Le détour nécessaire : Et si la rechute n’était pas un retour à zéro ?
20/12/2025

Dépression, addiction, schémas : Comment surmonter une rechute sans culpabiliser ?

On nous a appris que guérir était une ligne droite, une ascension héroïque vers la lumière. Alors, quand le pied glisse et que l’on se retrouve à nouveau dans l’ombre, la chute semble définitive. On se sent trahi par soi-même. Mais la psyché humaine ne suit pas les lois de la géométrie simple. Elle a ses saisons, ses replis et ses détours. Si vous avez l’impression d’avoir échoué aujourd’hui, j’aimerais vous inviter à suspendre votre jugement le temps d’une lecture. Car ce que vous appelez "fin" n'est peut-être qu'un nouveau commencement.

Table des matières

Tomber est un accident, rester au sol est un choix, mais se relever est une naissance.

Si vous traversez cette étape difficile, n'hésitez pas à solliciter un soutien dans le cadre d'une thérapie individuelle adaptée à votre cheminement. Je vous accueille à mon cabinet de Versailles pour en parler ; vous pouvez me joindre directement via la page contact.

Il est parfois des silences plus lourds que d’autres dans mon cabinet. Celui qui accompagne une rechute possède une texture particulière : une amertume épaisse, faite de honte, de lassitude et de ce sentiment dévastateur d’avoir « tout gâché ».

Que l’on parle d’une addiction qui reprend ses droits, d’un schéma relationnel toxique dans lequel on replonge après avoir juré de ne plus s’y faire prendre, ou d’un épisode dépressif qui refait surface alors qu’on pensait avoir enfin retrouvé la lumière, la sensation est la même : celle d’avoir gravi une montagne avec peine pour finalement dégringoler, impuissant, jusqu'au pied du versant.

Pourtant, dans cette pièce où je vous écoute, mon regard est différent du vôtre. Là où vous voyez un échec, je vois une étape, certes douloureuse, mais souvent cruciale. Et si nous changions de perspective ?

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La spirale plutôt que le cercle : la géométrie de la guérison

Dans notre société de la performance, nous sommes conditionnés à voir le progrès comme une ligne droite ascendante.

On commence au point A (la souffrance) pour arriver au point B (la guérison). Mais la psyché humaine ne connaît pas la ligne droite. Elle voyage en spirale.

Le sentiment de "revenir au point de départ" est l'une des illusions les plus tenaces de la rechute. Mais regardez-y de plus près : quand vous « rechutez », vous ne retrouvez pas la personne que vous étiez il y a six mois ou deux ans. Vous repassez par une zone de turbulence que vous connaissez, certes, mais vous y arrivez avec une conscience nouvelle. Vous avez désormais en main des outils, des mots pour nommer votre douleur, et la mémoire de votre capacité à aller mieux.

Ce que vous avez appris sur vous-même lors de vos périodes de répit reste acquis. C’est un trésor que la rechute ne peut pas vous voler. En psychologie, nous parlons de "processus d'intégration" : parfois, nous avons besoin de revisiter nos zones d'ombre pour vérifier si les fondations de notre nouvelle vie sont assez solides. La spirale monte, même si elle semble parfois repasser par les mêmes coordonnées.

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Ce que le symptôme essaie de nous dire (une dernière fois)

En tant qu'analyste, je ne vois pas le symptôme comme un ennemi à abattre, mais comme un messager maladroit.

La rechute est souvent le "dernier cri" d'une partie de nous qui a peur de la guérison.

Car, osons le dire : guérir est effrayant.

Guérir, c’est renoncer à d’anciennes protections, à des mécanismes de survie qui, bien que toxiques, nous ont parfois sauvés par le passé.

La rechute vient poser une question fondamentale, presque existentielle : « Es-tu vraiment prêt à lâcher cette vieille béquille ? Qu'est-ce qui, en toi, a encore besoin d'être entendu ? » Parfois, nous allons mieux en surface, mais une part de notre inconscient n'a pas encore reçu l'attention qu'elle réclamait. La rechute n'est pas un bug du système, c'est une demande de mise à jour. Elle nous indique une zone de fragilité résiduelle qui demande encore un peu de douceur, un peu de travail analytique, un peu de temps. C’est une invitation à ne pas se contenter d’une guérison cosmétique, mais à aller chercher une transformation en profondeur.

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La honte, ce poison qui immobilise

Le plus grand obstacle à la reprise du chemin n’est pas la rechute en elle-même, c’est le jugement que l’on porte sur soi.

La honte agit comme une colle : elle nous maintient au sol, nous empêchant de nous relever de peur d’être vus dans notre vulnérabilité.

On entend souvent cette petite voix intérieure saboteuse : « Tu vois, tu n'y arriveras jamais », « Tu as déçu tout le monde », « À quoi bon recommencer ? ». Cette voix est celle de votre surmoi le plus féroce. Pour repartir, il faut d’abord faire taire ce procureur intérieur.

Se pardonner n'est pas un acte de faiblesse ou de complaisance. C’est un acte de réalisme clinique. La culpabilité consomme une énergie psychique colossale—une énergie dont vous avez cruellement besoin pour analyser ce qui vient de se passer et pour vous remettre en mouvement. Accueillir l'émotion sans la laisser vous définir est la première étape du retour vers soi. Vous avez trébuché, soit ; mais vous n'êtes pas votre chute.

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Devenir le détective de sa propre vie

Une fois la tempête émotionnelle apaisée, la rechute devient un formidable matériel d'étude.

Au lieu de vous flageller, je vous invite à endosser le costume du détective.

  • L'observation du déclencheur : Qu’est-ce qui a précédé la chute ? Une fatigue accumulée ? Un anniversaire douloureux ? Une réussite qui vous a fait peur ?
  • Le scénario de la rechute : Est-ce le même mode opératoire que d'habitude ? Y a-t-il eu de petites nuances ?
  • Le besoin caché : Quel soulagement immédiat la rechute a-t-elle apporté, même s'il a été suivi de regrets ?

En analysant froidement, mais avec bienveillance, la mécanique de l'événement, on lui enlève son pouvoir mystique et terrifiant. On transforme une fatalité en une suite de causes et d'effets sur lesquels nous pouvons agir.

Redémarrer : la politique des petits pas

Après une rechute, on a souvent tendance à vouloir "compenser" en se fixant des objectifs herculéens pour se prouver que l'on est toujours capable.

C'est le meilleur moyen de s'épuiser et de chuter à nouveau.

La reprise du chemin demande de l'humilité. On ne remonte pas la pente en un saut prodigieux, mais en posant un pied devant l'autre, ici et maintenant. Redémarrer petit, c'est se redonner des victoires immédiates : reprendre un rendez-vous en thérapie, sortir marcher dix minutes, s'autoriser un moment de calme sans écrans. Chaque petit acte de soin envers soi est une pierre posée sur l'édifice de votre reconstruction.

Conclusion : Le rivage derrière la brume

Si vous lisez ces lignes et que vous vous sentez dans le creux de la vague, j'aimerais vous dire ceci : le rivage n'a pas disparu.

Il est simplement masqué par la brume de votre détresse actuelle.

Dans mon cabinet, j'ai vu des hommes et des femmes sortir renforcés de leurs rechutes. Ils en sont sortis avec moins d'arrogance vis-à-vis de leur propre volonté, mais avec beaucoup plus de compassion pour leur humanité. Ce détour, aussi douloureux et injuste qu'il puisse paraître, fait partie intégrante de votre paysage intérieur. Il est parfois le terreau nécessaire à une transformation plus solide, plus ancrée, parce qu'elle aura intégré l'idée que la fragilité n'est pas une ennemie, mais une composante de notre force.

Ne restez pas seul(e) avec votre silence. La parole est le premier pas pour transformer cette chute en un nouveau point de départ.

Pour surmonter cette épreuve, un accompagnement en thérapie individuelle peut vous aider à transformer votre regard sur ce parcours. Je reste à votre écoute à Versailles et vous invite à me contacter pour faire un premier pas ensemble.

Il n'y a pas de chemin vers la lumière sans passer par l'ombre, ni de guérison qui ne soit d'abord une acceptation de sa propre fragilité.

L'apport de l'accompagnement professionnel

Le chemin vers le mieux-être ne se parcourt pas seul, surtout lorsque le mal-être s'installe après une rechute.

Que l'on se tourne vers un psychologue, un psychanalyste ou un psychothérapeute, l'essentiel est de trouver un praticien capable d'accueillir votre histoire.

Si certains privilégient la thérapie comportementale (TCC) pour agir sur les troubles du comportement ou l'état anxieux, l'approche psychanalytique permet, elle, de dénouer les nœuds plus profonds d'un passé traumatique. Ce travail psychothérapeutique offre un espace sécurisant pour explorer les psychopathologies et les schémas mentaux qui entravent votre liberté.

Dans ma pratique intégrative à Versailles, je combine une écoute humaniste et relationnelle pour offrir des psychothérapies individuelles sur mesure. Contrairement au psychiatre, dont l'approche peut être plus neuro-biologique ou médicamenteuse, le thérapeute analytique s'attache au sens du symptôme. Qu'il s'agisse d'un traumatisme ancien ou d'une difficulté systémique, le cadre thérapeutique vise à restaurer votre santé mentale en redonnant du mouvement à votre vie psychique.

FAQ : Comprendre et traverser la rechute

Est-ce qu'une rechute signifie que ma psychothérapie a échoué ?

Absolument pas.

En santé mentale, la progression est rarement linéaire. Une rechute est souvent un signal psychologique indiquant qu'une couche plus profonde du traumatisme ou de la psychopathologie demande à être travaillée. Ce n'est pas un échec du praticien ou du patient, mais une étape de réajustement de la stratégie thérapeutique.

Comment différencier une simple fluctuation émotionnelle d'une véritable rechute ?

Le mal-être passager est normal, mais on parle de rechute quand les troubles du comportement ou l'état anxieux se réinstallent durablement.

Si vous sentez que vos anciens schémas mentaux reprennent le dessus, une séance de soutien avec votre psychothérapeute permet de faire le point avant que le processus ne devienne trop traumatique.

J’ai peur de décevoir mon thérapeute en lui avouant ma rechute, que faire ?

C'est une réaction courante dans la dynamique relationnelle du soin.

Pourtant, votre analyste ou psychologue est là pour accueillir cette part de vous sans jugement. L'aveu de la rechute est souvent un moteur puissant pour l'alliance thérapeutique ; c’est là que le travail le plus sincère et le plus humaniste commence vraiment.

Une approche comportementale est-elle suffisante pour éviter de rechuter sans cesse ?

La thérapie comportementale est excellente pour gérer l'urgence des symptômes.

Cependant, pour éviter la répétition cyclique, une approche psychanalytique ou systémique est souvent nécessaire. Elle permet d'identifier la racine psychologique profonde du symptôme, offrant ainsi une stabilisation plus durable du mieux-être.

La rechute est-elle inévitable dans le traitement d'un traumatisme ?

Elle n'est pas systématique, mais elle est fréquente.

Dans le cadre d'un traumatisme ancien, la psyché procède par étapes. Parfois, le cerveau "teste" sa capacité à faire face sans les anciens mécanismes de défense. Ce mal-être temporaire est une réaction psychothérapeutique normale : on revisite l'ombre pour mieux consolider la lumière.

Pourquoi la culpabilité est-elle plus forte lors de la deuxième ou troisième rechute ?

C’est ce que nous appelons le poids du surmoi.

Le patient a l'impression d'avoir "perdu son temps" ou d'avoir trahi son thérapeute. Pourtant, chaque cycle apporte une compréhension comportementale plus fine. Un praticien expérimenté saura vous montrer que cette culpabilité est un frein au mieux-être qu'il faut lever en priorité.

Peut-on anticiper une rechute grâce à la thérapie ?

Absolument.

Le travail psychopédagogique consiste à identifier les "signaux faibles" : une modification du sommeil, un état anxieux diffus ou un retrait relationnel. En développant cette auto-observation avec votre psychologue, vous pouvez mettre en place des outils thérapeutiques préventifs avant que la chute ne survienne.

Quel rôle joue l'entourage lors d'une rechute ?

L'entourage peut parfois aggraver le sentiment d'échec par une pression involontaire.

Une approche systémique peut être utile pour expliquer aux proches que la guérison n'est pas une performance de volonté, mais une reconstruction psychologique lente. Le soutien doit rester humaniste et non punitif.

Est-ce que je vais devoir recommencer ma thérapie à zéro ?

C'est la crainte la plus fréquente, mais c'est une illusion mentale.

On ne repart jamais de rien. Votre bagage psychothérapeutique est déjà là. La rechute n'efface pas les acquis, elle demande simplement d'ajuster le cadre de l'accompagnement pour traiter ce qui n'avait pas encore été résolu.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
Pour un soutien personnel ou professionnel, je vous propose un suivi adapté à vos besoins favorisant bien-être et épanouissement, à Versailles.

Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

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