut vous inviter à penser au souvenir “X” sans que vous ayez besoin de le verbaliser. Tant que l’émotion est présente et que le système nerveux est mobilisé, le processus fonctionne. Votre sécurité émotionnelle est prioritaire, et tout est fait pour respecter vos limites.
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