Chaque début d'année, c'est la même chose : on se promet de manger plus sainement, de faire plus de sport, d’arrêter de procrastiner... Et puis, quelques semaines plus tard, les grandes résolutions prennent la poussière dans un coin de notre esprit, prêtes à être oubliées jusqu’à l’année prochaine. Face à cet échec, un sentiment de culpabilité peut surgir. Pourtant, et si on vous disait que ce n’est pas si grave ? Abandonner ses résolutions n'est peut-être pas un signe de faiblesse, mais plutôt une opportunité de flexibilité psychologique et d'adaptation. Voyons pourquoi.
Début janvier c'est le moment de l’année où l’on range les guirlandes de Noël, mais où l’on déballe généreusement des promesses à soi-même. « Cette année, je vais enfin méditer tous les matins », « Je me mets au yoga… et au jeûne intermittent », « Je vais arrêter de râler, promis ! » Mais soyons honnêtes : combien de ces nobles engagements tiennent encore la route quand février pointe le bout de son nez ? Pas beaucoup, n’est-ce pas ? Et ce n’est pas grave. Parce que derrière nos résolutions avortées se cachent des mécanismes psychologiques bien plus subtils qu’un simple manque de volonté.
L’année vierge devant nous semble promettre des horizons infinis.
Mais si le calendrier change, nos habitudes, elles, ne se transforment pas en un claquement de doigts.
Selon la psychologue Kelly McGonigal, cette quête de résolutions repose souvent sur une volonté de "réparer" ce que nous considérons comme des failles. Nous cherchons à devenir une version améliorée de nous-mêmes, mais à coups de slogans dignes d’une pub de coaching en ligne : "Travaille dur", "Ne lâche rien", "Sois le meilleur". À force, on finit par oublier que nous ne sommes pas des projets à optimiser, mais des êtres humains.
Trop souvent, elles sont soit irréalistes (« Faire du sport 6 fois par semaine », sérieusement ?), soit trop vagues (« Manger mieux », mais mieux que quoi ?). Et dans les deux cas, elles s’accompagnent d’un lot de contraintes qui, dès qu’elles rencontrent les imprévus du quotidien, s’effondrent comme un château de cartes.
En réalité, ce qui nous manque, ce n’est pas de la détermination, mais de la flexibilité. Comme le souligne Steven C. Hayes, fondateur de la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT), la clé pour réussir, ce n’est pas de se fixer des règles rigides, mais de rester ouvert à l’adaptation. Bref, de ne pas confondre persévérance et obstination.
Mais entre la pluie glacée de février, les journées qui rallongent (sans pour autant vous donner plus d’énergie), et votre série Netflix préférée qui vous appelle à 6h30 du matin, votre résolution commence à vaciller. Alors, vous abandonnez. Et c’est là que le discours intérieur toxique commence : « Encore une fois, tu n’y arrives pas. » Et si, au lieu de vous blâmer, vous vous félicitiez d’avoir essayé ?
C’est souvent un acte de bienveillance envers soi-même. Cela signifie que vous avez évalué la situation et décidé que cet objectif ne correspondait plus à vos priorités, ou qu’il n’était pas aligné avec vos besoins actuels. La vie est pleine de surprises, et savoir s’adapter est une force, pas une faiblesse.
C’est là qu’intervient la notion de flexibilité psychologique, ce concept central en psychologie qui désigne notre capacité à ajuster nos comportements et nos attentes en fonction des circonstances.
Cela ne veut pas dire renoncer à toute ambition, mais accepter que nos objectifs peuvent évoluer.
Des études montrent que les personnes qui cultivent cette flexibilité sont plus résilientes face au stress et plus épanouies. Alors oui, abandonner une résolution peut être un signe d’intelligence émotionnelle. Ce n’est pas une défaite, c’est un réajustement.
Alors, si vous avez envie d’en prendre, faites-le avec légèreté, sans pression ni perfectionnisme. Et si vous les laissez tomber en chemin, ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est de continuer à avancer, à votre rythme, avec indulgence.
Car après tout, ce ne sont pas vos résolutions qui font de vous une meilleure personne, mais votre capacité à vous adapter, à grandir, et à être bienveillant avec vous-même.